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Économie Publié le jeudi 7 octobre 2010 | Cote d’Ivoire Economie

L’humanité vit à crédit sur ses réserves écologiques

Chronique développement durable

Inconscience collective ou impossibilité à endiguer des modes de consommation qui engendrent des comportements de plus en plus énergivores ? Pourtant, les faits sont là, les ressources naturelles se tarissent de manière très inquiétante sans que cet enjeu ne constitue encore une réelle priorité.



Cela peut sembler bien abstrait. Mais depuis le 21 août 2010, notre planète est supposée vivre à crédit sur ses ressources naturelles. Et oui ! A cette date, la consommation de notre « réserve écologique » aura dépassé le quota pour l’année 2010. Ainsi, en huit mois, nous en avons, gentiment et en toute inconscience, brûlées autant que nous aurions dû en douze mois. Mieux, nous avons réussi la performance de raccourcir d’un mois, par rapport à 2009 où il s’était établi au 25 septembre, le jour du « dépassement budgétaire écologique ».

On pourrait trouver matière à ergoter sur cette « histoire » de budget écologique et convenir que ce quota annuel de ressources naturelles de la planète est bien théorique, autant qu’est symbolique le « jour de dépassement » (ou Earth overshoot day) évalué avec rigueur depuis plusieurs années par l’ONG canadienne Global Footprint Network (GFN), qui compare « les fournitures de services et de ressources par la nature – de la filtration de l’eau douce à la fourniture de matières premières, y compris alimentaires – avec la consommation humaine (incluant ses rejets, déchets et émissions polluantes compris) ». Qu’à cela ne tienne, ces indicateurs qui mesurent l’empreinte écologique en termes de « quantité de nature » dont l’humanité dispose, « combien elle en utilise » (par an) et « qui utilise quoi » sont des éléments qui doivent stimuler la prise de décision.

Des ressources non renouvelables

On ne le dira jamais assez, nous exposons la planète (et nous-mêmes avec) à de sérieux dangers. Notre mode de consommation est indubitablement en cause. Mais également une situation bien plus grave dont nous ne nous doutons pas vraiment : la baisse progressive des capacités de la Terre à se régénérer et à absorber nos excès. A force de consommer à crédit les ressources naturelles de la planète, année après année, nous sommes par exemple, à l’orée d’un épuisement des réserves mondiales en hélium, comme le soulignait récemment le prix Nobel de physique 1996, Robert Richardson. Et cette échéance nous pend au nez « dans environ vingt-cinq ans » selon l’éminent professeur-chercheur de l’université de Cornell. Or l’hélium, utilisé dans la fabrication des cristaux liquides LCD et des fibres optiques, est une ressource non renouvelable… Si le péril imminent de l’hélium peut paraître bien ésotérique dans certaines contrées de notre planète, les détresses que charrient le changement climatique, la perte de la biodiversité, la déforestation, les pénuries d’eau et de nourriture, les inondations consécutives à des montées de marée de moins en moins prévisibles avec exactitude, la sécheresse, les tsunamis et autres tremblements de terre sont très visibles et demeurent autant d’autres signes qui corroborent l’alerte du GFN.

Le message subliminal qui nous est transmis au travers de l’outil comptabilisant nos ressources écologiques – le fameux concept de budget écologique – est à la fois clair et simple : notre patrimoine naturel est menacé de disparition, il devient indispensable de le gérer avec parcimonie. Cela vaut tant pour les pays développés et émergents, grands émetteurs de gaz à effet de serre, que pour les pays en développement. Devant le défi écologique et environnemental, riches et pauvres, tous sont logés à la même enseigne… malheureusement !

Par Louis S. Amédé
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