La situation sociopolitique du pays a pourri l’atmosphère dans les procédures d’acquisition des documents administratifs, à Abidjan. La sûreté nationale et le ministère de la Fonction publique et de l’emploi, semblent fonctionner au jour le jour.
Le Plateau est plus bouillonnant, ce mardi, comparé au premier jour de la semaine, où les Abidjanais ont hésité à sortir. Chacun y vient pour un but précis. Malgré ce léger engouement, les services travaillent presque à moitié au ministère de la Fonction publique et de l’emploi. Quelques personnes sont venues prendre des renseignements sur la date des concours de la Fonction publique. Difficile d’avoir un interlocuteur, et le guichet de retrait de pochettes est vide. Ils sont priés de se rendre à la direction des examens et concours (Deco). Là, le grand portail est rabattu, contrairement aux jours ordinaires où il reste grand ouvert. Les vigiles l’ouvrent de temps en temps pour laisser passer des travailleurs. A côté, des jeunes venus prendre des renseignements sur la date des concours d’instituteurs ordinaires et d’instituteurs adjoints, ont du mal à avoir une réponse. « Un agent de la Deco m’a dit qu’il n’avait pas une idée exacte de la date de composition des concours. Il m’a seulement dit que la date limite de dépôt des dossiers était le 4 décembre. Celle de la confection des attestations d’identité à usage administratif est fixée au 31 décembre », explique une jeune étudiante qui veut passer le concours. Plusieurs personnes, comme elle, sont devant l’entrée, dans l’incertitude. Les margouillats (intermédiaires) leur proposent des enveloppes timbrées à qui mieux-mieux.
A la sûreté nationale, c’est une autre bataille. La course pour la confection des passeports biométriques a repris après le break que cette institution a observé avant la publication des résultats du scrutin présidentiel. L’affluence est remarquable, ce matin. Mais les requérants ne sont pas sereins. L’attente est longue, et à son terme l’on n’est pas certain d’acquérir son document. Depuis le 25 novembre, D.T. a déposé ses dossiers et attend de retirer son passeport. Les évènements politiques liés aux élections ont poussé les agents à rejeter plusieurs fois la date de retrait. « J’étais obligé de prendre leurs contacts pour les appeler de temps en temps. Aujourd’hui, ils m’ont demandé de venir », explique-t-il assis sur un banc devant un des bâtiments, attendant qu’on l’appelle. Une femme, venue ce matin, affirme qu’elle court depuis début novembre pour le renouvellement de son passeport. Tantôt ce sont les services qui sont fermés, tantôt c’est elle qui a peur de faire le déplacement au Plateau, avec la tension politique qui règne. Ceux qui viennent déposer leurs dossiers, sont priés de passer dans une semaine. Une semaine, pour certains, qui peut basculer à plusieurs semaines, à la moindre secousse socio-politique. Pour ceux qui veulent avoir dare-dare leur papier, il faut miser. Et là encore, rien n’est sûr. D’où l’incertitude totale qui règne ici.
Raphaël Tanoh
Le Plateau est plus bouillonnant, ce mardi, comparé au premier jour de la semaine, où les Abidjanais ont hésité à sortir. Chacun y vient pour un but précis. Malgré ce léger engouement, les services travaillent presque à moitié au ministère de la Fonction publique et de l’emploi. Quelques personnes sont venues prendre des renseignements sur la date des concours de la Fonction publique. Difficile d’avoir un interlocuteur, et le guichet de retrait de pochettes est vide. Ils sont priés de se rendre à la direction des examens et concours (Deco). Là, le grand portail est rabattu, contrairement aux jours ordinaires où il reste grand ouvert. Les vigiles l’ouvrent de temps en temps pour laisser passer des travailleurs. A côté, des jeunes venus prendre des renseignements sur la date des concours d’instituteurs ordinaires et d’instituteurs adjoints, ont du mal à avoir une réponse. « Un agent de la Deco m’a dit qu’il n’avait pas une idée exacte de la date de composition des concours. Il m’a seulement dit que la date limite de dépôt des dossiers était le 4 décembre. Celle de la confection des attestations d’identité à usage administratif est fixée au 31 décembre », explique une jeune étudiante qui veut passer le concours. Plusieurs personnes, comme elle, sont devant l’entrée, dans l’incertitude. Les margouillats (intermédiaires) leur proposent des enveloppes timbrées à qui mieux-mieux.
A la sûreté nationale, c’est une autre bataille. La course pour la confection des passeports biométriques a repris après le break que cette institution a observé avant la publication des résultats du scrutin présidentiel. L’affluence est remarquable, ce matin. Mais les requérants ne sont pas sereins. L’attente est longue, et à son terme l’on n’est pas certain d’acquérir son document. Depuis le 25 novembre, D.T. a déposé ses dossiers et attend de retirer son passeport. Les évènements politiques liés aux élections ont poussé les agents à rejeter plusieurs fois la date de retrait. « J’étais obligé de prendre leurs contacts pour les appeler de temps en temps. Aujourd’hui, ils m’ont demandé de venir », explique-t-il assis sur un banc devant un des bâtiments, attendant qu’on l’appelle. Une femme, venue ce matin, affirme qu’elle court depuis début novembre pour le renouvellement de son passeport. Tantôt ce sont les services qui sont fermés, tantôt c’est elle qui a peur de faire le déplacement au Plateau, avec la tension politique qui règne. Ceux qui viennent déposer leurs dossiers, sont priés de passer dans une semaine. Une semaine, pour certains, qui peut basculer à plusieurs semaines, à la moindre secousse socio-politique. Pour ceux qui veulent avoir dare-dare leur papier, il faut miser. Et là encore, rien n’est sûr. D’où l’incertitude totale qui règne ici.
Raphaël Tanoh