Deux destins diamétralement opposés, ceux de deux grands clubs d’Afrique, m’ont fait méditer ces derniers jours : celui des «Zaïrois» du Tout Puissant Mazembé de Lubumbashi et celui des «Yéyés» du Stade d’Abidjan. De 1966 à 1970, ils dominent tous les deux le continent africain à travers la vraie, l’authentique, «l’Africaine», Coupe d’Afrique des clubs champions. L’élégant et moderne Stade d’Abidjan donne le ton en premier avec comme symbole de légende, le métronome feu follet, et trop tôt accidentellement disparu, Maurice Déhi, star de la finale de 1966, remportée face au Real de Bamako de Salif Kéita. En 1967 et en 1968, c’est au tour du Tout Puissant Englebert Mazembe de gagner ses deux coupes africaines des clubs champions. Une véritable période de gloire avec quatre finales successives en Coupe des clubs champions (1967, 1968, 1969 et 1970) !! Par la suite, alors que le club de Lubumbashi sombre et traverse le désert, les bleu et rouge d’Abidjan continuent d’enflammer le Félicia, avec aux commandes un président, Maître Mondon Konan, toujours habile à jouer des tours à ses plus redoutables adversaires. En 1978, c’est la Coupe de l’Ufoa qui passe dans la vitrine du passionné avocat, avec comme chefs de file, Ali Allassani, Madou Zahui Laurent, Ignace Guidi, Tommy Sylvestre…Soudain, c’est la rupture «inexplicable» avec le style ivoirien authentique. Le prototype du footballeur, fort physiquement et doué techniquement, va se transformer en une «espèce» de petit gabarit standard, tripoteur de balle, sang jus et sans explosivité. Pendant ce temps, les hommes-footballeurs de cette partie centrale de l’Afrique, restent à l’état pur. Sans formation «forcenée», ils grandissent à leur rythme et atteignent leur maturité plus tardivement que les «blancs» d’Europe, ce qui fait d’eux de véritables rocs naturels. Ainsi, après 18 ans de «jachère», le TP Mazembé revient aux avant-postes sur la scène africaine. Le 5-0 cinglant administré aux Espérantistes de Tunis en finale aller de la Ligue des champions, il y a quelques jours, est sans appel. Qu’on ait l’âge de 34 ou de 32 ans là-bas, n’est pas en soi, un problème. Vivre à l’africaine, sortir un peu, boire un peu, renforce plutôt l’immunité de ces solides gaillards …Leur coach Sénégalais Lamine N’Diaye ne cherche pas à les déformer mais à les galvaniser. Pendant ce temps, le Stade dit «ouf» pour avoir évité la relégation en Ligue 2…
ebonyfadel1@hotmail.com
ebonyfadel1@hotmail.com