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Société Publié le samedi 20 novembre 2010 | Le Mandat

Civilisation / Le port d’ornements labiaux - A la découverte des ‘’ femmes à plateau’’

Comme tout accessoire de beauté, le piercing est entré dans les mœurs de la gent féminine. A l’instar de l’occident, le peuple Mursi d’Ethiopie est en phase avec cette pratique qui loin de mettre en exergue sa beauté, la préserverait de l’ennemi. A la découverte d’un peuple dont le piercing coule dans les veines…

Le peuple Mursi, est un peuple semi-nomade du sud du pays, vivant à la périphérie ouest du parc national de Mago, en bordure de la rivière ‘’Omo’’ où vivent plusieurs peuples. C'est un des derniers peuples d’Afrique où les femmes portent encore des ornements labiaux (labret) et auriculaires en forme de disques plats, d’où leur nom de "femmes à plateau". La mise en place de l’ornement labial inférieur (appelé dhébé) intervient avant l’âge de 10 ans. Cela se pratique après extraction des incisives inférieures. L’on perfore la lèvre en y introduisant une cheville de bois. L’orifice s’agrandira par la suite, au fil des années, par l’introduction de cylindres de plus en plus grands. Au finish, un grand disque d’argile décoré de gravures occupera l’orifice. L’origine et la fonction de cette pratique serait jusque-là inconnue. Cependant, il est dit que le percement de la lèvre était accompagné du percement de l’hymen.

Une pratique pour se protéger des razzias esclavagistes
Les Mursi vivent dans une région reculée d'Éthiopie. Ils règnent en maîtres et vivent en parfaite symbiose avec l'environnement. Ils forment un groupe homogène, régi par des dogmes séculaires et des rituels ancestraux. Ils ont peu d'interactions, même pacifiques, avec les autres peuples de la région et combattent farouchement, à coup de lance et de kalachnikov (incontournable et unique, mais regrettable, legs du monde "civilisé"), le vol de bétail et les razzias de femmes perpétrés par d'autres peuples sur leur territoire. Certains anthropologues prétendent que cette mutilation labiale avait pour but de rendre inesthétiques les femmes afin de les protéger des razzias esclavagistes. De nos jours, la fonction serait uniquement symbolique puisque seules les femmes de caste élevée sont en droit de les porter. La taille du plateau est à la mesure de la dot exigée par la famille des jeunes filles à marier, dot composée de bovins et caprins et d’une arme à feu. Modernité et insécurité obligent! Le port n’est pas permanent ; il se limite aux moments de la présence du mari et des fils ou d’importantes réunions. En dehors de ces occasions, le plateau n'est pas utilisé dans la vie quotidienne. Cette coutume du disque labial est retrouvée chez le Surmas. Les Dizi, peuple nilotique voisin, n’épouseraient pour rien au monde ces filles défigurées, mais consentent à donner les leurs en mariage aux Surmas, contre une dot.

La gent masculine dans la danse
Ce n’est pas la seule parure des femmes, qui portent aussi des colliers faits de coquillages ou de perles et se rasent le crâne. Hommes et femmes se percent les oreilles où de semblables disques (ou rondelles de bois) sont insérés .Ils portent également des scarifications sur les bras, le ventre ou la poitrine. Chez les hommes, ces scarifications, figuratives, commémorent un acte de bravoure et inspirent le respect des membres du groupe. Les femmes arborent des scarifications sur l'épaule qui constituent leur "carte d'identité" tribale tandis que colliers, bracelets, sourires espiègles, regards canailles et peintures mammaires trahissent un désir de plaire, surtout au moment du ‘’donga’’, quand les combattants ont acquis le droit de convoiter une compagne. Notons que le ‘’donga’’ est le nom d'un tournoi assez cruel qui se déroule à la fin de la saison des pluies, le moment le plus attendu par les jeunes célibataires. C'est l'occasion pour les hommes qui désirent se marier de prouver leur courage devant toute la tribu. Les règles de ces duels où les combattants s'affrontent armés de perches restent extrêmement simples : il faut donner une correction sévère à son rival en évitant de le tuer, "bavure" formellement punie. Le vainqueur qui a éliminé tous ses adversaires est porté en triomphe devant un parterre de jeunes filles. L'une d'elles choisira le héros pour époux.

Des scarifications parlantes
Serpentins, arabesques, lignes sinueuses, faisceaux de dentelles, étoiles ou fleurs : les peintures corporelles que les hommes se dessinent entre eux sur le corps et le visage traduisent un potentiel créatif surprenant. Ephémères, ces œuvres à base de craie changent au gré des événements sociaux de la tribu ; ainsi, lors de combats rituels, le maquillage du visage est destiné à intimider l'adversaire. Se raser entièrement est, chez les hommes Mursi, un signe d'élégance. Les plus coquets s'épilent même les cils.

Les conditions de vie du peuple Mursis
Le peuple Mursis se querelle régulièrement avec les Hamers. Lesquels, ils sont pourtant séparés par un grand territoire de broussailles arides et ils entretiennent des relations tendues avec leurs cousins les Bodi. Afin de développer l'agressivité, de façonner l'agilité et l'endurance et de rehausser la masculinité des futurs guerriers, les Mursis mettent en scène des combats au bâton. Les participants se dessinent sur le corps, à la peinture blanche, des motifs symboliques qui leur assurent la protection de forces surnaturelles. Les Mursis attachent beaucoup d'importance à l'harmonie intra-tribale. Ils se regroupent dans des villages éloignés des rives marécageuses de la rivière Omo, là où la présence de la mouche tsé-tsé est moindre. Ils n'amènent leur bétail s'abreuver à la rivière qu'en cas de nécessité absolue, pour limiter les ravages causés par le développement de la maladie du sommeil. Leurs cases sont en chaume et de petite taille. Les Mursis, comme la majorité des peuples locaux, craignent les eaux de l'Omo, car, outre le fort courant et les tourbillons qui décourageraient les meilleurs nageurs, l'épais limon brunâtre de la rivière camoufle les hippopotames, les crocodiles friands de chair humaine et les mauvais esprits. Seuls les Batcha, peuple vivant dans la région la plus septentrionale de la vallée de l'Omo, sont à même de braver ces dangers et s'octroient le rôle de passeurs sur de frêles embarcations creusées dans des troncs d'arbre.
Opportune Bath
Les artistes Baoulé révoltés contre Gbagbo
« Trop c’est trop » n’a cessé de tonner l’artiste Ahou Monique Moni qui s’est
rendue jeudi 18 novembre à notre rédaction. Et pour cause.
Bonjour Madame, qu’est-ce qui vous amène à notre rédaction ?
Bonjour Monsieur. Je suis venue pour crier mon ras-le-bol qui est aussi celui de beaucoup d’artistes Baoulé.
En effet, depuis l’ouverture de la campagne pour les élections présidentielles, nous les artistes Baoulé, faisons l’objet d’arnaque et d’usage abusif de notre image.

C’est-à-dire ?
D’abord, le week-end dernier, c’est notre frère Gédéon et Amani Djoni, Kédjebo Loukou qui m’ont appelée et m’ont invitée à une réunion. J’ai appelé, à mon tour, mes jeunes sœurs qui m’accordent le respect d’être avec moi dans mes sorties. Une fois sur les lieux, nous avons trouvé une femme dans la salle. Elle nous a annoncé que c’est pour aider le président Gbagbo pour la campagne électorale. Si c’est pour faire partie des artistes pendant les meetings, à partir du moment où on paie nos cachets, je ne vois pas de problème en tant qu’artiste. Mais, séance tenante, dans la salle, quelqu’un tend une note à Gédéon qui se met à la lire sous la forme de déclaration de soutien au candidat Gbagbo. Nous étions surpris et mécontents, mais ils n’ont pas tenu compte de notre désapprobation et cela a été diffusé au journal télévisé. Trois jours après, le même scénario s’est reproduit. Cette fois, nous nous sommes retrouvés au Palais de la Culture avec un nombre plus élargi. Là-bas, c’est Madame Gbagbo elle-même qui parrainait le spectacle et Konan Alphonse qui n’est artiste en rien a fait la déclaration de soutien des artistes Baoulé au président Gbagbo. Une somme de 2 500 000 a été décaissée pour cette prise de position, selon ce que j’ai entendu dire. Chaque artiste devait avoir 400 000 F, mais c’est 300 000 F qu’on voulait nous donner. Dans tous les cas, moi je n’ai pris cette somme.

Donc si vous n’avez pas pris l’argent, c’est une affaire bouclée, pourquoi voulez-vous réagir?
Je réagis pour décrier cette façon d’étiqueter notre communauté d’artistes Baoulé. On nous met en spectacle et depuis, c’est Baoulé par ci Baoulé par là. Tous les artistes, s’ils ne sont pas ingrats, devraient soutenir le président Bédié qui nous a mis en place le Burida et qui a construit le Palais de la Culture. C’est donc à son appel que nous devons répondre. Mais en tant qu’artiste, je voudrais être neutre et accomplir mon acte de vote de façon intime comme tout un chacun. Je voudrais, par votre journal, demander pardon à tous mes amis et parents qui m’ont exprimé leur colère après m’avoir vue à la télévision dans ces images qui ont été diffusées.

Propos recueilli par
Dadis K.
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