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Politique Publié le mercredi 22 décembre 2010 | Le Patriote

Sanctions contre le camp Gbagbo : Voici ce que l’UE reproche aux dix-neuf bannis

Elle avait brandi la menace. Elle a fini par agir. Depuis lundi, Laurent Gbagbo et dix-huit de ses proches sont interdits de visa et de séjour sur le vieux Continent. Ainsi en a décidé l’Union Européenne. Leurs avoirs sont également gelés en Europe. Le chef des frontistes tombe sous le coup de ces sanctions, pour avoir voulu s’accrocher, bien que battu copieusement dans les urnes par le président élu démocratiquement, Alassane Ouattara, au pouvoir. Qui sont ces hommes et femmes de Gbagbo qui sont désormais persona non grata en Europe ? Qu’ont-ils fait pour être si indésirables en terre européenne ? Gros plan sur ces 19 affidés de l’ancien chef de l’Etat.

1-Laurent Gbagbo

L’homme par qui tout arriva. Si le pays fonce droit dans le mur en ce moment, c’est bien à cause d’un seul homme : Laurent Gbagbo. Tout simplement parce que le candidat refuse de faire preuve de grandeur d’esprit en acceptant sa défaite dans les urnes, à l’issue du second tour de la présidentielle, qui s’est tenu le 28 novembre dernier. La résistance dont ses sbires font preuve en ce moment, avec les nombreux assassinats, à la pelle, a été orchestrée avec sa bénédiction et surtout les moyens humains et financiers qu’il a débloqués. Naturellement, il ne pouvait échapper à cette sanction, pour être l’instigateur cette crise postélectorale qui asphyxie le pays depuis trois semaines.

2-Simone Gbagbo

Derrière ses sourires, très souvent, forcés, elle cache une passion et une ambition démesurées pour le pouvoir. Femme politique, très fatale, elle rêve secrètement de succéder un jour à son époux à la tête de l’exécutif. Simone dirige l’aile dure du régime, notamment les va-t-en guerre. Au lendemain de la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle, elle a vite pris en main la branche politique du FPI et piloté de main de maître le putsch électoral.

3- Nadiana « Nady » Bamba

Fondatrice de l’agence Cyclone, éditeur du quotidien « Le Temps » et épouse coutumière de Laurent Gbagbo, Nadiana est la dame des missions de l’ombre. Discrète à souhait, elle joue l’intermédiaire entre Laurent et certains réseaux intérieurs et extérieurs. Elle a aussi piloté une partie de la campagne électorale agressive de Laurent Gbagbo. Entre contrevérités, manipulation et incitations à la haine, sa campagne a jeté sans cesse de l’huile sur le feu.

4- Kadet Bertin

Officiellement, il est le conseiller pour la sécurité de Gbagbo. Mais, officieusement, il est son véritable ministre de la Défense, l’homme qui a acheté les armes et a participé au recrutement des mercenaires. Egalement neveu du Président sortant, il est par ailleurs le chef de village de Mama, dont est originaire Laurent Gbagbo.

5- Désiré Tagro

Ex-ministre de l’Intérieur, nommé Secrétaire général de la Présidence factice, Désiré Tagro fait partie du cercle très restreint des hommes de confiance de Laurent Gbagbo. C’est aussi l’homme des coups bas et de nombreuses entraves au processus de paix en Côte d’Ivoire. C’est également l’un des caciques du régime frontiste.

6- Paul Yao N’Dré

Cet agrégé de droit, qui enseigne à l’Université de Cocody, a marqué d’une empreinte indélébile la fin du processus électoral. Aujourd’hui Président du Conseil Constitutionnel, il apparaît comme le principal responsable de l’échec du processus de sortie de crise qui est portant l’un des plus onéreux de l’histoire. Il a foulé aux pieds le droit pour voler au secours du régime moribond de Laurent Gbagbo. En bon militant du FPI, il a permis à son mentor de retomber sur ses pieds alors que les résultats de la CEI le donnaient perdant. C’est à son actif que l’on doit mettre les nombreux morts de la crise postélectorale.

7- Pascal Affi N’Guessan

L’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo a aussi marqué l’entre deux tours de l’élection présidentielle. Il a été le principal incitateur à la haine à travers ses propos mais aussi, en donnant sa caution aux séances de projections de film incitant à la haine et au génocide.

8- Denis Maho Gloféi

Chef du Front de Libération du Grand Ouest(FLGO), cet élu municipal a pris une part prépondérante dans l’embrasement de l’Ouest du pays, durant les heures chaudes du conflit. A la tête d’une milice, il a longuement sévi dans cette partie de la Côte d’Ivoire tuant et dépossédant les populations de leurs biens. Il a aussi pris une part active dans le recrutement des mercenaires libériens.

9-Pasteur Gammi

Leader du Mouvement ivoirien de libération de l’Ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), c’est aussi l’un des auteurs de la barbarie perpétrée dans cette partie du pays. Avec ses hommes, sans foi ni loi, ils ont pillé et massacré les populations civiles. A l’instar de Maho, il entretient des liens étroits avec les miliciens libériens.

10- Oulaï Delafosse

Encore un chef milicien, cette fois, patron de l’Union des patriotes pour la réunification du Grand Ouest(UPRAGO). A son actif, les mêmes exactions commises par Maho Gloféi et Pasteur Gammi. Naturellement, cet officier de l’armée régulière, a contribué au recrutement des tueurs libériens.

11- Pierre Israël Amessan Brou

Brou Amessan Pierre est actuellement DG de la RTI. Ce journaliste au timbre endormant, est le fer de lance de la propagande de Laurent Gbagbo. Militant zélé, il a fait de ce média d’Etat, une caisse de résonnance des théories fascistes et xénophobes des refondateurs. Devenue ridicule sous Brou Amessan, la RTI est aujourd’hui appelée, avec une bonne dose d’ironie, « LMP TV », par la majorité des Ivoiriens.

12-Franck Anderson Kouassi

Franck Anderson Kouassi est Président du Conseil National de la Communication audiovisuel (Cnca). A la tête de cette institution, ce dernier a plus brillé pour son militantisme avéré au FPI que par son professionnalisme.

13- Le Général Guiai Bi Poin

Le patron du CeCos (Centre de Commandement des opérations de sécurité) a été indexé par le Premier ministre Soro Guillaume comme l’un des trois généraux de l’Armée ivoirienne qui empêchent le Président sorti de céder le fauteuil présidentiel à son rival, le Dr Alassane Ouattara, élu démocratiquement. Créé il y a quelques années, pour éradiquer le grand banditisme, le CeCos se révèle une milice à la solde de Laurent Gbagbo, une sorte de gestapo- bis. Avec à son actif, de nombreux morts et exactions contre les militants de l’opposition.

14- Le Général Dogbo Blé Brunot

Le patron de la Garde républicaine est présenté comme le véritable chef d’Etat-major de l’Armée. Ses positions tranchées ont fait de lui un va-t-en guerre. Il fait partie des généraux sur lesquels s’appuie Laurent Gbagbo pour confisquer le pouvoir. D’ailleurs sa récente sortie et sa tentative de déloger le Président légalement élu par les Ivoiriens, le Dr Alassane Ouattara, au Golf hôtel, en dit long sur les projets de l’homme.

15-Le capitaine Seka Yapo Anselme

Peu connu du grand public, le capitaine Seka Yapo Anselme est le garde du corps de Simone Ehivet Gbagbo. Cet homme de l’ombre a été cité comme membre des escadrons de la mort. On se rappelle que cette unité obscure du palais présidentiel avait parsemé des cadavres à travers les quartiers d’Abidjan à la faveur du couvre-feu de 2002. D’ailleurs, il a repris du service lors de cette crise postélectorale. En témoignent les nombreux morts durant le couvre-feu imposé par Laurent Gbagbo le 28 novembre dernier.

16- Colonel Nathanaël Ahouman Brouha

Patron du Groupe de sécurité du président de la République, le colonel Nathanaël Ahouman Brouha fait partie de l’aile dure du régime de Laurent Gbagbo. C’est un véritable va-t-en guerre. Il est habituellement présenté comme un homme qui a les nerfs à fleur de peau. Il est l’un des architectes des massacres perpétrés contre les militants de l’opposition en mars 2004. A cet effet, il avait déclaré le plateau « zone rouge ». En outre, il est de ceux qu’on soupçonne d’être les parrains de l’escadron de la mort.

17- Amiral Vagba Faussignaux

Vice-chef d’Etat-major de la Marine, l’Amiral Vagba Faussignaux est le troisième homme sur lequel s’appuie Laurent Gbagbo. Contrairement aux deux précédents, il est très peu connu. Cependant son rôle au sein de l’armée n’est pas secret. Il est de ceux qui refusent de reconnaitre la volonté du peuple.

18-Aké N’Gbo Marie

Protégé de Simone Gbagbo, il est le Président de l’Université de Cocody. Economiste à la formation, l’homme à la tignasse, qui rappelle un certain Gukuni Wedey, ex-chef rebelle tchadien, n’est pas réputé être un cacique du régime frontiste. Mais son engagement aux côtés de Laurent Gbagbo dans cette crise postélectorale, fait qu’il compte sous le coup des sanctions de l’UE.

19- Paul Antoine Bohoun Bouabré

Ex-ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bouabré reste, malgré sa discrétion, un ponte du régime FPI. De plus, son cabinet reste fortement impliqué dans la disparition du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer, enlevé le 16 avril 2004 sur le parking d’une grande surface de la place. Depuis, on est sans nouvelles de lui.

Coulibaly Brahima et Yacouba Sangaré
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