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Santé Publié le samedi 25 septembre 2010 | Nord-Sud

Les grandes interviews/Dr Jacques Sissoko (Dg du Samu) aux populations : “Les faux-appels au SAMU tuent des malades”

Le Service d’aide médicale urgente (Samu) est composé de trois entités que sont le service mobile d’urgence et de réanimation (Smur), le centre des grands brûlés et le centre d’hémodialyse. Dr Jacques Sissoko, directeur général du Samu, présente sa structure et ses difficultés.


Que fait le Samu pour être suffisamment connu comme un service public ?
Je dirais qu’on ne fait jamais suffisamment. Je crois que nous sommes en-deçà de ce qu’il faut faire, dans la mesure où, nous ne sommes pas connus comme étant un service public. Je pense qu’il y a beaucoup à faire. Les populations doivent savoir que le Samu est un service public qu’elles peuvent appeler quand elles ont un problème de santé.

Depuis quand existe ce centre ?
L’idée de créer un Samu en Côte d’Ivoire date de 1974. A l’époque, notre pays battait le triste record de premier pays des accidents des voies publiques en Afrique de l’Ouest. Le Samu a donc été créé en 1976 et est devenu un établissement public national en 1984.

Quel était son statut avant 1984 ?
C’était un service, un établissement public national. Ensuite en 1995, le centre des grands brûlés et celui d’hémodialyse lui ont été rattachés. En 2007, il y a eu la création du service d’hémodialyse en lieu et place du centre d’hémodialyse. Nous avons créé des antennes régionales du Samu. Et dans chaque antenne régionale, nous espérons créer un service mobile d’urgence et de réanimation (Smur), un centre d’hémodialyse et un centre des grands brûlés. Aujourd’hui, nous évoluons vers la création d’un service anti-poison, qui va répondre aux attentes des personnes qui nous appellent pour des intoxications alimentaire, médicamenteuse ou toxique. La création du service anti-poison participe à la toxico-vigilance. Aujourd’hui, nous avons énormément de produits sur le marché. Que ce soit des produits et des médicaments naturels ou pharmaceutiques. A tout moment, nous pouvons nous tromper dans une posologie, même pour quelqu’un qui a été scolarisé. Et nous devons pouvoir recourir à quelqu’un qui pourra nous dire de faire ceci ou de ne pas faire cela, avant l’arrivée des services d’urgence. Il y a une phrase récurrente à ce niveau : «Allo Dr, mon enfant a avalé pile» ou encore «mon enfant a bu pétrole». Le dernier cas est une intoxication très fréquente en Afrique. Et dès que quelqu’un avale un produit anormal en Afrique, on le fait vomir. Ce qui aggrave son cas.

N’existe-t-il pas encore de service spécialisé qui s’occupe de pareils patients ?
Non. Il n’y a pas de service spécialisé de réponse clinique et thérapeutique pré-hospitalier pour des intoxiqués. C’est pour cette raison que nous voulons en créer un.

L’un de vos services, le plus connu, est celui des ambulances. Depuis quand existe-t-il et qu’est-ce qui a motivé sa création ?
Le service des ambulances a vu le jour en 1976. En son temps, nous avions de nombreux accidents de la circulation. Au début, il était couplé avec le service des sapeurs-pompiers militaires. Et lorsque le Samu a été créé et a pris son autonomie sur le plan fonctionnel, ce service a été mis en place pour faire face aux demandes de plus en plus grandissantes de secours urgents. Nous avons pu évoluer progressivement jusqu’à ce que nous soyons le fer de lance en service d’urgence.

Votre service est-il le seul qui joue ce rôle ?
Non, il y a le groupement des sapeurs-pompiers militaires qui s’occupe tout comme nous, des biens et des personnes. Mais nous sommes une structure médicalisée et pré-hospitalière. C’est le seul service spécialisé en médecine pré-hospitalière en Côte d’Ivoire.

On constate pourtant, sur le terrain, des transferts d’urgence de malades effectués par des services publics autres que le Samu.
Vous soulevez un problème, mais qui a sa solution. Il existe des textes de loi. Il y a plusieurs catégories d’ambulances et nous, au Samu, nous n’avons que des ambulances de réanimation. Notre rôle est de prendre en charge des urgences et surtout des cas graves. Il existe aussi des ambulances pour le transport des malades inter-hospitaliers ou entre l’hôpital et les services spécialisés de radiologie ou d’endoscopie. Ces ambulances existent. Les ambulances hospitalières ne prennent jamais de malades à risque. Les malades qui présentent des risques sont toujours transportés par le Samu. Nos collègues des hôpitaux nous sollicitent par exemple quand un malade est dans le coma et doit faire un scanner dans telle clinique. Et, nous entrons en action. Nous allons le chercher, le conditionner et l’amener à faire le scanner. Nous le ramenons dans son lieu d’hospitalisation. C’est dommage, peut-être, que certains s’amusent à vouloir faire du Samu, sans en avoir les moyens. Nous connaissons certaines personnes qui vendent une ambulance simple à un prix, l’ambulance plus l’oxygène à un autre prix. Ce n’est pas de la médecine, il faut que cela change.

Que préconisez-vous ?
L’application des textes. Vous savez, de nos jours, lorsque quelqu’un veut monter un service d’ambulance, son dossier technique passe au ministère de la Santé, qui nous le ramène. C’est nous qui jugeons de l’opportunité et de la fiabilité des équipements en vue de donner le feu vert. Malheureusement, il y a toujours des personnes qui passent à travers les mailles du filet et s’érigent en urgentistes alors qu’elles ne le sont pas.

Quels en sont les conséquences ?
Très souvent, les gens transportent des malades qui meurent sur le chemin de l’hôpital. Pour éviter cette anarchie, nous sommes en train de poursuivre la décongestion. Nous irons vers la création d’antennes départementales. Nous sommes appuyés par le ministre de l’Economie et des Finances, à qui nous avons expliqué notre schéma. Il nous a demandé de faire des programmations, chaque année. La création de ces centres va se faire en fonction de la densité de la population, des accidents de la circulation et des malades évacués. San-Pedro est dans notre ligne de mire. Cette ville est un cas particulier. La population n’est pas aussi dense. Il n’y a pas assez de malades transportés, mais San-Pedro est enclavé. Il y a aussi l’axe Noé-Abidjan, où il y a de nombreux accidents de la circulation. Il y a Daloa, Adzopé, Bouaké, Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo. En 2011, nous comptons créer deux antennes régionales qui vont débuter avec les services d’ambulance à Aboisso et à Daloa. Nous sommes aussi en contact avec les communes pour avoir des espaces dans les mairies où nos équipes pourront attendre les signaux. Nous voulons être plus proches des populations. Donc, les maires devraient nous aider normalement dans ce sens.

Le service des ambulances reçoit plus de 90% de faux appels. Comment gérez-vous cette situation ?
Nous préparons actuellement des scenarios avec des artistes comédiens. Nous verrons avec la Rti (Radio télévision ivoirienne) comment trouver des plages afin de mieux faire connaître le Samu et dénoncer ces appels fantaisistes. On peut montrer d’un côté l’ambulance qui arrive et il y a des personnes qui rient, et d’un autre côté, quelqu’un qui meurt parce que l’ambulance n’arrive pas tôt. Nous avons une ligne budgétaire qu’on appelle ‘’publicité’’. Nous allons utiliser ce fonds pour faire ce film. Quand vous avez des ambitions, Dieu vous aide. Vous savez, pour la première fois, ils vont nous donner notre budget. Nous allons le répartir comme bon nous semble pour faire marcher notre société. Nous allons demander la facturation aux entreprises de téléphonie mobile. Si vous appelez pour rire et qu’on vous coupe des unités, vous ne le referez plus. Nous sommes obligés de rendre les appels payants. Mais à côté, nous aurons toujours le numéro vert. Nous ne pouvons pas être coupés de la population. Le numéro vert, le 185, a été monté de telle sorte que si vous allez à Gagnoa (par exemple) et que vous le composez sur votre téléphone, vous tombez à l’hôpital. Vous ne pouvez pas être sinistré et isolé dans le pays. Voilà l’utilité du 185. Vous tombez forcément dans un hôpital où quelqu’un vous dira ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas.

Nous avons constaté qu’il existe un système qui permet de réguler les appels reçus. De quoi s’agit-il ?
La régulation des appels est la cheville ouvrière de ce travail. C’est difficile. Comment répondre poliment à quelqu’un sans vous énerver, accepter tout ce qu’on peut vous dire, et en même temps discerner le bon appel du mauvais. Malheureusement, sur 100 appels, il n’y a que 3 qui soient bons. Les gens sont ce qu’ils sont. Cela se voit dans tout métier de premier contact. Les sapeurs-pompiers, le Cecos (Centre de commandement des opérations de sécurité), la gendarmerie. Nous devrions nous rapprocher de tous ces services afin que nous puissions mettre nos moyens ensemble pour travailler. On espère pouvoir le réaliser pour capter l’attention des populations. Mais il faut souhaiter que la population ne joue pas avec le téléphone. Car, ce sont des lignes d’intervention. Et plus tôt, nous répondons à un appel, mieux nous intervenons et le risque de mortalité diminue. Il ne faut pas nous appeler pour rien. Pendant ce déplacement, un autre malade peut mourir ailleurs parce que l’ambulance n’est pas disponible.

Arrivez-vous à satisfaire tous les bons appels. En d’autres termes, avez-vous suffisamment d’ambulances ?
Nous avons eu de nombreux problèmes. Avec la patience et la manière, aujourd’hui, nous avons des ambulances. Sur 11, trois sont fonctionnelles, dont une à Yamoussoukro et deux ici à Abidjan. Lorsque nous devions faire la couverture des assises de la Bad (Banque africaine de développement), nous avions commandé deux ambulances qui sont encore sur le bateau. (C’était le mardi 31 août). Mais tout a été payé. Il y a deux ans, le ministre de l’Economie et des Finances nous avait remis 200 millions de Fcfa pour acheter des ambulances et nous en avons commandé 6 que nous avons déjà soldés. Ce sont des Hyace chinoises. Nous faisons avec ce que nous avons. Il y a encore deux que nous venons de solder à la fin du mois d’août.

Combien coûte une ambulance ?
Une bonne ambulance peut coûter entre 90 et 100 millions. Une bonne ambulance est un véhicule qui a un moteur solide. Nous négocions avec un concessionnaire qui nous laisse le véhicule à 30 millions. Tout ce qui est de qualité est cher. Un seul brancard coûte entre 3 et 5 millions. Certains vont jusqu’ à 7 ou 8 millions.

Qu’en est-il des ressources humaines ?
Nous n’avons pas de problèmes en ressources humaines parce que nous puisons dans une source inépuisable qui est l’Ufr (Unité de formation et de recherche) des sciences médicales. L’Etat nous affecte des médecins permanents qui sont fonctionnaires, mais il y a tellement de tâches que nous nous appuyons sur des médecins vacataires. Ce qui nous donne la possibilité de choisir des cardiologues, des urgentistes, des réanimateurs, des anesthésistes. L’intervention d’une ambulance est facturée à 25.000 Fcfa le voyage.

N’est-ce pas un obstacle pour les pauvres ?
Quand vous allez à la poste, c’est pour payer un timbre. C’est pareil à la mairie. Les contributions fixées pour les services du Samu sont étudiées et servent à l’entretien des véhicules. Nous demandons 25.000 FCFA, là où dans le privé, il faut payer 40.000 FCFA voire plus.

Le centre d’hémodialyse est un autre de vos services-phares. Depuis quand existe-t-il ?
Depuis 1978. Le service était confiné dans le Chu (centre hospitalier universitaire) de Cocody. En 1988, nous avons pu avoir le premier centre qui est celui de Cocody. Nous avons hérité de 2 bâtiments que nous appelons modules de dialyse. Au début, il y avait 5 postes de dialyse dans chaque module. Aujourd’hui, nous sommes à 7. Un poste de dialyse comprend le générateur de dialyse qui est la machine, et un fauteuil. A Abidjan, nous avons à ce jour 32 postes de dialyse, et à Gagnoa, nous en avons 8. Donc 40 postes sur l’ensemble du territoire dont 32 fonctionnels à Abidjan.

Ce dispositif est-il à la hauteur de la demande ?
40 postes de dialyse pour 25 millions d’habitants, vous imaginez que c’est peu. En plus, nous avons des demandes qui augmentent de jour en jour. Chaque année, le seul service de néphrologie du Chu de Yopougon comptabilise 300 malades du rein. Parmi eux, une partie finit insuffisant rénal dont 2 % ont droit à un poste de dialyse. Un signe d’insuffisance notoire des postes de dialyse. Face à cette situation, nous nous sommes tournés vers la société civile, des donateurs. Le premier à saluer est le gouverneur Amondji Pierre, qui nous a offert 2 centres de dialyse : celui de Yopougon et celui de Treichville à un moment où le besoin était vraiment criant. Ensuite, nous disons merci à la Fondation Mtn qui nous a aidés à construire le centre technique de la dialyse de Yamoussoukro. Nous disons aussi merci au Rotary Club de Cocody, à l’Ong du Dr Sacko, la Fondation Kalou avec qui nous allons commencer la dialyse de Bouaké. Face à cette pénurie de centres, nous nous sommes battus. Et aujourd’hui, nous sommes prêts à recevoir les bâtiments de Yamoussoukro. Ceux de Bouaké devraient être prêts dès le premier semestre 2011. A Bouaké, nous allons installer 20 postes et à Yamoussoukro, 8. Cela va nous permettre de désengorger le service. Puisque tout le monde ne peut pas venir vivre à Abidjan.

C’est-à-dire ?
Des malades viennent de l’intérieur du pays. Compte tenu du nombre insuffisant de postes, il y a une longue liste d’attente. Il faut qu’il y ait un décès pour que quelqu’un d’autre puisse intégrer cette liste. Et quand personne ne meurt, vous mourrez dans l’attente d’un poste. C’est le quotidien vécu par les néphrologues et nous. C’est une situation qui est pénible, exécrable.

Que font les autorités ?
Nous nous battons de notre côté. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique se bat de son côté. Nous cherchons des partenaires nationaux et internationaux pour vulgariser la dialyse sur toute l’étendue du territoire national.

Certains patients n’arrivent pas à payer les 2.500 F que coûte la dialyse?
C’est un tarif subventionné et il faut pour cela tirer le chapeau au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et au ministère de l’Economie et des Finances. 2500 Fcfa, ce n’est pas cher. La maladie rénale est chère. Si vous êtes insuffisant-rénal parce qu’hypertendu, si vous êtes diabétique ou si vous souffrez des deux, ce qui est fréquent, vous irez voir votre diabétologue qui vous donnera une ordonnance et demandera de faire des examens. Votre cardiologue vous donnera une ordonnance et vous demandera des bilans également. Le néphrologue fera pareil. En gros, il vous faut au moins 100.000 Fcfa par mois. Or, lorsque ces malades arrivent à la dialyse, nous leur demandons de payer 2.500 Fcfa, soit 20.000 Fcfa par mois. Dans le privé, la séance coûte entre 130.000 Fcfa et 170.000 Cfa. La dialyse commence quand le néphrologue ne peut plus rien faire.

Vu toutes ces charges annexes qui ruinent le malade, pourquoi ne pas subventionner entièrement la dialyse à l’instar de la prise en charge du Vih ?
Le Vih est une maladie de santé publique décrétée par l’Oms. L’insuffisance rénale ne l’est pas. Mais sa cause principale qui est l’hypertension artérielle, est une maladie de santé publique. Donc l’aide à l’hypertension artérielle est acquise. Mais l’aide à la complication de l’hypertension qui est le plus souvent l’insuffisance rénale n’est pas acquise. Nous recevons des dons d’appareils. Et très souvent, ce sont des appareils de deuxième main. Après 30 000 heures de fonctionnement, un appareil est hors d’usage en Europe. Ces appareils sont mis un peu en forme et on nous les envoie ici sous forme de dons. Je crois qu’un don ne se refuse pas, mais je lance un appel aux donateurs. Avant de se lancer dans la recherche de générateurs, qu’ils nous approchent afin que nous voyions ensemble ce qu’il faut. Nous sommes sur le terrain et nous savons ce qui est bon. Nous pouvons leur donner des indications pour qu’ils envoient des appareils de deuxième main, mais en bon état. Mais l’idéal serait de chercher des appareils neufs. Parce que souvent, on vous remet 30 à 40 générateurs qui ne fonctionnent pas.

Une autre solution est la réduction du nombre de dialysés par la prévention de l’insuffisance rénale. Que proposez-vous à ce sujet ?
Je voudrais d’abord demander à tous mes confrères de faire la prévention de l’insuffisance rénale auprès de tous leurs patients. Cela permettra de diminuer le nombre de malades afin de permettre la prise en charge de ceux qui n’ont pas eu la chance de passer à côté de cette maladie. Ensuite, nous lançons un appel aux pouvoirs publics en leur demandant d’aider le ministère de la Santé et notamment le Samu à la création de centres d’hémodialyse et à l’achat de matériels neufs. Qu’on nous aide à éviter les ruptures de consommables. C’est important. L’hémodialyse est le poste médical le plus cher au monde. Un générateur coûte 200 millions Fcfa. Il faut aussi qu’on puisse former notre personnel et surtout le motiver. Les agents de santé qui font la dialyse, n’ont pas un rythme de vie normal. Certains finissent le travail à deux ou trois heures du matin. Et cela leur cause souvent des désagréments. Mais, comme c’est une affaire de santé, ils acceptent tant bien que mal de rester. Et c’est la porte ouverte à tous les abus.

Le Samu, c’est aussi le centre des grands brûlés. De quelles brûlures s’agit-il exactement ?
C’est le seul centre de grands brûlés de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest. Il a été créé en 1994 et rattaché au Samu en 1995. C’est un service qui reçoit environ 500 brûlés par an. Aujourd’hui, nous recevons tous les brûlés. Mais un grand brûlé se définit par certaines caractéristiques. Dans la classification d’une brûlure, on tient compte de la surface brûlée, de la profondeur et du siège de la brûlure. Une brûlure de la face chez un enfant, avec inhalation de vapeur chaude est une grosse urgence. Parce qu’il a inhalé de la chaleur, il a peut-être brisé ses alvéoles et il va peut-être mourir dans les 10 minutes qui suivent. Quand la face est brûlée avec l’orifice nasal, il y a des risques pour les oreilles, le cuir chevelure, la bouche. En général, une brûlure supérieure à 10% de surface brûlée est considérée comme grave. Et chez l’adulte, à partir de 20%.

Quel est le taux de guérison ?
L’année dernière, nous avions entre 70 et 75 % de guérison. La guérison chez le brûlé tient compte de la chirurgie réparatrice. On ne doit déclarer un brûlé guéri que lorsqu’il ressort de chez le plasticien qui a refait la peau. Il peut sortir de la salle d’hospitalisation avec des séquelles, mais nous ne le considérons pas comme guéri.

Quelle est la cause de brûlure la plus fréquente ?
Il y a plus de brûlures par les liquides bouillants : l’eau, l’huile, mais il y a aussi des brûlés par gaz. Evidemment, les enfants sont les plus nombreux. Les Abidjanais représentent la majeure partie des cas. N’empêche qu’il y a des patients qui arrivent de l’intérieur du pays.

Comment se fait la prise en charge ?
Elle est très difficile. La prise en charge coûte extrêmement chère. Le service des brûlés comporte une salle de réanimation, une salle d’hospitalisation des brûlés autonome, un bloc opératoire pour faire la chirurgie des recouvrements, une salle de bain automatique accompagnée de gaz anesthésique. Mais, il faut noter que la prise en charge est subventionnée. Le grand brûlé qui arrive, paie 5 000 Fcfa à la réanimation, le coût du premier pansement y compris. Chaque fois qu’il vient à la consultation, il paie 500 Fcfa pour son pansement. Mais la majorité des patients ne paie pas. Nous faisons du social.

Quels sont les autres difficultés ?
Nous avons des équipements que nous essayons de rénover. Nous sommes en train d’équiper le centre en oxygène et en gaz anesthésique. Le matériel qui avait été offert par le Lion’s Club et la Coopération chinoise a pris un coup de vieux.


Interview réalisée par Cissé Sindou
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