Toute une vie passée au Félicia vous emporte irrémédiablement dans les coulisses de ce football Ivoirien de légende. Au moment où tous les Ivoiriens sont agrippés à cette occasion en or unique et historique du 31 octobre, il me revient à l’esprit les batailles « présidentielles » pour le contrôle des clubs de football ou pour la tête de la fédération de notre chère Côte d’Ivoire. Et oui, la vie démocratique au sein de notre football depuis l’indépendance était en avance sur les mutations politiques et sociales majeures qui survinrent au début des années 90. A l’époque du parti unique, les courants de pensées, d’opinions se libéraient plus aisément dans la cuvette du Plateau. Ceux-ci, tels des cocotte-minutes, servaient de détonateur et permettaient d’évacuer «sportivement » la pression politico-sociale. La propagation des ondes d’Assabou, du Guébié ou du Sanwi, par exemple, parvenait et se concentrait au Félicia. C’est pourquoi le père de la nation ivoirienne y avait un œil et des oreilles attentives. Tous les RG étaient au stade !! Au sommet, ses plus fidèles collaborateurs « encadraient » le football ivoirien : Coffi Gadeau et Konan Kangah (Stade) ; Philippe Yacé puis Simplice Zinsou (Africa) ; Lanzéni Coulibaly et M’Bahia Blé Kouadio (Asec) ; Abdoulaye Diallo puis Ernest N’koumoh Mobio (Stella)... En 1972, lors d’un terrible Asec-Africa, Fanny Ibrahima, le gardien vert et rouge heurta violemment le genou de Laurent Pokou, qui ne se relèva plus … La tournure des évènements alla au-delà du derby … Le vent qui souffla de Dikouéhipalégnoa, village du canton Paccolo en pays Guébié, est encore chaud. Les ministres de l’intérieur et de la défense intervinrent pour colmater la brèche et évitèrent de justesse l’embrasement du Félicia… Au niveau de la fédé, après une période calme et stable avec Amany Goly et Brizoua Bi, survint le duel Ousseynou Dieng-René Diby, en filigrane de l’autre, entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara … Au sein des clubs, les coups d’Etat n’avaient pas attendu celui de Noël 1999 ! A la chambre du commerce du Plateau, le brillant et généreux président de l’Asec, maître Emile Dervain avait été « chassé » comme un malpropre par un individu excité surnommé le « chien rouge » ! Durant les années 90, il vous suffisait de venir vous installer en tribune officielle pour écouter de bouillants débats politiques entre supporters de partis et d’hommes aux prises... ce dimanche 31 octobre 2010.
ebonyfadel1@hotmail.com
La chronique de Nasser El Fadel
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