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Politique Publié le vendredi 24 septembre 2010 | Le Temps

Présidentielle du 31 octobre :Eric Kahé présente les atouts de Gbagbo

“...Après moults reports, l'élection présidentielle a désormais toutes les chances de se tenir, le 31 octobre prochain. Sur les 14 candidats en lice, Laurent Gbagbo (Lg) est incontestablement le favori. A l'inverse du triomphalisme simplement électoraliste des autres candidats qui se déclarent déjà vainqueurs juste pour maintenir la flamme et l'illusion dans les états-majors, Lg offre un profil mathématiquement rassurant que confirment tous les sondages réalisés à ce jour, y compris ceux initiés par ses adversaires. Et ce ne sont pas les descentes dans les "Casses" et autres bidonvilles, pour rattraper le temps définitivement et irrémédiablement perdu, qui nous contrediront.

Qu'est-ce-qui fait la force de l'homme et comment la cartographie électorale dessine admirablement sa victoire au 1er tour ?
Tel est l'objet de notre échange de ce matin, échange au cours duquel nous n'avons pas l'intention de nous présenter en sachant mais en observateur de la vie politique, soucieux de conforter ou de corriger ses appréciations au sortir de cette rencontre amicale avec la presse et quelques camarades de Lmp.
Laurent Gbagbo, c'est d'abord et avant tout, une ambition pour son pays. Une ambition non pas pour lui-même mais pour son peuple dont il se sent si proche par la communauté de parcours et de conditions sociales. Une ambition inespérée, donc intégrée en lui-même et vécue de façon intérieure, forte au point de devenir une vision qui obsède. Cette vision-ambition est d'autant plus une obsession que dans le contexte de son éclosion et de sa maturation, elle était plus du domaine du rêve que du possible. Un environnement politique hostile, sans la moindre ouverture. D'où la nécessité du surpassement qui conduit nécessairement à ne regarder que l'objectif et non les écueils du parcours, à développer des capacités au-dessus de la moyenne. Il en est ainsi de sa faculté de mémorisation favorisée par les contraintes de la clandestinité où on ne pouvait prendre le risque d'un Pv ou Compte rendu de réunion. Peut-on prétendre diriger un pays sans avoir jamais développé de telles capacités et n'avoir jamais eu de certificat de prise de service si ce n'est un décret de nomination à un poste de ministre ?
C'est aussi la transformation des difficultés en atouts pour ce même objectif. Aujourd'hui, chef suprême des Armées, il fait corps avec celles-ci pour les avoir côtoyées dans l'épreuve de son arrestation et son emprisonnement à Séguéla. C'est sans doute parce qu'il connaît l'Armée et qu'il sait qu'elle est à l'image de son chef, qu'il prend l'extraordinaire courageuse décision d'atterrir à Abidjan en pleins tirs à l'arme lourde. Lg sait qu'à l'instar du serpent qui n'agit que par sa tête, aucune armée ne peut gagner si elle n'est conduite par un chef. Au surplus, le parallèle entre lui et cette armée est saisissant: l'armée est l'émanation du peuple; Lg est lui aussi pur produit du peuple. Il doit certainement son courageux retour d'Italie à son sens de la solidarité avec son Armée, là où d'autres auraient de prime abord agi par instinct de conservation du pouvoir. La suite, on la connaît: la loyauté et la fidélité de cette Armée, s'adossant ainsi aux valeurs républicaines.
Le soldat étant par essence admiratif du courage, il ne sera pas surprenant, au soir du 31 octobre 2010, de constater que les votes des Fafn sont majoritairement allés à Lg. En effet, abandonnés par leurs commanditaires, leur sort est désormais lié à la bonne application de l'Apo. Or, c'est Lg qui est le signataire et le garant de cet accord et qui saura lui donner la meilleure continuité. Ils ne peuvent donc prendre le risque de tout chambouler en confiant la suite du dossier à un tiers qui peut aller jusqu'à récuser ces accords.
Obnubilé par la noblesse de l'objectif, il n'a le temps de s'arrêter ni à la rancune, ni à la rancœur, au contraire de ceux qui les ruminent soit pour avoir perdu le pouvoir dont ils se croyaient les propriétaires testamentaires ès tribu, soit pour s'être sentis frustrés d'un droit qu'ils ont du mal à légitimer au regard de l'histoire. Or, en politique, la légitimité est seule capable d'emporter l'adhésion des masses populaires.
Cette légitimité est la sommation de petits actes, étalés dans le temps, la constance et l'espace, parfois anodins et dont la pertinence est inversement proportionnelle à leur petitesse. La légitimité ne se décrète pas. Elle ne s'achète pas mais s'acquiert et l'acquisition est une œuvre du temps, l'autre nom de Dieu. C'est ce qui enlève toute crédibilité aux candidatures de ceux qui, médecins, n'ont jamais fait l'exubérante expérience de l'assistance à un malade avant d'être parachutés ministres. La maturité et l'humilité, les convictions et l'idéal de servir l'autre, s'acquièrent en se frottant à la détresse des autres. Etre ambassadeur à 26 ans sans autre mérite particulier ne peut pas créer de liens forts avec le peuple.
Il est difficile de bien saisir Lg et ses projets pour son pays et son continent ou même de faire le bilan de ses actions si on ne les enveloppe pas dans sa vision : un amour sans concession pour son pays qui le conduit à toutes les concessions et à tous les sacrifices. C'est parce qu'il a une vision pour son peuple dont il ne peut accepter les souffrances qu'il accepte ce qui paraît pour lui inacceptable dans sa conception du fonctionnement de la république. Mais en même temps, il n'oublie pas qu'au nom de ce peuple et de l'espoir, unique, qu'il incarne, il n'a pas le droit d'abdiquer. Il s'établit alors une sorte de communication quasi spirituelle entre son peuple et lui. En conséquence de quoi, ce peuple ne marchande pas son soutien et lui accorde sa confiance, y compris sur celles des concessions qu'il ne comprend pas. Combien de chefs d'état auraient pu effectuer les voyages et missions de Lg, se permettre les absences hors de leur pays dans les conditions aussi délétères que celles des dernières années ? Pour l'Ivoirien, si Lg est capable de voyager pendant des années, au mépris de sa propre vie et de sa propre sécurité, à la recherche de la paix, pourquoi ne le soutiendrait-il pas dans un combat dont nous serons nécessairement bénéficiaires ? S'il a pu risquer sa vie pour moi, devrais-je lui tenir rigueur pour avoir validé une liste électorale que je sais pertinemment comporter des irrégularités. Si lui, candidat, fait cette concession (contre ses intérêts de candidat) pour m'offrir la paix, ai-je une seule raison de lui refuser ma voix ? Telle semble aujourd'hui, être la position de la majorité des Ivoiriens.
C'est aussi cette vision et cette obsession au bonheur, à la dignité et à la liberté pour son peuple (Ivoiriens et africains) qui expliquent tout le reste :
le programme de gouvernement adossé à un projet de société ;
le respectable bilan, malgré la guerre, une guerre qui est le fait des autres et qui feignent de l'oublier ;
les réalisations en zone Cno et les avantages accordés à ceux qui se déclarent ses adversaires, puisque l'homme est sans rancune ni rancœur ;
L'Amu
L'Ecole gratuite
Le paiement régulier des salaires et le fonctionnement de l'Etat régalien dans un tel contexte, alors qu'en 1993 nos gouvernants étaient sur le point de déclarer faillite avant d'être sauvés par le coup de gong de la dévaluation dont on mesure maintenant le désastre.
De grands chantiers sans endettement
Le remboursement de la dette contractée par ceux qui veulent revenir pour nous asphyxier
Dans ces conditions, la prochaine élection présidentielle du 31 octobre 2010, se présente comme le choix entre les valeurs et les antivaleurs. En effet, traditionnellement, ce sont les rébellions qui sollicitent le secours des organisations légales. Mais en Côte d’Ivoire, ce sont des partis politiques, censés assurer la défense de la Constitution, qui ont eu recours à l'ex-rébellion pour porter leurs revendications partisanes, proposer parfois des solutions plus que ridicules et attentatoires aux valeurs républicaines. Souvenons-nous des recommandations du Gti, notamment celle d'entre elles qui voulait faire d'un citoyen qui n'a jamais sollicité un mandat, même local, notre PR.
Ironie du sort, il a fallu que cette ex-rébellion se débarrasse de ses alliés encombrants pour que nous entrevoyions aujourd'hui la paix. Et là encore, l'on a vu des partis politiques se livrer à des scènes de jalousie là où l'ex-rébellion souhaitait, au moins revêtir, non pas le désormais impossible manteau de la virginité, mais celui de faiseur de paix sur le tare.
Que peut-on raisonnablement attendre de leaders de partis politiques comme le Pdci, le Rdr, l'Udpci ou le Mfa qui décident librement de se mettre sous la tutelle de la rébellion. L'échec du projet de coup d'Etat auquel ils se sont associés sonne du coup leur échec. On ne peut pas être, après avoir été.
Comme cerise sur le gâteau, un leader politique a osé dire aux ex-rebelles que leur "combat est justifié". Il n'a même pas regretté la forme, passant en pertes et profits ceux de nos parents du Nord, du Centre et de l'Ouest morts, faute de pouvoir accéder aux soins, du fait de la guerre, ceux de nos sœurs et de nos filles qui ont été violées, ceux de nos amis traumatisés à vie sans compter les horreurs que nos mémoires devraient s'efforcer d'évacuer.
Ne pas choisir Lg, reviendrait à ne pas choisir les valeurs, car il aura été la digue des valeurs contre laquelle se sont brisés les flots du tribalisme, de l'ambition personnelle, de l'usurpation, de la surenchère. Ne pas choisir LG, c'est refuser de marquer un pénalty que l'on accorde à la 88e minute d'un match de football à votre équipe qui est menée d'un seul but, en finale d'une grande compétition.
Après cela, qui osera encore se plaindre de la corruption sous nos tropiques ou de notre sous développement du fait de notre asservissement politico-économique ? Qui osera déplorer que l'Afrique soit un continent riche dont les enfants meurent de faim? Qui viendrait à ressortir l'humiliation des refoulements aux frontières des pays occidentaux ou la longue attente dans les chancelleries en quête de visa ? Qui se ridiculiserait à invoquer l'esclavage, la traite négrière, la colonisation et le pillage de nos ressources pour expliquer le retard de l'Afrique ? Car nous aurions par notre non choix validé toutes ces tares. Demain se décide le 31 octobre. Le combat de Lg et de Lmp va au-delà de la Côte d’Ivoire pour s'inscrire dans un nouvel ordre du développement.
Si l'Apo est venu rappeler, à tous, que les africains sont capables d'imagination, le meilleur est à venir : prouver que le sous-développement et l'asservissement ne sont pas une fatalité.
Concernant ce tribalisme dont nous venons de parler la carte électorale 2010 est révélatrice du piège dans lequel se sont enfermés les tribalistes. (…).
La victoire de Lg est donc possible et même certaine au 1er tour; Mais elle n'est pas encore acquise. Sa concrétisation exige de nous, Lmp, des dispositions pertinentes :
1. La mobilisation de tous et de chacun. Mieux, la mobilisation de chacun pour que tous, nous soyons pour un, notre champion Lg. Aujourd'hui, c'est tous pour un afin que celui qui a déjà été un pour tous, le soit dans des conditions où nous pourrons mieux sentir les effets de sa prédisposition à être au service des siens, au sens le plus large du terme.
Gagner au 1er tour est non seulement possible mais économique pour notre pays. Nous pourrons alors demander à notre candidat de consacrer les sommes prévues pour le 2e tour au démarrage immédiat de son ambitieux programme d'emplois pour les jeunes et de soutien aux femmes. Pourquoi ces sommes économisées ne serviraient-elles pas immédiatement à la capitalisation de la banque de l'emploi prévue dans les urgents projets du candidat Lg ?
2. Une campagne militante. Face aux promesses d'argent et à l'inévitable politique d'achat des consciences qu'adopteront ceux qui ont déjà perdu l'estime des ivoiriens, optons pour une campagne militante comme le préconise Lg;
3. L'union de tous autour de notre champion dont l'esprit d'ouverture fait d'un parti comme l'Aird, d'un parti comme le Rppp, d'un parti comme l'Urd, l'Udcy, etc. le parrain de la candidature de Lg au même titre que le Fpi. En cas d'improbable échec, personne ne pourra se soustraire à sa part de responsabilité. Nous ne ferons pas comme ceux, qui, après avoir accompagné le Fpi dans sa gestion tout le temps, se sont bâtis une totale innocence quand la crise éclate en septembre 2002. Cas de l'Udpci et du Pdci.
4. Cette union ne sera possible que dans l'humilité. Partout, nous devons être la solution et non un problème. Préparons-nous à être ensemble car rien ne dit que nos formations politiques ne bâtiront pas une nouvelle Côte d’Ivoire dans un ensemble solidaire.
5. Ayons l'initiative hardie en étant constamment des apporteurs de solutions et non des rapporteurs de problèmes.
La situation politique, sociale et économique est sans appel en faveur de Lg à cause de son exceptionnelle dimension.
6. Organiser une campagne scientifiquement argumentée par une bonne connaissance de notre candidat qui affichent, par rapport aux autres, des différences nettes par sa légitimité, son rejet du tribalisme, sa bonne connaissance de la Côte d’Ivoire, sa détermination à privilégier les intérêts de son pays.
7. Ne pas croire que la victoire, même certaine, est déjà acquise car comme ne cesse de le répéter le président Laurent Dona Fologo, plus la victoire est certaine, plus il faudra travailler à sa consolidation. Nous ajouterons que les cabris morts d'en face n'auront peur d'aucun couteau, eux qui n'ont pas hésité à user de la Kalatch pour freiner l'envol de Lg en 2002 après les succès de seulement 18 mois de gestion...”

Propos recueillis par Frimo Koukou
koukoudf@yahoo.fr
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