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Économie Publié le lundi 20 septembre 2010 | Nord-Sud

Alimentation / Farine, riz : peut-on éviter les augmentations ?

La production mondiale de céréales va connaître une baisse considérable dans un contexte où la crise alimentaire frappe certains pays pauvres. Dans cette dynamique de baisse, figurent des produits très prisés en Côte d’Ivoire notamment le blé qui est à l’origine du pain consommé et le riz .

Peut-on empêcher un réaménagement des prix des denrées à base de céréales ? L’horizon n’augure rien de rassurant. En cause, la rigueur hivernale et la sécheresse estivale en Russie qui ont provoqué une dégringolade de la production de céréales de 32 millions de tonnes, contrebalançant du coup les meilleures récoltes prévues dans divers autres pays, dont les Etats-Unis et la Chine. En effet, près d’un quart des cultures de céréales a été perdu à cause de la canicule et 20% des surfaces cultivées ont été détruites par des incendies, faisant grimper en flèche les prix. L’état d’urgence a été décrété dans 27 régions agricoles. Moscou a imposé un arrêt des exportations de blé et de produits alimentaires dérivés afin de limiter une hausse locale des cours des produits céréaliers. Son voisin, l’Ukraine, un autre gros producteur, a choisi de limiter ses exportations à 3,5 millions de tonnes d’ici la fin de l’année. Ces mesures, du moins ces embargos, ont pour but de circonscrire les troubles sociaux.

Embargo sur le blé

Mais avec ces annonces, l’on s’attend à ce que les hausses des prix du blé entraînent une inflation au niveau des produits alimentaires dans le reste du monde et particulièrement en Côte d’Ivoire où le pain et le riz tiennent une part importante dans les habitudes alimentaires. Selon le dernier rapport du Fonds des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), les prévisions de production céréalière mondiale de 2010 s’établiraient à 646 millions de tonnes, en recul de 5 % par rapport à 2009. Pourtant, selon les mêmes prévisions, l’utilisation mondiale de céréales va dépasser légèrement la production en 2010-2011. Ce qui porterait à une contraction de 2 % des stocks mondiaux. Quant aux céréales secondaires comme le riz, les prévisions ont également été révisées à la baisse et tablent désormais sur 467 millions de tonnes. Cette baisse s’explique en grande partie par les inondations au Pakistan, mais aussi par la chute des récoltes en Chine, en Egypte, en Inde, au Laos et aux Philippines. Par ailleurs, la production mondiale d’orge devrait reculer de 22 % pour tomber en 2010 au résultat le plus bas jamais atteint en 30 ans.
Cette conjoncture qui va immanquablement impacter sur les cours internationaux inquiète, au plus haut point, la communauté internationale. Surtout qu’elle risque de s’accompagner d’un renchérissement des prix du sucre et des oléagineux. Ainsi, révèlent diverses sources, ces perturbations du marché céréalier mondial seront examinées par les délégués du Groupe intergouvernemental sur les céréales et du Groupe intergouvernemental sur le riz de la FAO qui se réuniront lors d’une session spéciale le 24 septembre à Rome. Plus que ces organisations, la Côte d’Ivoire a le cœur à feu. D’autant que, dans ce monde globalisé, les crises sont aussi globalisées. Les boulangers, avec à leur tête le président Amadou Coulibaly, expriment de vives inquiétudes suite à la flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux. Certains magasins et échoppes affichent l’intention d’augmenter les prix des produits à base de céréales. Mais pour parer à d’éventuels effets, ces opérateurs économiques demandent la suspension des droits d’importation applicables au blé. Pour les professionnels ivoiriens, notamment les importateurs, les minotiers et les propriétaires de boulangeries, une telle mesure peut contribuer à l’allègement du fardeau des différents opérateurs et mettre le citoyen à l’abri de la flambée des prix, surtout que les observateurs craignent la reproduction du scénario de 2007-2008 avec une crise alimentaire mondiale. Ils justifient cette requête par le souci «d’assurer un approvisionnement régulier du marché intérieur.

Riz : crise chez les exportateurs

Face à cette situation, les autorités ivoiriennes admettent le risque d’une accélération de l’inflation, mais se convainquent que cet emballement des cours mondiaux du blé et des prix des produits alimentaires ne devrait, pour l’instant, pas modifier radicalement la configuration du marché local. «C’est gérable », explique une source à la direction de la consommation du ministère du Commerce. En effet, cette année, le maïs joue le rôle de céréale de substitution pour la majorité des populations qui peuvent encore l’acheter sur le marché aussi bien en milieu rural que dans les zones urbaines à cause de sa disponibilité. Cependant, cette crise imminente impose un enjeu particulier au gouvernement ivoirien même si la campagne agricole passée avait été jugée bonne dans l’ensemble. La hausse continue des prix des denrées de première nécessité commande un réajustement de dispositif. Il y a, en effet, urgence à mettre en œuvre des actions vigoureuses et des réformes courageuses en capitalisant les acquis : la réhabilitation des infrastructures de production détruites par les inondations, la dotation de producteurs identifiés vulnérables en intrants et en petits équipement agricoles (semences, engrais, matériel de maraîchage etc..), la capacité opérationnelle de l’Office national du riz devra aussi être renforcée. Il s’agira d’une part, de moderniser les pratiques et de refondre les divers textes fondateurs du dispositif de sécurité alimentaire en un ensemble cohérent ; et d’autre part, d’améliorer l’ancrage et les synergies opérationnelles des initiatives en faveur de la sécurité alimentaire structurelle avec les diverses politiques sectorielles.


Sotra : Vers la révision de la convention de concession

Augmentation très significative des investissements, réhabilitation des gares, de nouveaux matériels beaucoup plus confortables et performants et une refonte des fréquences. Sur les chantiers de la modernisation, tous les acteurs du colloque international qui s’est achevé, vendredi à Abidjan, conviennent que la Société de transport abidjanais (Sotra) n’a pas démérité après cinquante ans d’existence. Mais, la crise actuelle est venue requestionner son mode de gestion et la problématique du financement du transport public. Politique tarifaire, infrastructure, sécurité, concurrence … mais surtout amélioration de la qualité du service rendu à l’usager. Voilà les défis auxquels la compagnie s’est engagée aux termes des assises qui ont, par ailleurs, posé les conditions à remplir pour atteindre les objectifs. Ces conditions tiennent pour l’essentiel au respect des engagements que l’Etat prend vis-à-vis de la Sotra. En effet, le constat est fait que les pouvoirs publics ne jouent pas toujours franc- jeu notamment en ce qui concerne la rémunération des services, la compensation suffisante des incidents d’exploitation. Pis, l’Etat invoquant des difficultés de trésorerie a cessé les investissements structurants nécessaires, violant ainsi les termes de concession. D’où l’urgence d’une révision anticipée de la convention de concession. «Ce changement doit permettre d’actualiser les textes », a rapporté Vincent Yai qui a lu le rapport final. D’autres pistes de réflexion ont été ouvertes dont la promotion des biocarburants dans le domaine du transport public urbain, l’instauration du péage routier comme moyen de collecte de ressources additionnelles pour l’entretien des infrastructures routières, le développement d’un système de transport de masse, le développement de la multi-modalité. Pour le ministère du Plan et de la Planification du développement, la Sotra doit également se repenser s’il veut maintenir son exploitation malgré la dégradation des voies, le sabotage de l’outil de production et la déficience de l’Etat en relation avec la convention de concession. Pour sa part, le directeur général de la Sotra, Philippe Attey, a promis relever les défis dans la mesure du possible.

L.B
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