C’est officiel. Le prix indicatif du cacao bord-champ pour la campagne 2010-2011 a été fixé à 1100 FCFA. Soit 100 F de plus que lors de la campagne précédente. Lancée hier, sur l’esplanade du Port Autonome de San Pedro (PASP), la campagne 2010-2011 s’annonce, selon le président du Comité de Gestion de la Filière Café-Cacao (CGFCC), sous de meilleurs auspices pour les producteurs. En effet, selon M. Anoh N’guessan Gilbert, ce prix devrait permettre aux producteurs de conserver au moins 60% du prix CAF. « C’est est un prix juste et rémunérateur. Mais n’oubliez pas, vous pouvez obtenir un meilleur prix en livrant du cacao de bonne qualité, c’est-à-dire bien fermenté, bien séché et bien tiré » leur a-t-il conseillé. S’agissant de la gestion de la filière depuis 2008, M. Anoh Gilbert a noté la mise en place du programme « Qualité-Quantité-Croissance » qui a permis entre autres, la distribution de produits phytosanitaires pour le traitement de 800 000 ha de verger chaque année ; la fourniture en semences sélectionnées de cacao de 16 000 ha en 2009, une prévision de livraison de 25 000 ha de 2010 et 35 000 ha en 2011. Au titre du Fonds d’investissement en milieu rural, le CGFCC a réalisé en 2010, l’entretien de 6000 km de pistes de desserte agricole. Par ailleurs, le président Anoh Gilbert a annoncé l’ouverture et le reprofilage de près de 10 000 km de pistes pour la campagne 2010-2011. À l’en croire, la conjonction de ces efforts et l’amélioration des cours mondiaux pendant la campagne précédente ont permis de contenir la baisse attendue de la production cacaoyère. Car, la campagne 2009-2010 a enregistré un peu plus de 1,184 millions de tonnes de production contre 1,223 millions de tonnes pour la campagne 2008-2009. « Cette tendance s’accentuera sur la campagne principale 2010-2011 (octobre à mars) durant laquelle, nos prévisions annoncent une baisse substantielle de 10%, soit 100 000 tonnes en moins sur la période » a-t-il annoncé. Au niveau des achats de la campagne 2009-2010, M. Anoh Gilbert a signalé des difficultés de financement rencontrées par les exportateurs. À ce sujet, il a souhaité la mise en place d’un cadre entre le Gouvernement, le système bancaire et les acteurs de la filière « en vue de revisiter le cadre légal actuel des coopératives et de trouver une solution adéquate et définitive». Le ministre d’État, ministre du Plan et du Développement, Bohoun Bouabré, a insisté sur la nécessité pour la Côte d’Ivoire, d’augmenter sa capacité de transformer ses produits sur place. À ce jour, a-t-il souligné, la capacité de transformation des unités industrielles opérationnelles s’élève à 500 000 tonnes. À celle-ci, viennent s’ajouter les 30 000 tonnes de l’usine « Choco Ivoire » de SAF Cacao, dont l’inauguration a eu lieu dans l’après-midi. « Lorsque toutes les unités tourneront à leur pleine capacité, la Côte d’Ivoire se placera au rang des broyeurs mondiaux de fève de cacao supplantant ainsi les Pays-Bas, qui transforment un peu moins de 460 000 tonnes, et deviendra donc 1er producteur mondial de fève de cacao et 1er transformateur mondial de fève de cacao » a-t-il mentionné. C’est pourquoi, il a engagé le secteur privé à mettre le pays sur la voie de l’industrialisation. Pour sa part, le directeur général du PASP, M. Désiré Dallo s’est réjoui du choix de la ville de San Pedro, en tant que « capitale du cacao », pour le lancement de la campagne 2010-2011. Par ailleurs, il a rappelé le vaste projet d’extension du port et d’amélioration de ses liaisons terrestres avec la Mali, la Guinée et le Libéria. Ce projet permettra, entre autres de mettre à la disposition des opérateurs d’économiques 150 ha du domaine portuaire entièrement viabilisés pour le développement des activités industrielles et logistiques, en particulier celles relatives à la transformation des produits agricoles.
Sogona Sidibé
Envoyée spéciale
Sogona Sidibé
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