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Sport Publié le vendredi 29 octobre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Interview /Doffou Innocent (ancien président du Stade d’Abidjan) - « Aby Richmond ne doit pas diriger le Stade en 2011 »

Loin de la gestion quotidienne administrative du Stade du Stade d’Abidjan depuis 11 ans, Innocent Doffou n’est jamais parti de ce club qu’il a intégré en 1984. Conseillé d’Aby Richmond, l’actuel président, il porte un jugement critique sur l’exercice 2010 du club bleu et rouge.
Le Stade d’Abidjan a frôlé la descente en Ligue 2 cette année. Vous qui avez dirigé ce club de 1997 à 1999, quel jugement faites-vous de cette situation ?
C’est déplorable. C’est tout en deçà de ce que nous attendions en début de saison. Malheureusement, les faits sont durs. Le Stade se maintient à la faveur des résultats de la dernière journée. Je rends grâce à Dieu car la tâche a été difficile. Il faut prendre des dispositions pour que cette lamentable situation ne se reproduise plus.

Vous avez été conseillé du président Aby Richmond. Qu’est-ce qui explique ces difficultés ?
Les résultats reflètent la gestion du comité directeur. J’ai été effectivement investi de cette mission, mais je n’ai pas travaillé. J’ai fait des propositions qui n’ont pas été suivies. Je ne prétends pas avoir la science infuse mais un minimum de dispositions devrait être pris, rien n’a été fait. Nous avons assisté à un one man show d’Aby. Au final, nous avons récolté ce qu’on a semé. Il y a eu un disfonctionnement général. Un conseiller qui n’est pas écouté, consulté, il est obligé, à un moment, de prendre ses distances.

Qu’avez- vous proposé concrètement à Aby Richmond ?
Nous lui avons proposé la reforme managériale qui définit les fonctions de chaque membre. Cela devait être su des Stadistes, le 5 janvier 2010. Les dispositions pratiques ont été prises à cet effet. Nous avons demandé de mettre plus de rigueur dans le recrutement. J’ai fait une proposition concrète pour permettre de recruter des athlètes plus performants qui a été repoussée à la trêve. Pour des raisons budgétaires, nous a-t-on dit. On a proposé le recrutement d’un préparateur physique pour assurer l’entretien physique des joueurs. Cette mesure a également été différée à la trêve. On a proposé un manager général qui aurait eu pour mission de permettre au club d’avoir des ressources à travers des contacts avec les entreprises. Faire en sorte d’occuper moins le président. Cette proposition nominative a été différée à la trêve. À la trêve, nous étions déjà 13 ème. Dans la précipitation, les mesures proposées n’ont pas été prises en compte, on a assisté à une gestion à vue sans aucune vision. Voilà le résultat.

Doit-on croire qu’Aby Richmond est à la base des mauvais résultats ?
C’est clair. A l’AG du 13 décembre 2009, il avait été convenu que nous devions gérer ensemble le club. J’ai donc proposé la mise en place d’un comité financier qui vient en appui au comité directeur. Qui devrait regrouper toutes les personnalités du stade, capables d’investir 1 million de Fcfa à titre de souscription, pour recruter les joueurs. Cette somme devrait permettre au club de disposer de moyens suffisants pour satisfaire aux besoins qui ont fait défaut. A partir de là, on aurait bénéficié d’un environnement qui nous permette de rivaliser avec les autres. Après sa mise en place, cet outil n’a pas fonctionné parce que mis tardivement en place. Il n’y a pas eu de réunion pour convoquer ces personnes que nous avions proposées. La gestion du club a été ramenée à la personne d’Aby. Une gestion unipersonnelle. L’échec lui incombe donc. On ne peut pas chercher les causes ailleurs.

On peut vous prêter une intention de putsch puisque son mandat n’est pas fini…
La connotation négative enlevée, je ne vois pas en quoi un recadrage, une reforme salutaire, une prise en charge par des hommes nouveaux, capables d’apporter un nouveau dynamisme serait mauvais.

Il y a une Ag extraordinaire, par exemple, qui autorise des reformes. Est-ce que vous allez procéder ainsi ?
Nous appelons cela de tous nos vœux, et le plutôt serait le mieux.

Donc vous ne voyez plus Aby Richmond à la tête du Stade en 2011 ?
Pour lui-même et le Stade, il serait bon qu’il réfléchisse. A la lecture des résultats constatés, en nous référant aux résultats des 5 années précédentes, en étant à l’intérieur du club, le consensus qui a été établi est rompu. Je ne vois pas le Stade pour l’année 2011 avec un tel management.

Etes-vous candidat à la présidence du Stade?
Peu importe. Je n’en fais pas une obsession. Si je devrais nourrir une ambition sportive, ce serait la Fif. Ça c’est un challenge. J’ai dirigé le Stade. Je peux apporter ma contribution en tant que fils. Mais si les événements emmènent les stadistes à me désigner, j’aviserai. Nous allons vers une compétition qui nécessite beaucoup de moyens. Pour être président, il faut des moyens.

En avez-vous puisque vous n’excluez pas de diriger à nouveau le Stade?
Même si j’avais les moyens, je n’en mettrais pas au service du Stade. Il s’agit des moyens venant de partenariats, sponsors, et moyens collectifs. J’avais fait une grosse une erreur en mettant mes moyens propres dans la gestion du club. Me Mondon, Adio Luc, y ont laissé des plumes. Si je suis encore là, c’est parce que le sport est un cercle d’insertion sociale très important. Au sport, après une défaite, on peut se retrouver et prendre un pot.

La Fif vous intéresse, êtes-vous candidat pour la prochaine élection en 2011 ?
Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. En toute chose, il faut savoir raison garder. La gestion de la Fif ne peut incomber qu’à une personnalité qui a des relations étroites avec le pouvoir en place.

Anouma est-il président de la FIF seulement parce qu’il est le Daf de la présidence ?
Le football, dans notre pays, est tellement sensible qu’il ne peut pas être confié au premier venu. Je n’ai cité personne, mais je parle de la généralité. La Fif a été créée par des ministres. La présidence de la Fif a été gérée par le ministre de l’Intérieur, ensuite par des personnalités capables d’intégrer le dernier cercle de décision. Les décisions, les financements, les implications qui découlent de la pratique du football ne peuvent pas être éloignées de la gouvernance générale du pays. Le football est trop important pour le laisser à la merci du premier venu.

Quel jugement vous portez sur la gestion du comité actuel ?
Le mandat n’est pas encore achevé. Mais comparé au passé, il y a de l’amélioration au niveau de la gestion administrative des compétitions nationales. Les calendriers sont plus ou moins tenus. Dans la gestion globale de la Fif, on ne peut pas être plus satisfait. Concernant l’affluence, est-elle la préoccupation du comité directeur ? Apparemment non, vu les dires du président de la fif dans la presse. Il se demande pourquoi les gens lui font des querelles sur la question.

Il dit plutôt que la mobilisation des supporters n’incombe pas à la fédération….
C’est ce qu’il évoque. Ce n’est peut-être pas son rôle de faire venir le public, mais il appartient à l’organisateur du spectacle de faire suffisamment de promotion de son produit de sorte que le public s’y intéresse. Si le président du Stade, par exemple, était quelqu’un qui pouvait mobiliser, ne serait-ce que 10.000 individus de même que les autres présidents, les spectateurs viendraient au stade. En Europe, on les juge avec les abonnements. A Barcelone, par exemple, il y a au minimum 50.000 abonnés. Ici, que ce soit l’Africa, l’Asec, c’est du bide. S’il n’y a personne à la base, comment voulez-vous les retrouver dans les tribunes. Question, débat.
Réalisée par Tibet Kipré

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