«Nous sommes des fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire. (…) Notre objectif, ce jour, n’est pas de provoquer ou d’encourager une polémique avec qui que ce soit. Nous voulons seulement réaffirmer aux yeux du monde et de nos compatriotes que les élections se sont bien déroulées dans nos circonscriptions comme l’attestent les différents rapports à la hiérarchie et publiés dans la presse ». La déclaration commune des préfets des zones centre, nord et ouest(Cno) n’a peut-être pas plu à certains Ivoiriens, mais nul n’a pu remettre en cause la sincérité de ces représentants de l’Etat nommés par Laurent Gbagbo qui ont parlé avec leur cœur devant la presse mercredi à Bouaké. Au risque de leur carrière et même de leur vie, ils ont décidé d’écrire des lignes scintillantes dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Oui, les éclairages apportés par ces administrateurs sur le déroulement du 2e tour de la présidentielle à Bouaké, Korhogo, Séguéla, Man… étaient déterminants pour l’orientation du peuple. Dans le brouhaha des querelles partisanes qui ont émaillé la proclamation des résultats du vote, leur avis, en tant qu’acteurs étatiques neutres ayant côtoyé le processus électoral dans leurs zones respectives était de nature à mettre fin à toute polémique sur la nécessité ou non d’invalider les votes de ces zones. Ils n’ont pas voulu trahir leur engagement à rester fidèles aux faits même si cela devait être en déphasage avec les attentes de leur mandant. Ils n’avaient aucun intérêt à prendre partie pour l’un ou l’autre des deux finalistes. La logique aurait même voulu qu’ils le fassent éventuellement au profit de celui qui les a nommés par décret. Sans rien attendre de qui que ce soit, eux ont choisi de se libérer vis-à-vis de l’histoire. C’est devant le même défi que se retrouve chaque agent de l’Etat et chaque citoyen ivoirien. Celui de mettre de côté tout intérêt matériel ou démagogique, et se demander en toute sincérité, et en toute intimité, qui de Laurent Gbagbo ou d’Alassane Ouattara a obtenu la majorité des suffrages exprimés ce 28 novembre 2010 par les électeurs-ivoiriens, sans exclusion. Chacun a sa ligne à écrire dans les pages-vérité de l’histoire.
C.S
C.S