Le 6 décembre 2009, se tient la 6e réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) à Ouagadougou. A l’unanimité, les protagonistes de la crise ivoirienne décident de faire de 2010, l’année de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Les membres du CPC ont entériné, sur proposition du président de la CEI, les étapes devant conduire à cette échéance capitale pour la Côte d’Ivoire et la sous-région. A cet effet, un chronogramme électoral a été établi. Ainsi,
décembre 2009 : gestion du contentieux de la liste électorale provisoire ;
- janvier 2010 : production et publication de la liste électorale définitive, des listes d’émargement par bureau de vote ainsi que des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité ;
- février 2010 : distribution des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité et campagne électorale et
- fin février - début mars 2010 : premier tour de l’élection présidentielle. Les Ivoiriens qui attendent depuis cinq ans les élections, pouvaient pousser un ouf de soulagement. Les principaux acteurs politiques et ainsi que les populations ont exprimé dans leurs vœux de fin d’année cet espoir de voir enfin sortir la Côte d’Ivoire de l’irrationnel politique dans lequel elle est engluée depuis l’avènement d’un certain Laurent Gbagbo à la tête du pays. C’était mal connaître l’homme qui va s’illustrer de la manière la plus néfaste dans quelques mois. Déjà, dans le même mois de décembre 2009, Gbagbo annonce les couleurs dans les colonnes de « Jeune Afrique » en affirmant qu’il n’irait pas « aux élections comme un mouton ». Ainsi, la preuve est faite que jamais Gbagbo ne voudra organiser des élections tant qu’il ne sera pas sûr de les gagner. Les événements suscités et alimentés par son clan au cours des mois de janvier et février le confirment. En vérité, l’homme a toujours disposé d’un agenda secret pour rouler dans la farine ses adversaires politiques. En politicien atypique, il parvient à créer ce que l’on a appelé « la crise de la CEI » autour de 429000 électeurs présumés fraudeurs inscrits sur la liste électorale avec disait son entourage, « la complicité de la CEI de Beugré Mambé ». Faisant montre de sa répugnance à aller aux élections transparentes, Gbagbo affirme mordicus que la CEI complotait contre lui. A la surprise générale, il dissout le 12 février 2010 à la fois le Gouvernement et la commission électorale indépendante. La Côte d’Ivoire entre ainsi dans une nouvelle phase d’ébullition. Tout en minimisant ses opposants, Gbagbo "déchire" les Accords politiques de Ouagadougou. Il ne daigne même pas témoigner du respect envers le facilitateur Blaise Compaoré dont il torpille les efforts. Soufflant le chaud et le froid, il montre qu’il est "Un vrai dictateur", selon les observateurs de la scène politique ivoirienne. Cependant, l’opposition rassemblée au sein du RHDP se mobilise et le met en déroute. Gbagbo revient sur sa décision en remettant en place le Gouvernement et la CEI sous leur format initial conformément aux accords de Pretoria. Cependant, l’homme refuse toujours que soit fixée la nouvelle date de l’élection présidentielle. Les jeunes du RHDP projettent d’organiser le 15 mai une grande marche pacifique. Gbagbo voit un autre danger venir. Il court chez Bédié le 10 mai pour éteindre le feu. Le 17 mai, il se rend chez Ouattara. Tout cela en prévision du sommet de la BAD qui a lieu le 28 du même mois. Par la force des choses, la date de l’élection présidentielle est fixée au 31 octobre 2010. Le camp Gbagbo ne démord pas. Il engage un vrai faux débat sur la fiabilité de la liste électorale. « Il faut désinfecter la liste électorale » entendait-on des pro-Gbagbo. Heureusement la forfaiture n’est pas passée. La CEI a été ferme et une bonne partie des magistrats n’est pas tombée dans le piège. Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le 31 octobre 2010. Gbagbo peine à avoir 38% de suffrage exprimés. Le RHDP met sa machine en branle marquée par une campagne électorale des plus dynamiques. Son candidat, le Dr. Alassane Dramane Ouattara, gagne l’élection avec 54,10% des voix. Gbagbo actionne son ami Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel qui inverse les résultats en annulant injustement ceux de sept départements soit environs 640.000 voix dans le fief de Ouattara. Scandale et forfaiture. Et depuis, la Côte d’Ivoire est dans une impasse sans précédent. D’où l’angoisse qui s’est emparée des Ivoiriens.
Ibrahima B. Kamagaté
Les membres du CPC ont entériné, sur proposition du président de la CEI, les étapes devant conduire à cette échéance capitale pour la Côte d’Ivoire et la sous-région. A cet effet, un chronogramme électoral a été établi. Ainsi,
décembre 2009 : gestion du contentieux de la liste électorale provisoire ;
- janvier 2010 : production et publication de la liste électorale définitive, des listes d’émargement par bureau de vote ainsi que des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité ;
- février 2010 : distribution des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité et campagne électorale et
- fin février - début mars 2010 : premier tour de l’élection présidentielle. Les Ivoiriens qui attendent depuis cinq ans les élections, pouvaient pousser un ouf de soulagement. Les principaux acteurs politiques et ainsi que les populations ont exprimé dans leurs vœux de fin d’année cet espoir de voir enfin sortir la Côte d’Ivoire de l’irrationnel politique dans lequel elle est engluée depuis l’avènement d’un certain Laurent Gbagbo à la tête du pays. C’était mal connaître l’homme qui va s’illustrer de la manière la plus néfaste dans quelques mois. Déjà, dans le même mois de décembre 2009, Gbagbo annonce les couleurs dans les colonnes de « Jeune Afrique » en affirmant qu’il n’irait pas « aux élections comme un mouton ». Ainsi, la preuve est faite que jamais Gbagbo ne voudra organiser des élections tant qu’il ne sera pas sûr de les gagner. Les événements suscités et alimentés par son clan au cours des mois de janvier et février le confirment. En vérité, l’homme a toujours disposé d’un agenda secret pour rouler dans la farine ses adversaires politiques. En politicien atypique, il parvient à créer ce que l’on a appelé « la crise de la CEI » autour de 429000 électeurs présumés fraudeurs inscrits sur la liste électorale avec disait son entourage, « la complicité de la CEI de Beugré Mambé ». Faisant montre de sa répugnance à aller aux élections transparentes, Gbagbo affirme mordicus que la CEI complotait contre lui. A la surprise générale, il dissout le 12 février 2010 à la fois le Gouvernement et la commission électorale indépendante. La Côte d’Ivoire entre ainsi dans une nouvelle phase d’ébullition. Tout en minimisant ses opposants, Gbagbo "déchire" les Accords politiques de Ouagadougou. Il ne daigne même pas témoigner du respect envers le facilitateur Blaise Compaoré dont il torpille les efforts. Soufflant le chaud et le froid, il montre qu’il est "Un vrai dictateur", selon les observateurs de la scène politique ivoirienne. Cependant, l’opposition rassemblée au sein du RHDP se mobilise et le met en déroute. Gbagbo revient sur sa décision en remettant en place le Gouvernement et la CEI sous leur format initial conformément aux accords de Pretoria. Cependant, l’homme refuse toujours que soit fixée la nouvelle date de l’élection présidentielle. Les jeunes du RHDP projettent d’organiser le 15 mai une grande marche pacifique. Gbagbo voit un autre danger venir. Il court chez Bédié le 10 mai pour éteindre le feu. Le 17 mai, il se rend chez Ouattara. Tout cela en prévision du sommet de la BAD qui a lieu le 28 du même mois. Par la force des choses, la date de l’élection présidentielle est fixée au 31 octobre 2010. Le camp Gbagbo ne démord pas. Il engage un vrai faux débat sur la fiabilité de la liste électorale. « Il faut désinfecter la liste électorale » entendait-on des pro-Gbagbo. Heureusement la forfaiture n’est pas passée. La CEI a été ferme et une bonne partie des magistrats n’est pas tombée dans le piège. Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le 31 octobre 2010. Gbagbo peine à avoir 38% de suffrage exprimés. Le RHDP met sa machine en branle marquée par une campagne électorale des plus dynamiques. Son candidat, le Dr. Alassane Dramane Ouattara, gagne l’élection avec 54,10% des voix. Gbagbo actionne son ami Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel qui inverse les résultats en annulant injustement ceux de sept départements soit environs 640.000 voix dans le fief de Ouattara. Scandale et forfaiture. Et depuis, la Côte d’Ivoire est dans une impasse sans précédent. D’où l’angoisse qui s’est emparée des Ivoiriens.
Ibrahima B. Kamagaté