Elles sont très en colère, ces personnes âgées qui se retrouvent dans la rue, avec sous leurs mains des enfants qui ne connaissent plus le chemin de l’école. Certains couples se sont même séparés, par manque de moyens. Beaucoup vivent une situation de misère. Et pourtant, elles ont servi pour la société COGIM-TECNOA, appartenant à Jean Luc Bédié, fils du président Henri Konan Bédié.
Cette société leader en Côte d’Ivoire et connue de tous, employait plus de 200 personnes. Elle réalisait un chiffre d’affaires de près de 3 milliards de FCFA. Entre temps, que s’est-il passé pour que les travailleurs soient abandonnés du coup, sans aucun ‘’sous’’, sans aucune possibilité d’indemnisation ? A la limite, ils ont été oubliés. Ce que déplore M. Bleu Douagbeu, délégué du personnel de COGIM-TECNOA, dans une déclaration dont nous avons reçu copie. «Nous sommes 104 personnes ayant travaillé pour une entreprise du nom de COGIM-TECNOA. C’était une société française à l’origine (1980-1997). Elle a été rachetée en 1997 par MM. Jean Luc Bédié et ses associés», relate M. Bleu Douagbeu. Selon lui, lors des transactions, les travailleurs avaient exigé que les anciens employeurs paient leurs droits avant que les nouveaux acquéreurs les prennent en charge. «Nos futurs patrons s’y sont opposés en garantissant qu’ils reprenaient avec nos droits, nos anciennetés et avantages acquis. Les discussions ont duré environ deux semaines. Devant notre obstination, ils ont menacé en disant que celui qui n’est pas d’accord avec leur proposition pouvait partir mais serait considéré comme démissionnaire, donc n’aurait pas ses droits», explique le délégué. Selon lui, face à la menace des nouveaux dirigeants, ils ont été contraints à résigner, à accepter les propositions. Mais, c’était une fausse affaire pour M. Bleu Douagbeu et ses camarades. En 2003, commencent leurs déboires. Où ils seront obligés de faire un abattement sur leurs salaires en raison de 5 à 10%. En 2005, les salaires tombent difficilement. «Nous avons saisi la justice qui les condamné à nous payer nos droits», souligne M. Bleu Douagbeu. En juin 2006, sentant la situation de salaires très critique, des huissiers saisissent tout le matériel de travail de la société. Bien avant, dans le mois de février de la même année, les travailleurs ont saisi par courrier le président Henri Konan Bédié, père de Jean Luc Bédié, pour lui faire part de la situation. En réponse, le président Henri Konan Bédié aurait dit, selon les travailleurs, que son fils est majeur, donc capable de répondre de ses actes. La société ayant cessé de fonctionner, c’est jusqu’en 2008 que Jean Luc Bédié et ses associés réagiront, en confiant sa liquidation à un cabinet. Mais le comble, explique le délégué du personnel, ‘’le cabinet ne sait pas où trouver l’argent pour payer les ex-travailleurs de COGIM-TECNOA. «Nous vivons la misère, nos enfants ne connaissent plus la route de l’école. Huit de nos collègues sont déjà morts dans des conditions inhumaines, alors que la société leur doit des millions de FCFA», a déploré M. Bleu Douagbeu. Qui en appeler aux personnes de bonne volonté afin de les aider à avoir leur argent. Selon eux, les abandonner dans une telle situation, c’est contribuer à sacrifier plusieurs générations.
Honoré Kouassi
Cette société leader en Côte d’Ivoire et connue de tous, employait plus de 200 personnes. Elle réalisait un chiffre d’affaires de près de 3 milliards de FCFA. Entre temps, que s’est-il passé pour que les travailleurs soient abandonnés du coup, sans aucun ‘’sous’’, sans aucune possibilité d’indemnisation ? A la limite, ils ont été oubliés. Ce que déplore M. Bleu Douagbeu, délégué du personnel de COGIM-TECNOA, dans une déclaration dont nous avons reçu copie. «Nous sommes 104 personnes ayant travaillé pour une entreprise du nom de COGIM-TECNOA. C’était une société française à l’origine (1980-1997). Elle a été rachetée en 1997 par MM. Jean Luc Bédié et ses associés», relate M. Bleu Douagbeu. Selon lui, lors des transactions, les travailleurs avaient exigé que les anciens employeurs paient leurs droits avant que les nouveaux acquéreurs les prennent en charge. «Nos futurs patrons s’y sont opposés en garantissant qu’ils reprenaient avec nos droits, nos anciennetés et avantages acquis. Les discussions ont duré environ deux semaines. Devant notre obstination, ils ont menacé en disant que celui qui n’est pas d’accord avec leur proposition pouvait partir mais serait considéré comme démissionnaire, donc n’aurait pas ses droits», explique le délégué. Selon lui, face à la menace des nouveaux dirigeants, ils ont été contraints à résigner, à accepter les propositions. Mais, c’était une fausse affaire pour M. Bleu Douagbeu et ses camarades. En 2003, commencent leurs déboires. Où ils seront obligés de faire un abattement sur leurs salaires en raison de 5 à 10%. En 2005, les salaires tombent difficilement. «Nous avons saisi la justice qui les condamné à nous payer nos droits», souligne M. Bleu Douagbeu. En juin 2006, sentant la situation de salaires très critique, des huissiers saisissent tout le matériel de travail de la société. Bien avant, dans le mois de février de la même année, les travailleurs ont saisi par courrier le président Henri Konan Bédié, père de Jean Luc Bédié, pour lui faire part de la situation. En réponse, le président Henri Konan Bédié aurait dit, selon les travailleurs, que son fils est majeur, donc capable de répondre de ses actes. La société ayant cessé de fonctionner, c’est jusqu’en 2008 que Jean Luc Bédié et ses associés réagiront, en confiant sa liquidation à un cabinet. Mais le comble, explique le délégué du personnel, ‘’le cabinet ne sait pas où trouver l’argent pour payer les ex-travailleurs de COGIM-TECNOA. «Nous vivons la misère, nos enfants ne connaissent plus la route de l’école. Huit de nos collègues sont déjà morts dans des conditions inhumaines, alors que la société leur doit des millions de FCFA», a déploré M. Bleu Douagbeu. Qui en appeler aux personnes de bonne volonté afin de les aider à avoir leur argent. Selon eux, les abandonner dans une telle situation, c’est contribuer à sacrifier plusieurs générations.
Honoré Kouassi