Des centaines de Libanais reviennent au pays, fuyant la Côte d`Ivoire par crainte de violences, dans un climat de confusion après des positions diplomatiques divergentes du Liban sur la grave
crise politique.
"J`ai quitté le Liban il y a 30 ans à cause de la guerre civile, et me voilà à nouveau en train de fuir une guerre civile", témoigne Youssef Safieddine, 58 ans, originaire de Tyr (sud).
Parmi les quelque 80.000 Libanais installés en Côte d`Ivoire, plus importante terre d`accueil de la communauté libanaise en Afrique, la majorité travaillent comme lui dans le commerce.
Ce gérant d`une entreprise de construction à Abidjan, a quitté, comme nombre d`entrepreneurs libanais, maison et travail par crainte d`être la cible de violences qui ont fait 179 morts depuis la mi-décembre selon le dernier bilan de l`ONU.
Beaucoup disent en effet avoir été menacés après que l`ambassadeur libanais a assisté à l`investiture de Laurent Gbagbo, l`un des deux présidents proclamés, qui refuse de céder devant son rival Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur légitime des élections du 28 novembre.
Ali Ajami était l`un des rares diplomates, avec l`ambassadeur de l`Angola, à être présent.
Un responsable gouvernemental a indiqué à l`AFP que le ministre des Affaires étrangères Ali Chami, agissant de son propre chef sans l`aval du cabinet, avait donné l`ordre à M. Ajami d`assister à la cérémonie.
"Le comportement de M. Chami a mis en danger la sécurité de la communauté libanaise en Côte d`Ivoire", a estimé ce responsable sous le couvert de
l`anonymat. "Il a commis une erreur", a-t-il ajouté.
La présence de M. Ajami à l`investiture apparaît en contradiction avec la
position du Liban à l`ONU. Le Conseil de sécurité de l`ONU, dont le Liban est
un membre non permanent, a en effet annoncé le 8 décembre son soutien à
Alassane Ouattara comme président élu de Côte d`Ivoire.
Mercredi, dans une note adressée à M. Chami, M. Ajami indique qu`il avait
"de premières informations sur des Libanais du nord de la Côte d`Ivoire
(contrôlé par les partisans de Ouattara) ayant reçu des menaces".
"Votre décision de participer (à l`investiture) était sage, surtout que 90%
de notre communauté vit dans les zones contrôlées par Gbagbo", ajoute le texte
dont l`AFP a obtenu copie.
"Les Libanais sont coutumiers de la guerre civile", se résigne quant à lui
Abbas Dakhlallah, revenu à Cana (sud du Liban) il y a un mois. "Nous l`avons
vécue et c`est par peur que des dizaines de familles ont quitté la Côte
d`Ivoire", dit cet entrepreneur de 54 ans.
La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines (MEA) a indiqué être
prête à programmer des vols supplémentaires depuis la Côte d`Ivoire si
nécessaire.
Autre solution choisie par beaucoup de Libanais, majoritairement des femmes
et des enfants: fuir via les pays voisins, dont le Liberia, le Ghana ou le
Burkina Faso.
"Mon époux m`a renvoyée au Liban moi et nos trois enfants quand on a
commencé à voir des hommes armés dans les rues", raconte Iman, revenue il y a
trois jours à Tyr. "Nous l`appelons tous les jours (...) nous sommes toujours
terrifiés à l`idée que quelque chose puisse lui arriver", dit-elle.
Mohammad Freim, homme d`affaires de 32 ans est arrivé jeudi au Liban.
"Nous suivons les développements mais nous, Libanais, sommes habitués à la
violence, donc je retournerai à Abidjan la semaine prochaine, quoiqu`il
arrive", assure-t-il.
crise politique.
"J`ai quitté le Liban il y a 30 ans à cause de la guerre civile, et me voilà à nouveau en train de fuir une guerre civile", témoigne Youssef Safieddine, 58 ans, originaire de Tyr (sud).
Parmi les quelque 80.000 Libanais installés en Côte d`Ivoire, plus importante terre d`accueil de la communauté libanaise en Afrique, la majorité travaillent comme lui dans le commerce.
Ce gérant d`une entreprise de construction à Abidjan, a quitté, comme nombre d`entrepreneurs libanais, maison et travail par crainte d`être la cible de violences qui ont fait 179 morts depuis la mi-décembre selon le dernier bilan de l`ONU.
Beaucoup disent en effet avoir été menacés après que l`ambassadeur libanais a assisté à l`investiture de Laurent Gbagbo, l`un des deux présidents proclamés, qui refuse de céder devant son rival Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur légitime des élections du 28 novembre.
Ali Ajami était l`un des rares diplomates, avec l`ambassadeur de l`Angola, à être présent.
Un responsable gouvernemental a indiqué à l`AFP que le ministre des Affaires étrangères Ali Chami, agissant de son propre chef sans l`aval du cabinet, avait donné l`ordre à M. Ajami d`assister à la cérémonie.
"Le comportement de M. Chami a mis en danger la sécurité de la communauté libanaise en Côte d`Ivoire", a estimé ce responsable sous le couvert de
l`anonymat. "Il a commis une erreur", a-t-il ajouté.
La présence de M. Ajami à l`investiture apparaît en contradiction avec la
position du Liban à l`ONU. Le Conseil de sécurité de l`ONU, dont le Liban est
un membre non permanent, a en effet annoncé le 8 décembre son soutien à
Alassane Ouattara comme président élu de Côte d`Ivoire.
Mercredi, dans une note adressée à M. Chami, M. Ajami indique qu`il avait
"de premières informations sur des Libanais du nord de la Côte d`Ivoire
(contrôlé par les partisans de Ouattara) ayant reçu des menaces".
"Votre décision de participer (à l`investiture) était sage, surtout que 90%
de notre communauté vit dans les zones contrôlées par Gbagbo", ajoute le texte
dont l`AFP a obtenu copie.
"Les Libanais sont coutumiers de la guerre civile", se résigne quant à lui
Abbas Dakhlallah, revenu à Cana (sud du Liban) il y a un mois. "Nous l`avons
vécue et c`est par peur que des dizaines de familles ont quitté la Côte
d`Ivoire", dit cet entrepreneur de 54 ans.
La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines (MEA) a indiqué être
prête à programmer des vols supplémentaires depuis la Côte d`Ivoire si
nécessaire.
Autre solution choisie par beaucoup de Libanais, majoritairement des femmes
et des enfants: fuir via les pays voisins, dont le Liberia, le Ghana ou le
Burkina Faso.
"Mon époux m`a renvoyée au Liban moi et nos trois enfants quand on a
commencé à voir des hommes armés dans les rues", raconte Iman, revenue il y a
trois jours à Tyr. "Nous l`appelons tous les jours (...) nous sommes toujours
terrifiés à l`idée que quelque chose puisse lui arriver", dit-elle.
Mohammad Freim, homme d`affaires de 32 ans est arrivé jeudi au Liban.
"Nous suivons les développements mais nous, Libanais, sommes habitués à la
violence, donc je retournerai à Abidjan la semaine prochaine, quoiqu`il
arrive", assure-t-il.