Il ne faut pas se fier au monde qui sort à l’occasion des visites d’Etat dans les villes et penser qu’on y est majoritaire. C’est certainement ce que le chef de file des Refondateurs, candidat de ces derniers à la présidentielle d’octobre prochain n’a pas compris. Mais il l’a sans doute appris à ses dépens samedi 2 octobre dernier, dans la capitale de la paix, Bouaké, la deuxième ville du pays. En meeting politique dans cette ville dans le cadre de la campagne présidentielle, Laurent Gbagbo, ‘’100 % président et 100 % candidat’’ a prêché dans le désert, pour emprunter l’expression d’un de ses suiveurs, un autre Laurent, actuel président du Conseil économique et social. Présent à Bouaké, il devait s’adresser à ses militants et sympathisants. Et c’est le stade municipal que les organisateurs ont choisi. Mais les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Très vite, ceux-ci ont déchanté, et ont été obligés de revoir leur prétention à la baisse. Finalement, c’est devant deux pelés et trois tondus que Gbagbo a livré son message. Ce sont donc des bâches qui ont été dressées sur quelques m2 pour que le petit monde vienne se regrouper et écouter le message de leur candidat. En dépit du grossier montage de la RTI, certains quotidiens privés ont publié les images, les vraies, de ce bide en terme de mobilisation. Même ville, même endroit, même samedi, un 27 juin 2009, Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, candidat à la présidentielle a animé un meeting. Il a fait le plein de ce stade. C’est par milliers que les populations de Bouaké et ses environs sont venues l’écouter. Vous avez dit mobilisation? Les jeux sont faits. A chacun d’apprécier.
Yves M. Abiet
Yves M. Abiet
