Une éventuelle intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest en Côte d'Ivoire pour chasser le président sortant
Laurent Gbagbo semble bien plus difficile à réussir que les précédentes interventions en Sierra Leone et au Liberia contre des chefs de guerre, estiment les experts.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui dispose d'une force d'action rapide en attente, basée en Sierra Leone et au Mali, a menacé le 24 décembre d'intervenir militairement
dans l'ex-colonie française, en proie depuis un mois à une grave crise post-électorale.
Depuis cette date, trois chefs d'Etat de la région mènent une mission diplomatique entre les camps de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, qui se disputent le pouvoir après un second tour contesté.
Mais dans le même temps, les responsables militaires préparent des plans d'intervention militaire.
"Ca va entrainer beaucoup d'affrontements entre partisans de Gbagbo et Ouattara", avertit Kwesi Aning, chef du département pour la prévention et la résolution des conflits, au Centre international de maintien de la paix "Kofi Annan", basé au Ghana.
Gbagbo dispose d'"un fort soutien, il ne va pas se rendre facilement", assure-t-il.
De plus, la Cédéao serait en train de mobiliser une force de 2.000 à 3.000 hommes, mais, pour réussir cette opération, il en faudrait 5.000 à 7.000,estime M. Aning.
Et, pour réussir, l'opération doit être rapide, renchérit Tajudeen Akanji du Centre pour la paix et l'étude des conflits de l'Université nigériane d'Ibadan.
"Ils devront agir aussi vite que possible sinon l'homme (Gbagbo).... pourra se renforcer", estime Akanji, pour qui cette opération devrait durer entre deux à quatre semaines.
Un autre expert militaire, le général à la retraite Ishola Williams, secrétaire exécutif du Groupe panafricain de stratégie et de recherche politique est plus catégorique: "une intervention militaire en Côte d'Ivoire
ne va pas réussir".
"C'est différent du Liberia et de la Sierra Leone (où la Cédéao est
également intervenue dans les années 90). Il n'y a pas de guerre civile.
Comment les militaires vont-ils entrer? Vont-ils marcher sur Abidjan?",
interroge-t-il.
Gbagbo est un politicien "très intelligent", il a le soutien de la
hiérarchie militaire et des jeunes de la rue mobilisés par Charles Blé Goudé,
le leader des "Jeunes patriotes", rappelle le général Williams.
A ce jour, aucun pays n'a officiellement annoncé sa participation à cette
force régionale. Le Ghana, voisin de la Côte d'Ivoire, a même annoncé jeudi
qu'il n'enverrait pas de troupes, faute d'effectifs suffisants de son armée
nationale.
Le Nigeria, poids-lourd de la région et pays le plus peuplé du continent
avec plus de 150 millions d'habitants, devrait être le principal contributeur,
mais il doit aussi mobiliser ses troupes pour sa sécurité intérieure.
Avec des élections générales à venir dans quatre mois, sa toujours
turbulente région pétrolifère du Delta du Niger, le nord en proie aux
violences interreligieuses et les récents attentats dans sa partie centrale,
le Nigeria va avoir besoin de beaucoup de forces de sécurité.
Le Nigeria devrait reconsidérer son "rôle de Père Noël", estime Olu
Obafemi, chercheur en chef du National Institute of Policy and Strategic
Studies, de Jos (centre).
"Nous ne disons pas qu'il ne doit pas intervenir, mais le faire sans léser
ses propres intérêts. Il y a beaucoup de menaces intérieures", affirme Obafemi.
Laurent Gbagbo semble bien plus difficile à réussir que les précédentes interventions en Sierra Leone et au Liberia contre des chefs de guerre, estiment les experts.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui dispose d'une force d'action rapide en attente, basée en Sierra Leone et au Mali, a menacé le 24 décembre d'intervenir militairement
dans l'ex-colonie française, en proie depuis un mois à une grave crise post-électorale.
Depuis cette date, trois chefs d'Etat de la région mènent une mission diplomatique entre les camps de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, qui se disputent le pouvoir après un second tour contesté.
Mais dans le même temps, les responsables militaires préparent des plans d'intervention militaire.
"Ca va entrainer beaucoup d'affrontements entre partisans de Gbagbo et Ouattara", avertit Kwesi Aning, chef du département pour la prévention et la résolution des conflits, au Centre international de maintien de la paix "Kofi Annan", basé au Ghana.
Gbagbo dispose d'"un fort soutien, il ne va pas se rendre facilement", assure-t-il.
De plus, la Cédéao serait en train de mobiliser une force de 2.000 à 3.000 hommes, mais, pour réussir cette opération, il en faudrait 5.000 à 7.000,estime M. Aning.
Et, pour réussir, l'opération doit être rapide, renchérit Tajudeen Akanji du Centre pour la paix et l'étude des conflits de l'Université nigériane d'Ibadan.
"Ils devront agir aussi vite que possible sinon l'homme (Gbagbo).... pourra se renforcer", estime Akanji, pour qui cette opération devrait durer entre deux à quatre semaines.
Un autre expert militaire, le général à la retraite Ishola Williams, secrétaire exécutif du Groupe panafricain de stratégie et de recherche politique est plus catégorique: "une intervention militaire en Côte d'Ivoire
ne va pas réussir".
"C'est différent du Liberia et de la Sierra Leone (où la Cédéao est
également intervenue dans les années 90). Il n'y a pas de guerre civile.
Comment les militaires vont-ils entrer? Vont-ils marcher sur Abidjan?",
interroge-t-il.
Gbagbo est un politicien "très intelligent", il a le soutien de la
hiérarchie militaire et des jeunes de la rue mobilisés par Charles Blé Goudé,
le leader des "Jeunes patriotes", rappelle le général Williams.
A ce jour, aucun pays n'a officiellement annoncé sa participation à cette
force régionale. Le Ghana, voisin de la Côte d'Ivoire, a même annoncé jeudi
qu'il n'enverrait pas de troupes, faute d'effectifs suffisants de son armée
nationale.
Le Nigeria, poids-lourd de la région et pays le plus peuplé du continent
avec plus de 150 millions d'habitants, devrait être le principal contributeur,
mais il doit aussi mobiliser ses troupes pour sa sécurité intérieure.
Avec des élections générales à venir dans quatre mois, sa toujours
turbulente région pétrolifère du Delta du Niger, le nord en proie aux
violences interreligieuses et les récents attentats dans sa partie centrale,
le Nigeria va avoir besoin de beaucoup de forces de sécurité.
Le Nigeria devrait reconsidérer son "rôle de Père Noël", estime Olu
Obafemi, chercheur en chef du National Institute of Policy and Strategic
Studies, de Jos (centre).
"Nous ne disons pas qu'il ne doit pas intervenir, mais le faire sans léser
ses propres intérêts. Il y a beaucoup de menaces intérieures", affirme Obafemi.