A part Abidjan où l'opération ''Pays mort '' a été largement suivi, la ville de Yamoussoukro a également été paralysée par l'absence de véhicules de transport en commun.
Seuls les transporteurs ont suivi le mot d'ordre de la journée ''Pays mort'' décrétée par le Rhdp et ses alliés pour contraindre Laurent Gbagbo à céder le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara. « Nous l'aurions fait même si le Rhdp ne l'avait pas demandée à cause des tracasseries et du racket dont nos passagers et nous-mêmes sommes victimes aux barrages et corridors qui ont ressurgi depuis quelque temps », a expliqué B. H. Raymond, un responsable syndical. En effet, la capitale politique et ses villages satellites sont paralysés, faute de taxis-ville et de taxis-brousse, stationnés. Les seuls qui roulent sont les ''surveillants'' qui sillonnent les quartiers pour immobiliser, souvent violemment, ceux qu'ils appellent « les briseurs de grève ». Quant au transport interurbain, il est totalement « mort ». Les chauffeurs de minicars qui desservent les différentes villes voisines avaient tous arrêté le travail. Impossible dans ce cas de rentrer ou de sortir de Yamoussoukro, encore moins de traverser la ville. « C'est une grève illimitée qui ne prendra fin qu'avec le départ de Laurent Gbagbo et la levée des barrages qui entravent la fluidité routière. Nous pensons que dès qu'il prendra effectivement le pouvoir, Ado mettra fin à tout ce brigandage qui grève le secteur du transport », espère D. Moussa, un chauffeur de taxi.
Contrairement au secteur du transport, l'appel du Rhdp n'a pas eu l'écho escompté chez les commerçants. Les magasins étaient ouverts et les marchés grouillaient de ménagères. « Nous n'avons reçu aucune directive de nos responsables. Alors, nous ouvrons surtout que cela coïncide avec les ventes du nouvel an, ce qui nous arrange », explique F. Diarra. Une réunion est prévue sur le sujet, selon lui.
Les services publics, parapublics et privés ouverts ont déploré des absences et retards des agents à cause de la grève des transporteurs.
Les forces de l'ordre veillant au grain sillonnent la ville. Des patrouilles de soldats onusiens à bord de pick-up veillaient aussi à la sécurité.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
l Grand-Bassam
La paralysie se généralise progressivement
Les routes et artères principales de la première capitale politique, Grand-Bassam, étaient désertes, hier. A part les klaxons de quelques véhicules de particuliers et de motocyclistes, que l'on pouvait entendre çà et là dans la ville, le transport en commun était au point mort. La raison, c'est que les transporteurs de véhicules de type 504 et les chauffeurs de taxis-ville ont stationné leurs engins, en réponse à l'opération « pays mort ». La gare située au centre-ville était donc déserte, vu que les véhicules ont aussi quitté cet espace bruyant d'ordinaire. Les chauffeurs assis par petits groupes ont observé la situation toute la journée, sans daigner reprendre le service. Grand-Bassam avait la mine d'une ville morte. Sur les voies de l'ancienne capitale politique, les populations dans leur ensemble se sont déplacées à pied. Certaines ont fait de l'auto-stop pour rallier leurs destinations respectives. Par contre, d'autres ont parcouru de longues distances à pied. Contrairement aux autres transporteurs, la compagnie de cars, elle, a fonctionné.
Un responsable de cette gare (il a requis l'anonymat) souligne que les responsables de la compagnie de transport n'ont pas été informés de la grève générale. Les cars effectuent alors leurs trajets habituels. Toutefois, il s'est inquiété de l'ambiance qui a prévalu dans la ville. « Il est vrai que nous travaillons mais avec beaucoup d'inquiétude, à cause de la situation qui prévaut dans la ville», s'est-il plaint.
Les banques, elles, étaient ouvertes. Au secteur France qui abrite le quartier administratif, ce n'était pas la grande affluence. A la mairie, les agents ont été priés de regagner leurs domiciles jusqu'à nouvel ordre. Les services se sont donc vidés de leurs personnels avant midi. Il n'y avait que les agents de la police municipale qui montaient la garde.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
l Daloa
Pas de voyage, hier
Les transporteurs ont débrayé mardi. Ils ont tout simplement laissé leurs véhicules dans les parkings. C'est en réaction à l'appel du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Qui leur a demandé de paralyser le pays, de façon pacifique. Ainsi, les différentes gares routières sont restées quasiment vides. Ce fut le cas de celles du transport interurbain et des taxis-ville. Durant toute la matinée, Daloa avait l'allure d'une ville morte. La cité des Antilopes n'a pas enregistré d'arrivée de véhicules de transport non plus.
Le commerce n'a pas été épargné par cette léthargie. Plusieurs grands magasins sont restés fermés dans les marchés et au quartier Commerce. De rares commerçantes d'aliments se sont aventurées sur les marchés. Des supermarchés et des magasins tenus par des ressortissants libanais et des boutiques de quartiers ont ouvert. Pour ce qui est des établissements financiers, des banques et des caisses d'épargne ont assuré le service. L'administration publique a fonctionné dans la matinée. C'était le cas de la préfecture, la sous-préfecture, la douane, du Trésor, des Impôts, la Cour d'appel, du Tribunal, la poste et des centres de santé. Tous les services de la mairie étaient animés par leurs personnels respectifs.
Bayo Fatim à Daloa.
l Odienné
Comme une ville fantôme
“La ville d'Odienné n'a jamais eu un tel visage », témoigne Tchikoura Bamba, éducateur au lycée moderne, résident depuis une trentaine d'années. Les rues sont totalement vides. Les commerces et autres ateliers fermés. Dans les kiosques à café et les thé-clubs, habituellement bruyant, c'est le calme plat. L'administration n'est pas en reste. Les portes de la mairie sont closes. Idem pour la sous-préfecture et la préfecture. Selon Touré Gaoussou, directeur départemental de campagne du Rassemblement des houphoutéistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), « le combat est engagé ». Il soutient que les populations sont plus que déterminées à suivre le mot d'ordre de leurs leaders jusqu'au départ de Laurent Gbagbo. Toutes les couches socio-professionnelles ont chômé. Comme le confirme Fofana Ibrahima, président de la Chambre d'Agriculture d'Odienné. « Nous les paysans avons décidé de rester à la maison loin de nos champs pour dire notre solidarité au gouvernement légitime de Côte d'Ivoire », explique-t-il. Le discours est le même chez les producteurs de vivrier dont le marché est fermé. Pour leur président, Touré Mocktar, il en sera ainsi « jusqu'à ce que (Laurent) Gbagbo quitte le pouvoir ». La fédération nationale des commerçants de Côte d'ivoire estime pour sa part que ce mot d'ordre est son affaire. Son président, Cissé Mamadou, soutient que son secteur ne reviendra pas en arrière jusqu'à ce que la volonté du peuple soit respectée. La ville de Minignan, à l'image des transports, était également au rouge. De l'avis du premier responsable des transporteurs, Diabaté N'Djé Mori, « c'est maintenant ou jamais pour faire partir Laurent Gbagbo ».
Tenin Bè Ousmane à Odienné
Man
Le mot d'ordre partiellement suivi
Le mouvement de grève générale lancé par le camp du président élu Alassane Dramane Ouattara, n'a pas été suivi à Man. Le commerce est ouvert, les taxis communaux circulent. Mais c'est au niveau du transport interurbain et de l'administration en général que le mouvement de grève a eu un impact. Les directions régionales et les bureaux de la sous-préfecture sont fermés. Seuls le préfet de région, préfet du département, et les directeurs régionaux de la famille de la femme et des affaires sociales, de l'agriculture et celui de la jeunesse et des sports étaient à leurs postes. Tous les autres directeurs régionaux et chefs de services ont quitté la ville. Au niveau du transport, les responsables syndicaux s'activent selon eux à faire respecter le mot d'ordre. « Actuellement tous les camions sont stationnés. Seuls quelques chauffeurs indisciplinés de minicars prennent de la clientèle. Mais, ils ne peuvent pas dépasser la ville de Logoualé. Nous avons envoyé nos hommes aux corridors pour faire retourner tous ces chauffeurs indélicats », a indiqué Cissé Kababou, président du Collectif des syndicats de transport de Man. Depuis le lundi 27 décembre, aucun camion n'est sorti du département. Tous les véhicules de transport qui prennent la route d'Abidjan sont stoppés à Logoualé. Même les voitures de location ne sont pas épargnées. « Nous avons décidé de respecter le mot d'ordre de celui que nous avons choisi pour présider aux destinées du pays et tant que Laurent Gbagbo sera au palais présidentielle, aucun de nos véhicules ne va prendre la direction d'Abidjan », a souligné Diomandé Mamadou, chef de gare des véhicules de location.
Kindo Ousseny à Man
Seuls les transporteurs ont suivi le mot d'ordre de la journée ''Pays mort'' décrétée par le Rhdp et ses alliés pour contraindre Laurent Gbagbo à céder le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara. « Nous l'aurions fait même si le Rhdp ne l'avait pas demandée à cause des tracasseries et du racket dont nos passagers et nous-mêmes sommes victimes aux barrages et corridors qui ont ressurgi depuis quelque temps », a expliqué B. H. Raymond, un responsable syndical. En effet, la capitale politique et ses villages satellites sont paralysés, faute de taxis-ville et de taxis-brousse, stationnés. Les seuls qui roulent sont les ''surveillants'' qui sillonnent les quartiers pour immobiliser, souvent violemment, ceux qu'ils appellent « les briseurs de grève ». Quant au transport interurbain, il est totalement « mort ». Les chauffeurs de minicars qui desservent les différentes villes voisines avaient tous arrêté le travail. Impossible dans ce cas de rentrer ou de sortir de Yamoussoukro, encore moins de traverser la ville. « C'est une grève illimitée qui ne prendra fin qu'avec le départ de Laurent Gbagbo et la levée des barrages qui entravent la fluidité routière. Nous pensons que dès qu'il prendra effectivement le pouvoir, Ado mettra fin à tout ce brigandage qui grève le secteur du transport », espère D. Moussa, un chauffeur de taxi.
Contrairement au secteur du transport, l'appel du Rhdp n'a pas eu l'écho escompté chez les commerçants. Les magasins étaient ouverts et les marchés grouillaient de ménagères. « Nous n'avons reçu aucune directive de nos responsables. Alors, nous ouvrons surtout que cela coïncide avec les ventes du nouvel an, ce qui nous arrange », explique F. Diarra. Une réunion est prévue sur le sujet, selon lui.
Les services publics, parapublics et privés ouverts ont déploré des absences et retards des agents à cause de la grève des transporteurs.
Les forces de l'ordre veillant au grain sillonnent la ville. Des patrouilles de soldats onusiens à bord de pick-up veillaient aussi à la sécurité.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
l Grand-Bassam
La paralysie se généralise progressivement
Les routes et artères principales de la première capitale politique, Grand-Bassam, étaient désertes, hier. A part les klaxons de quelques véhicules de particuliers et de motocyclistes, que l'on pouvait entendre çà et là dans la ville, le transport en commun était au point mort. La raison, c'est que les transporteurs de véhicules de type 504 et les chauffeurs de taxis-ville ont stationné leurs engins, en réponse à l'opération « pays mort ». La gare située au centre-ville était donc déserte, vu que les véhicules ont aussi quitté cet espace bruyant d'ordinaire. Les chauffeurs assis par petits groupes ont observé la situation toute la journée, sans daigner reprendre le service. Grand-Bassam avait la mine d'une ville morte. Sur les voies de l'ancienne capitale politique, les populations dans leur ensemble se sont déplacées à pied. Certaines ont fait de l'auto-stop pour rallier leurs destinations respectives. Par contre, d'autres ont parcouru de longues distances à pied. Contrairement aux autres transporteurs, la compagnie de cars, elle, a fonctionné.
Un responsable de cette gare (il a requis l'anonymat) souligne que les responsables de la compagnie de transport n'ont pas été informés de la grève générale. Les cars effectuent alors leurs trajets habituels. Toutefois, il s'est inquiété de l'ambiance qui a prévalu dans la ville. « Il est vrai que nous travaillons mais avec beaucoup d'inquiétude, à cause de la situation qui prévaut dans la ville», s'est-il plaint.
Les banques, elles, étaient ouvertes. Au secteur France qui abrite le quartier administratif, ce n'était pas la grande affluence. A la mairie, les agents ont été priés de regagner leurs domiciles jusqu'à nouvel ordre. Les services se sont donc vidés de leurs personnels avant midi. Il n'y avait que les agents de la police municipale qui montaient la garde.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
l Daloa
Pas de voyage, hier
Les transporteurs ont débrayé mardi. Ils ont tout simplement laissé leurs véhicules dans les parkings. C'est en réaction à l'appel du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Qui leur a demandé de paralyser le pays, de façon pacifique. Ainsi, les différentes gares routières sont restées quasiment vides. Ce fut le cas de celles du transport interurbain et des taxis-ville. Durant toute la matinée, Daloa avait l'allure d'une ville morte. La cité des Antilopes n'a pas enregistré d'arrivée de véhicules de transport non plus.
Le commerce n'a pas été épargné par cette léthargie. Plusieurs grands magasins sont restés fermés dans les marchés et au quartier Commerce. De rares commerçantes d'aliments se sont aventurées sur les marchés. Des supermarchés et des magasins tenus par des ressortissants libanais et des boutiques de quartiers ont ouvert. Pour ce qui est des établissements financiers, des banques et des caisses d'épargne ont assuré le service. L'administration publique a fonctionné dans la matinée. C'était le cas de la préfecture, la sous-préfecture, la douane, du Trésor, des Impôts, la Cour d'appel, du Tribunal, la poste et des centres de santé. Tous les services de la mairie étaient animés par leurs personnels respectifs.
Bayo Fatim à Daloa.
l Odienné
Comme une ville fantôme
“La ville d'Odienné n'a jamais eu un tel visage », témoigne Tchikoura Bamba, éducateur au lycée moderne, résident depuis une trentaine d'années. Les rues sont totalement vides. Les commerces et autres ateliers fermés. Dans les kiosques à café et les thé-clubs, habituellement bruyant, c'est le calme plat. L'administration n'est pas en reste. Les portes de la mairie sont closes. Idem pour la sous-préfecture et la préfecture. Selon Touré Gaoussou, directeur départemental de campagne du Rassemblement des houphoutéistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), « le combat est engagé ». Il soutient que les populations sont plus que déterminées à suivre le mot d'ordre de leurs leaders jusqu'au départ de Laurent Gbagbo. Toutes les couches socio-professionnelles ont chômé. Comme le confirme Fofana Ibrahima, président de la Chambre d'Agriculture d'Odienné. « Nous les paysans avons décidé de rester à la maison loin de nos champs pour dire notre solidarité au gouvernement légitime de Côte d'Ivoire », explique-t-il. Le discours est le même chez les producteurs de vivrier dont le marché est fermé. Pour leur président, Touré Mocktar, il en sera ainsi « jusqu'à ce que (Laurent) Gbagbo quitte le pouvoir ». La fédération nationale des commerçants de Côte d'ivoire estime pour sa part que ce mot d'ordre est son affaire. Son président, Cissé Mamadou, soutient que son secteur ne reviendra pas en arrière jusqu'à ce que la volonté du peuple soit respectée. La ville de Minignan, à l'image des transports, était également au rouge. De l'avis du premier responsable des transporteurs, Diabaté N'Djé Mori, « c'est maintenant ou jamais pour faire partir Laurent Gbagbo ».
Tenin Bè Ousmane à Odienné
Man
Le mot d'ordre partiellement suivi
Le mouvement de grève générale lancé par le camp du président élu Alassane Dramane Ouattara, n'a pas été suivi à Man. Le commerce est ouvert, les taxis communaux circulent. Mais c'est au niveau du transport interurbain et de l'administration en général que le mouvement de grève a eu un impact. Les directions régionales et les bureaux de la sous-préfecture sont fermés. Seuls le préfet de région, préfet du département, et les directeurs régionaux de la famille de la femme et des affaires sociales, de l'agriculture et celui de la jeunesse et des sports étaient à leurs postes. Tous les autres directeurs régionaux et chefs de services ont quitté la ville. Au niveau du transport, les responsables syndicaux s'activent selon eux à faire respecter le mot d'ordre. « Actuellement tous les camions sont stationnés. Seuls quelques chauffeurs indisciplinés de minicars prennent de la clientèle. Mais, ils ne peuvent pas dépasser la ville de Logoualé. Nous avons envoyé nos hommes aux corridors pour faire retourner tous ces chauffeurs indélicats », a indiqué Cissé Kababou, président du Collectif des syndicats de transport de Man. Depuis le lundi 27 décembre, aucun camion n'est sorti du département. Tous les véhicules de transport qui prennent la route d'Abidjan sont stoppés à Logoualé. Même les voitures de location ne sont pas épargnées. « Nous avons décidé de respecter le mot d'ordre de celui que nous avons choisi pour présider aux destinées du pays et tant que Laurent Gbagbo sera au palais présidentielle, aucun de nos véhicules ne va prendre la direction d'Abidjan », a souligné Diomandé Mamadou, chef de gare des véhicules de location.
Kindo Ousseny à Man