Mercredi 27 octobre 2010. Il est un peu plus de 10h. Au quartier ‘’ Plateau ‘’ à Abengourou, on voit débouler en trombe un véhicule de police. A l’intérieur, des éléments du commissariat du 1er arrondissement de la ville. Le véhicule en question, dans un crissement de pneus, bifurque au carrefour « Brou Emile » et se positionne, peu après, devant une somptueuse villa. Ouverture avec fracas de portières, ordres secs, cavalcades. Les moments qui suivent et à l’intérieur du logis, les hommes en tenue s’activent à fracturer la porte de la chambre principale. Qui cède. Là, ils découvrent l’horreur. Etendu à même le sol et dans une mare de sang encore frais, un officier des Douanes a la tempe gauche littéralement arrachée par la déflagration d’un coup de feu. Il s’agit du Colonel Kouamé Comoé, directeur régional des douanes d’Abengourou. L’arme ayant servi à l’acte suicidaire se trouve, justement, près de lui. La pièce sent la poudre. Fort heureusement, il est encore en vie. Mais pour combien de temps ? Néanmoins, on se presse de l’évacuer au Chr de la ville puis en direction d’Abidjan. Hélas, le malheureux officier rend l’âme chemin faisant. Quelles sont les raisons profondes d’un tel suicide au moment où on s’y attendait le moins ? Difficile de répondre pour l’heure à cette interrogation. En tout cas, la femme et les enfants du défunt, qui sont encore en état de choc, ont du mal à réaliser ce qui est arrivé. Cependant, des quelques informations glanées, ça et là, il ressort que depuis un certain temps, le directeur régional des Douanes du Moyen Comoé n’était pas au mieux de sa forme. Si son état de santé ne l’obligeait pas à garder le lit, le Colonel Kouamé Comoé laissait toutefois transparaître, par moments, des signes émotionnels inquiétants. Au demeurant, dans la semaine en cours, alors qu’il effectue un voyage avec son épouse à Abidjan, il l’y abandonne et rentre précipitamment à Abengourou sans l’informer. Cette dernière, encore dans la capitale économique, tente le mercredi dernier 27 octobre de connaître ‘’ la position ‘’ de son homme. Lorsqu’après plusieurs essais infructueux sur son téléphone-portable, elle joint ses enfants à Abengourou, ces derniers lui indiquent que leur père est effectivement rentré à la maison et qu’il s’est enfermé dans sa chambre depuis quelque temps. Il est environ 10h. La femme, plus ou moins inquiète de cette attitude venant de son homme, recommande à ses enfants de suivre les mouvements de leur père. Hélas, ils n’en auront pas le temps. Les moments qui suivent en effet, une puissante déflagration déchire le silence ambiant. Le Colonel des Douanes, qui a pointé le canon de son arme de dotation contre sa tempe, venait ainsi d’appuyer sur la détente. Les enfants affolés, s’éjectent du local et alertent la police. Quand les agents des forces de l’ordre se rendent sur le lieu du drame, le spectacle qui s’offre à eux est insoutenable. La suite, on la connaît. Une enquête est en cours pour cerner les contours du drame.
Zéphirin NANGO
(Correspondant)
Zéphirin NANGO
(Correspondant)