Le président de l’UDPCI a dénoncé hier les visites d’Etat que le président Laurent Gbagbo effectue dans certaines régions du pays, depuis quelques semaines. Au cours d’une conférence de presse tenue le lundi 4 octobre 2010 à son cabinet à Angré Djibi II, Albert Mabri Toikeusse a vivement fustigé ces visites d’Etat dont le candidat du camp présidentiel profite pour battre sa campagne. « Les visites d’Etat se résument en soutien ou demande de soutien des populations au président-candidat. C’est une campagne déguisée », a-t-il relevé tout en dénonçant une confusion manifestement entretenue par Laurent Gbagbo, dans le but de profiter des moyens de l’Etat. Mabri Toikeusse, qui rentre d’une longue tournée de précampagne qui l’a conduit dans plusieurs régions du pays pendant plus de trois semaines, a jugé inacceptable le « silence » des médias d’Etat sur ses activités. « La dérive s’est accentuée. Laurent Gbagbo et ses attributs ont pris en otage les médias d’Etat », a déploré le président de l’UDPCI. Mais le déficit de mobilisation enregistré, selon lui, dimanche dernier au stade de Bouaké où le chef de l’Etat s’est exprimé devant des gradins vides, est la preuve que Laurent Gbagbo a montré ses limites. Il en déduit donc que « retransmettre les meetings de Gbagbo en direct à la télévision ne changera rien ». Toutefois, il continue d’exiger « l’équité que la loi recommande » pour tous les candidats en période électorale. Mabri Toikeusse s’est également prononcé sur la longue absence du secrétaire général de l’UDPCI et son directeur de campagne, le Pr Salif N’Diaye. Ce dernier serait en vacances avec sa famille aux Etats-Unis, avec la permission du président du parti. Les deux hommes se seraient parlé au téléphone la semaine dernière, conversation au cours de laquelle le Pr Salif N’Diaye aurait évoqué un repos médical à lui imposé par ses médecins. « Je lui ai donc demandé de bien se reposer afin de revenir en pleine forme », aurait conseillé Mabri à son directeur de campagne.
H. Oulaï
H. Oulaï