Après Bouaké où Gbagbo a essuyé une défaite cinglante, vu qu'il a prêché devant des gradins vides, c'est au tour des populations de la cité des Lacs de montrer au candidat de la majorité présidentielle ce qu'elles lui réservent au soir du 31 octobre. Très vite, le "woody" de Mama s'est rendu compte de l'évidence du terrain. Bien qu'on les ait transportés avec les moyens de l'Etat, les soi-disant militants composés à majorité des jeunes, désoeuvrés, qui ont été motivés avec des billets de banques, des jeunes venus de Didiévi, Attiégouakro, Tiébissou, de Yamoussoukro commune et sous-préfecture, les tentes dressées n'ont pu être bondées de monde. C'est donc dans cette atmosphère morose que le " christ de Mama " prendra la parole à la place Jean-Paul II dès 16h :" En 1990, j'étais le seul candidat contre Houphouët Boigny. Et je n'ai pas fait de meetings, de campagne ici. Parce que je me suis dit qu'Houphouët c'est le grand père, c'est le vieux donc, il ne fallait pas venir ici le déranger. En 1995, je n'ai pas fait campagne ici parce que je n'étais pas candidat. En 2000, j'ai fait campagne à la gare et j'ai été élu. C'est pourquoi, je viens ici chers parents, chers chefs, pour vous confier ma candidature… " A-t-il tenté de justifier sa peur du candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire. (Pdci). Accusant toujours les autres d'être à la base de ses malheurs, il dira ceci. " J'ai trouvé la Côte d'Ivoire avec une dette extérieure de 6000 milliards. Moi, je n'ai contracté de dette. Mais je paye aujourd'hui 700 milliards par an d'intérêt. Alors j'ai demandé aux bailleurs de fonds de nous aider en laissant tomber une partie de la dette avec le Ppte. Et les gens parlent. Yamoussoukro était en déconfiture totale. Les maquis, les restaurants étaient vides. Ma première nuit à Yamoussoukro, je passais devant la cour d'Houphouët et j'ai vu que tout était dans le noir. Je suis venu donc redresser la Côte d'Ivoire et Yamoussoukro. Nous avons commencé à travailler et ils ont voulu que notre mandat s'arrête au cours de la deuxième année. Mais comme Dieu est juste, ils nous ont permis de faire aujourd'hui 10 ans… " S'est-il réjoui de ses deux mandats. Comme si la jeunesse n'était pas présente, Gbagbo au lieu de parler du chômage, des problèmes de l'école, n'a fait qu'haranguer la foule par la répétition de la phrase du jour : " Je suis venu arranger ce qui est dérangé "
Jean Paul Loukou
à Yamoussoukro
Jean Paul Loukou
à Yamoussoukro
