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Politique Publié le jeudi 16 septembre 2010 | L’Inter

Direction nationale de campagne - Gbagbo ne va pas limoger Malick - Les raisons - Ce que le candidat de Lmp va faire

© L’Inter Par Christian
Enseignement supérieur : La Chaire Unesco de Bioéthique de l’Université de Bouaké-la-Neuve installée en présence de plusieurs membres du gouvernement
Lundi 26 juillet 2010. Abidjan. Université de Bouaké à Abidjan. Le président Lazare Poamé reçoit le soutien de nombreuses personnalités dont les ministres Cissé Bacongo, Dosso Moussa et Gilbert Bleu Lainé, et Dr Malick Coulibaly (photo), représentant le chef de l`état
Partira, partira pas ? La question du limogeage ou non du directeur national de campagne (Dnc) de Gbagbo, le docteur Coulibaly Issa Malick, circule sur toutes les lèvres dans les milieux politiques. Tous restent suspendus aux décisions du président candidat Laurent Gbagbo. Mais selon des sources bien informées, le leader de La Majorité Présidentielle (Lmp) n`entend pas se débarrasser de son actuel directeur national de campagne, Issa Malick, comme cela se murmure. En dépit des critiques dont ce dernier fait l`objet depuis quelques jours, le président de la République ne va pas mettre fin à la collaboration avec lui. Cela pour plusieurs raisons. D`abord, Gbagbo sait, en fin stratège politique, et à en croire certains de ses proches qui connaissent bien ses méthodes, que le limogeage de son directeur national de campagne pourrait faire plus de mal que de bien à la grande famille de La Majorité Présidentielle (Lmp) dans cette période électorale. La cohésion au sein du camp présidentiel pourrait prendre un coup, susceptible de compromettre les chances de leur candidat. Issa Malick n`a peut-être pas la carrure et la fougue que devrait avoir le directeur de campagne du bouillant opposant devenu président de la République ; il ne peut également prétendre à l`habilité politique de Laurent Gbagbo. Mais il faut reconnaître que sa nomination à ce poste hautement convoité, n`est pas ex nihilo. Le candidat de Lmp a dû être convaincu par quelques atouts et qualités de l`homme, sur lesquels il entendait s`appuyer dans le cadre de la bataille électorale. Par ailleurs, depuis sa nomination jusqu`à ce jour, le descendant du patriarche Péléforo Gon Coulibaly, il faut également le reconnaître, s`est tissé un réseau de personnalités, d`amitié et de connaissances, notamment au sein sa famille et dans le grand nord, qui risque de se casser au détriment de Lmp, s`il venait à être mis à l`écart. Un risque que le président candidat ne veut pas courir, à 45 jours des élections. Ensuite, le chef de l`Etat, faut-il le rappeler, veut complètement effacer de l`esprit des peuples du nord, les étiquettes d`exclusionniste, de xénophobe, de bourreau de ces peuples, qui lui ont été collées pendant la crise. La cour assidue qu`il fait depuis quelque temps aux cadres de la partie septentrionale de la Côte d`Ivoire, vise entre autres choses, à les rassurer que les idées reçues sur son compte, ne sont pas justes. `` Ceux qui vous disent que Gbagbo n`aime pas les gens du nord, vous mentent ``, clament haut et fort les émissaires du chef de l`Etat, auprès des populations du nord. La nomination de Malick participe de cette stratégie de ralliement de ces populations à la cause du père de la Réfondation. Le dégommer pourrait par conséquent rouvrir les vieilles plaies qui avaient commencé à se cicatriser. A l`instar des Fologo, Gervais Coulibaly, Mamadou Koulibaly, Malick est un autre symbole des liens que Laurent Gbagbo veut solidifier avec le grand nord. On estime, enfin, dans l`entourage du chef de l`Etat que la présence ou non du docteur Coulibaly Issa Malick à la tête de la direction nationale de campagne (Dnc), ne gêne en rien la campagne de Gbagbo. `` Laissez Malick tranquille, et travaillons ``, nous a lancé un directeur de campagne de Lmp, qui estime que `` la préparation de la victoire de Laurent Gbagbo a commencé depuis le jour où son pouvoir a été attaqué. Ce n`est donc pas pendant les deux semaines de campagne électorale qui s`annonce pour bientôt, qu`il faut travailler. C`est depuis le 19 septembre 2002 qu`il fallait commencer à se battre ``. Mieux, le président candidat lui-même sera en première ligne dans cette campagne, pour coller à cet adage qui dit `` qu`on n`est mieux servit que par soi-même ``. Pour tout dire, Gbagbo fera lui-même sa campagne. Il va accrocher le costume et retirer les souliers, pour se mettre dans ses habits de combat, et descendre lui-même sur le terrain. En critiquant la direction nationale de campagne au cours de son meeting du samedi 11septembre dernier, Laurent Gbagbo voulait surtout alerter ses hommes que le temps presse, et qu`il ne faut plus dormir. Il va donc mettre la pression pour que ceux des Ddc qui sont inactifs se réveillent, au besoin les remplacer. Histoire d`huiler la machine Lmp pour la victoire finale. « Je vais à Yamoussoukro et dès mon retour à Abidjan, nous allons voir qui fait quoi. Je ne veux plus de campagne fonctionnaire d`Etat, mais d`une campagne militante. Des gens qui prétendent faire la campagne, qui sont là et qui tournent en rond, ou qui font palabre entre eux, alors que le président n`est même pas encore réélu ». Des propos du chef de l`Etat qui laissent clairement voir qu`il a des choses à reprocher à ses lieutenants. Chacun des directeurs de campagne qui ont écouté le discours du 11 septembre dernier, devrait se retrouver ou non dans ces phrases du patron de Lmp. Le moins que l`on puisse dire, c`est que Laurent Gbagbo n`est pas content de la façon dont la campagne est menée par certains de ses hommes. La réunion de crise annoncée pour hier, visait moins le limogeage de Malick qu`insuffler une nouvelle dynamique à l`équipe. `` Il s`agit d`un recadrage complet, avec de nouvelles missions dans le cadre de la campagne, et des résultats attendus. Ce qui n`implique pas forcément que le Dnc actuel, Coulibaly Malick soit démis, mais n`exclut pas non plus qu`il y ait des changements de poste et de nouvelles recrues au sein de l`équipe de campagne. Le président veut simplement mettre ses hommes au travail ``, a indiqué, hier au téléphone, un membre du haut conseil politique de la campagne du candidat Laurent Gbagbo.

Hamadou ZIAO




Encadré

La bataille de deux blocs

C`est un bras de fer entre le Front populaire ivoirien (Fpi) et les autres partis et mouvements politiques qui adhèrent au combat du président Laurent Gbagbo. Le Fpi, dont Laurent Gbagbo est un pur produit, n`entend, pour rien au monde, le laisser leur échapper. Comme un homme qui protège son fétiche, les barons du parti de la Réfondation jettent toutes leurs forces dans la bataille pour ne pas que Laurent Gbagbo leur échappe. `` C`est notre homme, il n`est pas tombé du ciel. Il appartient au Fpi, et c`est en tant que Fpi qu`il est arrivé au pouvoir ``, martèle ce cadre du parti au pouvoir, joint hier au téléphone. De son côté, le président Laurent Gbagbo, dont le régime a été secoué par la crise du 19 septembre 2002, a été obligé de s`ouvrir à d`autres forces externes à sa famille politique d`origine, pour mener le combat. Des cadres issus des partis politiques de l`opposition, ont ainsi pénétré le cercle du pouvoir pour appuyer le Fpi et mener la bataille contre l`agresseur. Ces massives adhésions de personnalités, voire de mouvements et formations politiques à la cause de Laurent Gbagbo, ont été rassemblés au sein du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd). Une coalition d’une vingtaine de partis et mouvements, annoncée comme la machine électorale du président Laurent Gbagbo, et qui n’a malheureusement pas résisté aux tiraillements entre les barons du Fpi et les autres. Après quelques activités, le Cnrd est apparu comme un géant aux pieds d’argile. Le congrès est aujourd’hui réduit au silence. Rebelote ! La volonté affichée du chef de l’Etat d’échapper au seul Fpi et s’ouvrir aux autres sensibilités pour la conquête du pouvoir, l’a conduit à mettre sur pied La Majorité Présidentielle (Lmp). Une autre mouvance qui rassemble également le Fpi et neuf autres partis politiques. Les batailles qui ont affaibli le Cnrd menacent Lmp. Les personnalités issues des autres partis politiques pensent que le Fpi leur fait obstruction dans le combat pour la réélection de Laurent Gbagbo. Les barons du Fpi, eux, estiment que l’ouverture aux autres partis ne devrait pas être le signe d’un reniement. Et que la bataille pour victoire de leur candidat commun doit se faire sur la base de la vision du Fpi. Coulibaly Issa Malick, qui apparait comme le porte-flambeau de l’ouverture, n’échappe donc pas à la volonté du parti au pouvoir de ramener les choses à leur niveau.

H. ZIAO


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