Les populations d'Abidjan restent indifférentes à la fête de Noël qui s'annonce très angoissante.
Dans 48 heures, plus précisément, le samedi 25 décembre 2010, ce sera la fête de Noël. Une réjouissance qui marque la naissance de l'enfant Jésus Christ (Fils de Dieu), dans la religion chrétienne. C'est aussi, l'occasion rêvée pour bon nombre de parents d'offrir des cadeaux à leurs enfants. Cette année, l'engouement n’y est pas trop comme on avait l’habitude de le constater les années précédentes. Et pour cause, Laurent Gbagbo, qui a perdu l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, refuse de céder le fauteuil au candidat vainqueur du Rhdp, Ouattara Alassane. Depuis lors, il existe en Côte d’Ivoire, un gouvernement reconnu par la grande majorité des Ivoiriens et la communauté internationale et celui d’illégal de Laurent Gbagbo qui sème la misère et la désolation chez la population. C’est dans cette ambiance que les Ivoiriens, notamment les chrétiens de Côte d’Ivoire, devront célébrer la fête de Noël 2010. Avec un très faible pouvoir d’achat accentué par l’incertitude de la paie des salaires du mois de décembre, nombreux sont les Ivoiriens qui ne pourront pas sacrifier à l’un des rituels de la fête de la nativité qui consiste à offrir des cadeaux à leurs progénitures. Dans les grands centres de commerce tels qu'Adjamé Forum, Leaders Price, Cap Sud et autres superettes situées à Marcory et à Koumassi, les clients se font rares. Pourtant, tout y est pour les accueillir. Au grand marché de Koumassi, les vendeuses de jouets à la criée ont du mal à écouler leurs marchandises. Kouassi Jocelyne fait partie de ces femmes qui tentent depuis une semaine, de vendre leurs stocks de jouets. "C'est difficile en ce moment de vendre ma marchandise. Depuis la crise postélectorale et précisément après la marche du Rhdp le jeudi 16 décembre dernier, je ne parviens plus à liquider mon stock. Ce n'est pas un bon signe pour cette fin d’année. On ne sent pas l'engouement des parents et cela m'inquiète ", se lamente-t-elle. Certains parents que nous avons rencontrés devant certains grands magasins sont déprimés. Au niveau du grand carrefour de Koumassi, se trouve la supérette Big Bazar. Où il y a une grande foule sillonne de rayons en rayons.
Grande affluence, peu d’acheteurs
Un coup d’œil jeté à l’intérieur, nous permet de découvrir, une foule immense au niveau des rayons à jouets. « Ne vous laissez pas emballer par cette affluence. Sur dix visiteurs, seulement 2 à 3 personnes arrivent à s’offrir des jouets. Beaucoup sont des visiteurs venus satisfaire leur curiosité. C’est déplorable! Dire que nous avons procédé à des soldes sur le prix de tous nos jouets » nous explique un employé de ce magasin. Un homme accompagné de son épouse arrivent à peine à acheter des jouets pour leurs enfants. " Nous vivons un drame cette année. Mes deux aînés ont tous été admis au Bac. Je suis au chômage. J'ai des problèmes pour honorer leur scolarité. Ma femme qui est fonctionnaire n’a pas encore perçu son salaire. Nos deux derniers veulent des voiturettes à piles. Faites le constat avec nous. Elles sont hors de prix (14500f Cfa l’unité). Si nous prenons ces deux voiturettes, c’est sûr que le jour de Noël, on ne mangera pas du poulet. C’est dommage que notre pays en soit arrivé là", s’est il indigné. Ahmed est gérant d'un grand centre commercial, situé à Marcory Remblais. Il ne cache pas sa déception en ces temps de vaches maigres. " L'année dernière, à cette même période, j'avais déjà vendu plusieurs stocks de marchandises. A présent, je dirai que c'est dur pour nous les commerçants ". Dans les magasins les plus réputés d'Abidjan, la tendance est la même. Et les surveillants des rayons se tournent les pouces à attendre les clients. " Regardez monsieur, nous avons une cinquantaine de vélos pour enfants à liquider. Jusque-là, nous n’avons vendu que six vélos. Sincèrement, nous sommes toujours dans l'attente ", regrette Ahmed.
La ruée vers les jouets ‘’Chine Talk’’
A Marcory Anoumabo et Sans fil, ce sont les petits commerçants, c'est-à-dire les vendeurs ambulants, qui se frottent les mains. Les gadgets chinois communément appelés " Chine talk ", ont envahi les espaces de vente. C'est la foire pour les moins nantis qui achètent à moindre coût des poupées, des pairs de chaussures, des voiturettes et pistolets. Dans ces quartiers précaires, on n'est pas tellement rigoureux sur la qualité. Pourvu que ça marche, séance tenante. Certaines personnes approchées, disent attendre à deux jours de la fête pour faire leurs achats. Ils expliquent que, faire des achats à un ou deux jours de la fête, est beaucoup plus favorable. Parce que, les vendeurs qui veulent se libérer de leurs marchandises ne se montrent pas trop exigeants sur les prix. « Tout le monde voit la situation que le pays traverse actuellement. Rien ne bouge du fait de la décision de Laurent Gbagbo de se maintenir vaille que vaille au pouvoir. Je travaille chez un haut cadre du pays. Jusqu’aujourd’hui (Ndlr le mardi dernier), il ne m’a pas encore payé sous le prétexte qu’il n’a pas encore reçu son salaire. Hors, voilà la fête de Noël qui s’annonce pour le vendredi prochain. Les enfants n’ont rien à cirer avec le calvaire que nous subissons actuellement. Pour eux, c’est la fête de Noël. Il leur faut à tous les coups leurs jouets. C’est dur pour nous. Que les politiciens nous facilitent la tâche sinon, il y aura beaucoup de pleurs dans les foyers pour cette fête de Noël», s’est inquiété Tra Bi Norbert.
Aboubakar Sangaré
Dans 48 heures, plus précisément, le samedi 25 décembre 2010, ce sera la fête de Noël. Une réjouissance qui marque la naissance de l'enfant Jésus Christ (Fils de Dieu), dans la religion chrétienne. C'est aussi, l'occasion rêvée pour bon nombre de parents d'offrir des cadeaux à leurs enfants. Cette année, l'engouement n’y est pas trop comme on avait l’habitude de le constater les années précédentes. Et pour cause, Laurent Gbagbo, qui a perdu l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, refuse de céder le fauteuil au candidat vainqueur du Rhdp, Ouattara Alassane. Depuis lors, il existe en Côte d’Ivoire, un gouvernement reconnu par la grande majorité des Ivoiriens et la communauté internationale et celui d’illégal de Laurent Gbagbo qui sème la misère et la désolation chez la population. C’est dans cette ambiance que les Ivoiriens, notamment les chrétiens de Côte d’Ivoire, devront célébrer la fête de Noël 2010. Avec un très faible pouvoir d’achat accentué par l’incertitude de la paie des salaires du mois de décembre, nombreux sont les Ivoiriens qui ne pourront pas sacrifier à l’un des rituels de la fête de la nativité qui consiste à offrir des cadeaux à leurs progénitures. Dans les grands centres de commerce tels qu'Adjamé Forum, Leaders Price, Cap Sud et autres superettes situées à Marcory et à Koumassi, les clients se font rares. Pourtant, tout y est pour les accueillir. Au grand marché de Koumassi, les vendeuses de jouets à la criée ont du mal à écouler leurs marchandises. Kouassi Jocelyne fait partie de ces femmes qui tentent depuis une semaine, de vendre leurs stocks de jouets. "C'est difficile en ce moment de vendre ma marchandise. Depuis la crise postélectorale et précisément après la marche du Rhdp le jeudi 16 décembre dernier, je ne parviens plus à liquider mon stock. Ce n'est pas un bon signe pour cette fin d’année. On ne sent pas l'engouement des parents et cela m'inquiète ", se lamente-t-elle. Certains parents que nous avons rencontrés devant certains grands magasins sont déprimés. Au niveau du grand carrefour de Koumassi, se trouve la supérette Big Bazar. Où il y a une grande foule sillonne de rayons en rayons.
Grande affluence, peu d’acheteurs
Un coup d’œil jeté à l’intérieur, nous permet de découvrir, une foule immense au niveau des rayons à jouets. « Ne vous laissez pas emballer par cette affluence. Sur dix visiteurs, seulement 2 à 3 personnes arrivent à s’offrir des jouets. Beaucoup sont des visiteurs venus satisfaire leur curiosité. C’est déplorable! Dire que nous avons procédé à des soldes sur le prix de tous nos jouets » nous explique un employé de ce magasin. Un homme accompagné de son épouse arrivent à peine à acheter des jouets pour leurs enfants. " Nous vivons un drame cette année. Mes deux aînés ont tous été admis au Bac. Je suis au chômage. J'ai des problèmes pour honorer leur scolarité. Ma femme qui est fonctionnaire n’a pas encore perçu son salaire. Nos deux derniers veulent des voiturettes à piles. Faites le constat avec nous. Elles sont hors de prix (14500f Cfa l’unité). Si nous prenons ces deux voiturettes, c’est sûr que le jour de Noël, on ne mangera pas du poulet. C’est dommage que notre pays en soit arrivé là", s’est il indigné. Ahmed est gérant d'un grand centre commercial, situé à Marcory Remblais. Il ne cache pas sa déception en ces temps de vaches maigres. " L'année dernière, à cette même période, j'avais déjà vendu plusieurs stocks de marchandises. A présent, je dirai que c'est dur pour nous les commerçants ". Dans les magasins les plus réputés d'Abidjan, la tendance est la même. Et les surveillants des rayons se tournent les pouces à attendre les clients. " Regardez monsieur, nous avons une cinquantaine de vélos pour enfants à liquider. Jusque-là, nous n’avons vendu que six vélos. Sincèrement, nous sommes toujours dans l'attente ", regrette Ahmed.
La ruée vers les jouets ‘’Chine Talk’’
A Marcory Anoumabo et Sans fil, ce sont les petits commerçants, c'est-à-dire les vendeurs ambulants, qui se frottent les mains. Les gadgets chinois communément appelés " Chine talk ", ont envahi les espaces de vente. C'est la foire pour les moins nantis qui achètent à moindre coût des poupées, des pairs de chaussures, des voiturettes et pistolets. Dans ces quartiers précaires, on n'est pas tellement rigoureux sur la qualité. Pourvu que ça marche, séance tenante. Certaines personnes approchées, disent attendre à deux jours de la fête pour faire leurs achats. Ils expliquent que, faire des achats à un ou deux jours de la fête, est beaucoup plus favorable. Parce que, les vendeurs qui veulent se libérer de leurs marchandises ne se montrent pas trop exigeants sur les prix. « Tout le monde voit la situation que le pays traverse actuellement. Rien ne bouge du fait de la décision de Laurent Gbagbo de se maintenir vaille que vaille au pouvoir. Je travaille chez un haut cadre du pays. Jusqu’aujourd’hui (Ndlr le mardi dernier), il ne m’a pas encore payé sous le prétexte qu’il n’a pas encore reçu son salaire. Hors, voilà la fête de Noël qui s’annonce pour le vendredi prochain. Les enfants n’ont rien à cirer avec le calvaire que nous subissons actuellement. Pour eux, c’est la fête de Noël. Il leur faut à tous les coups leurs jouets. C’est dur pour nous. Que les politiciens nous facilitent la tâche sinon, il y aura beaucoup de pleurs dans les foyers pour cette fête de Noël», s’est inquiété Tra Bi Norbert.
Aboubakar Sangaré