L’échec du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire à accéder au second tour de la présidentielle précipite son départ à la retraite.
Arrivé troisième avec un score de 25,24% au terme du premier tour de la présidentielle de dimanche dernier, Henri Konan Bédié se voit donc recalé, dans sa tentative de conquérir, de nouveau, le palais présidentiel d’Abidjan. Ce rêve qui se brise ainsi, sonne en même temps la fin du parcours politique du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Et, selon toute vraisemblance, le sphinx de Daoukro, 76 ans révolus, prendra sa retraite de la scène politique, mettant ainsi fin à une carrière politique débuté au haut sommet, aux lendemains de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance. Après avoir terminé ses études universitaires en France, il est bombardé conseiller à la Banque mondiale, avant d’être nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire près les Etats Unis d’Amérique (1961-1966). Il est rappelé au pays par le président de la République d’alors, Félix Houphouet-Boigny qui lui confie les charges de ministre des Finances qu’il gère de 1966 à 1977. Quand il quitte ce ministère, Henri Konan Bédié s’engage à plein temps dans la politique, en briguant le poste de député de Daoukro. En 1980, il gravit un autre échelon, accédant notamment au perchoir. Il y restera jusqu’au décès, en 1993, de Félix Houphouet-Boigny dont il était le dauphin constitutionnel. En décembre 1993, Henri Konan Bédié devint donc président de la République. En 1995, il est reconduit à la tête de l’Etat, au terme d’un scrutin dont la régularité est remise en cause par ses adversaires. C’est d’ailleurs dans un climat délétère qu’il est chassé du pouvoir, en décembre 1999, par une junte militaire conduite par Robert Guéï, ancien chef d’état-major des Forces armées ivoiriennes.
Sortir par la grande porte
Une chute qu’il a toujours considérée comme un affront. D’où son ambition de reconquérir le pouvoir perdu. Le cuisant échec de dimanche l’éloigne d’autant plus de la scène politique, qu’il a dû être repêché pour prendre part à la présente compétition électorale. « Je trouverai une autre forme d’existence. Mais pas dans l’arène publique », avait-il en effet prévenu, dans un entretien accordé au magazine panafricain, Jeune Afrique du 18 octobre dernier. Par-delà le rôle d’arbitre qu’il aura durant le second tour de la présidentielle, Henri Konan Bédié finit sa carrière sur une bonne note.
Nonobstant la grande déception qui l’habite (à l’instar de ses partisans, en colère), le président du Pdci doit réussir sa sortie du terrain politique. Signataire du code de bonne conduite pour des élections apaisées, l’ancien chef de l’Etat doit démontrer qu’il est au-dessus des petits calculs. Mieux, Henri Konan Bédié doit faire mentir tous ceux qui le soupçonnent d’avoir brigué la magistrature suprême, pour se venger de ses tombeurs. Et, cela passe par la reconnaissance des résultats des urnes. Réussir sa sortie implique également pour l’ancien député de Daoukro, de préparer sa succession, à passer le témoin dans de bonnes conditions. Car, selon les dispositions réglementaires du Pdci-Rda, l’âge que porte M. Konan Bédié ne lui permet plus de diriger ce parti. C’est, du reste, sous ce prétexte que ses adversaires de l’intérieur ont tenté à plusieurs reprises de le déposer. Sagement, il doit donc préparer le nouveau Pdci-Rda, pour les compétitions à venir. Cette mission, s’il la réussie, devrait contribuer à redorer son blason. En effet, selon de nombreux observateurs, son bilan dans la gestion des affaires de l’Etat n’est pas reluisant comme il a tenté de le faire croire durant la campagne pour la présidentielle. Entre autres critiques dont il est l’objet, c’est la dilapidation de l’héritage à lui légué par Félix Houphouet-Boigny. Sur ce sujet, c’est la destruction de l’alliance entre le Nord et le Sud (fondement de la stabilité du pays), bâtie par le ‘’père de la nation’’ qui lui est reprochée. Pour ses ambitions politiques et, singulièrement, pour contrecarrer Alassane Ouattara, il a fait voler en éclats, la cohésion du pays, à travers sa politique ‘’ivoiritaire’’.
Marc Dossa
Arrivé troisième avec un score de 25,24% au terme du premier tour de la présidentielle de dimanche dernier, Henri Konan Bédié se voit donc recalé, dans sa tentative de conquérir, de nouveau, le palais présidentiel d’Abidjan. Ce rêve qui se brise ainsi, sonne en même temps la fin du parcours politique du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Et, selon toute vraisemblance, le sphinx de Daoukro, 76 ans révolus, prendra sa retraite de la scène politique, mettant ainsi fin à une carrière politique débuté au haut sommet, aux lendemains de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance. Après avoir terminé ses études universitaires en France, il est bombardé conseiller à la Banque mondiale, avant d’être nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire près les Etats Unis d’Amérique (1961-1966). Il est rappelé au pays par le président de la République d’alors, Félix Houphouet-Boigny qui lui confie les charges de ministre des Finances qu’il gère de 1966 à 1977. Quand il quitte ce ministère, Henri Konan Bédié s’engage à plein temps dans la politique, en briguant le poste de député de Daoukro. En 1980, il gravit un autre échelon, accédant notamment au perchoir. Il y restera jusqu’au décès, en 1993, de Félix Houphouet-Boigny dont il était le dauphin constitutionnel. En décembre 1993, Henri Konan Bédié devint donc président de la République. En 1995, il est reconduit à la tête de l’Etat, au terme d’un scrutin dont la régularité est remise en cause par ses adversaires. C’est d’ailleurs dans un climat délétère qu’il est chassé du pouvoir, en décembre 1999, par une junte militaire conduite par Robert Guéï, ancien chef d’état-major des Forces armées ivoiriennes.
Sortir par la grande porte
Une chute qu’il a toujours considérée comme un affront. D’où son ambition de reconquérir le pouvoir perdu. Le cuisant échec de dimanche l’éloigne d’autant plus de la scène politique, qu’il a dû être repêché pour prendre part à la présente compétition électorale. « Je trouverai une autre forme d’existence. Mais pas dans l’arène publique », avait-il en effet prévenu, dans un entretien accordé au magazine panafricain, Jeune Afrique du 18 octobre dernier. Par-delà le rôle d’arbitre qu’il aura durant le second tour de la présidentielle, Henri Konan Bédié finit sa carrière sur une bonne note.
Nonobstant la grande déception qui l’habite (à l’instar de ses partisans, en colère), le président du Pdci doit réussir sa sortie du terrain politique. Signataire du code de bonne conduite pour des élections apaisées, l’ancien chef de l’Etat doit démontrer qu’il est au-dessus des petits calculs. Mieux, Henri Konan Bédié doit faire mentir tous ceux qui le soupçonnent d’avoir brigué la magistrature suprême, pour se venger de ses tombeurs. Et, cela passe par la reconnaissance des résultats des urnes. Réussir sa sortie implique également pour l’ancien député de Daoukro, de préparer sa succession, à passer le témoin dans de bonnes conditions. Car, selon les dispositions réglementaires du Pdci-Rda, l’âge que porte M. Konan Bédié ne lui permet plus de diriger ce parti. C’est, du reste, sous ce prétexte que ses adversaires de l’intérieur ont tenté à plusieurs reprises de le déposer. Sagement, il doit donc préparer le nouveau Pdci-Rda, pour les compétitions à venir. Cette mission, s’il la réussie, devrait contribuer à redorer son blason. En effet, selon de nombreux observateurs, son bilan dans la gestion des affaires de l’Etat n’est pas reluisant comme il a tenté de le faire croire durant la campagne pour la présidentielle. Entre autres critiques dont il est l’objet, c’est la dilapidation de l’héritage à lui légué par Félix Houphouet-Boigny. Sur ce sujet, c’est la destruction de l’alliance entre le Nord et le Sud (fondement de la stabilité du pays), bâtie par le ‘’père de la nation’’ qui lui est reprochée. Pour ses ambitions politiques et, singulièrement, pour contrecarrer Alassane Ouattara, il a fait voler en éclats, la cohésion du pays, à travers sa politique ‘’ivoiritaire’’.
Marc Dossa