La présence de l'ambassadeur du Liban en Côte d'Ivoire à la cérémonie de prestation de serment de M. Laurent Gbagbo continue de susciter de vifs commentaires au sein de la clase politique ivoirienne et de la communauté libanaise. Un membre influent de cette communauté a décidé de recentrer le débat sous le couvert de l'anonymat.
En votre qualité de membre influent de la communauté libanaise, comment réagissez-vous à la présence de l'ambassadeur du Liban à la cérémonie d'investiture du candidat Laurent Gbagbo proclamé président par le Conseil constitutionnel ?
Ce que je voudrais dire, c'est que je suis un homme de procédure et les démarches qui ont été engagées par notre ambassadeur n'engagent que lui. Il aurait été de bon aloi qu'il demande l’avis du doyen du corps diplomatique qui est le Nonce apostolique avant d'aller se présenter au palais de la présidence pour l'investiture du candidat Lmp. Cet acte est regrettable dans la mesure où il engage une communauté de 50 à 70.000 personnes en Côte d'Ivoire. Elle peut avoir des conséquences néfastes parce que des gens pourront interpréter d'une manière différente le fait qu'un seul homme ait joué avec la vie de toute une communauté.
Aujourd'hui, vous êtes classé dans le même giron que le Zimbabwe parce qu'il se dit que le Liban et le Zimbabwe soutiennent le régime Gbagbo, régime rejeté par toute la communauté internationale ?
Ma vocation n'est pas de faire de la politique ni de prendre position. Mais je trouve que c'est honteux pour mon pays de se trouver au même niveau que celui de Robert Mugabe. Je pense qu'il y a l'acte et les conséquences de l'acte et la réaction peut être virulente si on n'y prend garde. Donc, j'en appelle à la raison. Je demande à tous les Ivoiriens de ne pas tenir compte du comportement d'un homme qui n'engage que lui. Parce que le Liban ne peut pas accepter qu'un ambassadeur unique avec un autre ambassadeur se retrouvent à deux alors que tout le corps diplomatique était absent.
L’ambassadeur a donc mis mal à l’aise sa propre communauté ?
Dans la vie, ce qui a marqué le temps de l'histoire, c'étaient les conseillers. Il est entouré par des pouilleux qui l'ont poussé à se présenter à cette cérémonie. Néanmoins, nous ne sommes pas une communauté exemplaire, irréprochable à tous points de vue, nous avons nos qualités et nos défauts. En temps opportum, les nouvelles autorités sauront faire le choix entre la bonne graine et l'ivraie. C'est malheureux que nous ayons eu à vivre ce genre de situation. Cela a des conséquences même dans la vie quotidienne de chacun d'entre nous.
Votre communauté craint-elle des représailles suite à l'acte de votre ambassadeur ?
Notre communauté n'a pas peur parce qu'elle se sent ici en Côte d'Ivoire dans un pays frère et ami. Mais, nous condamnons énergiquement le comportement d'une personne qui met en jeu la vie d'une communauté. Vous savez, on ne sait jamais d'où vient le danger. Et à ce titre, je voudrais rassurer ma communauté en lui disant, la Côte d'Ivoire est un pays frère, un pays d'accueil, de ne pas s'occuper, ni de se mêler de politique dans ce pays. La destinée de la Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens. Les Libanais qui veulent être plus royalistes que le roi doivent savoir se ranger derrière leur limite. Trop c'est trop, il faut apprendre à temporiser, à mettre balle à terre.
Après cet acte qui a été posé, quel message avez-vous à adresser à l'ensemble des Ivoiriens ?
Je suis un natif de ce pays. Ma femme y est née, mes 4 enfants y sont nés, mes petits enfants y sont nés. Je voudrais adresser un message d'amour. Parce que je suis un disciple d'Houphouët. J'appelle tous les Ivoiriens en cette période cruciale à être tolérants. Nous vivons ensemble, nous devons continuer à vivre ensemble. Chaque goutte de sang a de l'importance pour moi, parce que je suis l'élève de Félix Houphouët-Boigny.
Interview réalisée par
Paul koudou
En votre qualité de membre influent de la communauté libanaise, comment réagissez-vous à la présence de l'ambassadeur du Liban à la cérémonie d'investiture du candidat Laurent Gbagbo proclamé président par le Conseil constitutionnel ?
Ce que je voudrais dire, c'est que je suis un homme de procédure et les démarches qui ont été engagées par notre ambassadeur n'engagent que lui. Il aurait été de bon aloi qu'il demande l’avis du doyen du corps diplomatique qui est le Nonce apostolique avant d'aller se présenter au palais de la présidence pour l'investiture du candidat Lmp. Cet acte est regrettable dans la mesure où il engage une communauté de 50 à 70.000 personnes en Côte d'Ivoire. Elle peut avoir des conséquences néfastes parce que des gens pourront interpréter d'une manière différente le fait qu'un seul homme ait joué avec la vie de toute une communauté.
Aujourd'hui, vous êtes classé dans le même giron que le Zimbabwe parce qu'il se dit que le Liban et le Zimbabwe soutiennent le régime Gbagbo, régime rejeté par toute la communauté internationale ?
Ma vocation n'est pas de faire de la politique ni de prendre position. Mais je trouve que c'est honteux pour mon pays de se trouver au même niveau que celui de Robert Mugabe. Je pense qu'il y a l'acte et les conséquences de l'acte et la réaction peut être virulente si on n'y prend garde. Donc, j'en appelle à la raison. Je demande à tous les Ivoiriens de ne pas tenir compte du comportement d'un homme qui n'engage que lui. Parce que le Liban ne peut pas accepter qu'un ambassadeur unique avec un autre ambassadeur se retrouvent à deux alors que tout le corps diplomatique était absent.
L’ambassadeur a donc mis mal à l’aise sa propre communauté ?
Dans la vie, ce qui a marqué le temps de l'histoire, c'étaient les conseillers. Il est entouré par des pouilleux qui l'ont poussé à se présenter à cette cérémonie. Néanmoins, nous ne sommes pas une communauté exemplaire, irréprochable à tous points de vue, nous avons nos qualités et nos défauts. En temps opportum, les nouvelles autorités sauront faire le choix entre la bonne graine et l'ivraie. C'est malheureux que nous ayons eu à vivre ce genre de situation. Cela a des conséquences même dans la vie quotidienne de chacun d'entre nous.
Votre communauté craint-elle des représailles suite à l'acte de votre ambassadeur ?
Notre communauté n'a pas peur parce qu'elle se sent ici en Côte d'Ivoire dans un pays frère et ami. Mais, nous condamnons énergiquement le comportement d'une personne qui met en jeu la vie d'une communauté. Vous savez, on ne sait jamais d'où vient le danger. Et à ce titre, je voudrais rassurer ma communauté en lui disant, la Côte d'Ivoire est un pays frère, un pays d'accueil, de ne pas s'occuper, ni de se mêler de politique dans ce pays. La destinée de la Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens. Les Libanais qui veulent être plus royalistes que le roi doivent savoir se ranger derrière leur limite. Trop c'est trop, il faut apprendre à temporiser, à mettre balle à terre.
Après cet acte qui a été posé, quel message avez-vous à adresser à l'ensemble des Ivoiriens ?
Je suis un natif de ce pays. Ma femme y est née, mes 4 enfants y sont nés, mes petits enfants y sont nés. Je voudrais adresser un message d'amour. Parce que je suis un disciple d'Houphouët. J'appelle tous les Ivoiriens en cette période cruciale à être tolérants. Nous vivons ensemble, nous devons continuer à vivre ensemble. Chaque goutte de sang a de l'importance pour moi, parce que je suis l'élève de Félix Houphouët-Boigny.
Interview réalisée par
Paul koudou