Le communiqué accuse l’Uemoa d’ingérence et affirme que cette décision « vise à créer le désordre et à perturber la reprise de l’activité économique bien visible ces dernières semaines » en Côte d’Ivoire.
Depuis début décembre, la RTI est la source quasi unique d’information dans la capitale, les actualités télévisées en provenance de l’étranger ayant été suspendues. Dans tout le pays, la presse écrite est peu lue et la télévision représente souvent le seul accès à l’information de la population.
« La RTI est devenue, après le second tour de la présidentielle, un organe de propagande aux mains du camp Gbagbo, explique Ambroise Pierre, responsable du bureau Afrique à Reporters sans frontières (RSF). C’est un média non seulement partial, mais inquiétant. Il influe sur l’opinion par un dénigrement permanent du camp adverse et un langage délictueux. »
Ambroise Pierre ajoute que la RTI « profère des critiques acerbes contre les médias étrangers qui mettent en danger les journalistes sur place ».
Alassane Ouattara ne bénéficie d’aucun relais comparable
Les Nations unies ont dénoncé mercredi la « propagande » et les « appels à la haine » véhiculés par la télévision d’État contre leur mission en Côte d’Ivoire, l’Onuci, au lendemain d’une attaque contre l’un de ses convois, au cours de laquelle un casque bleu a été blessé à la machette. Alain Le Roy, responsable des opérations de maintien de la paix de l’ONU, présent en Côte d’Ivoire depuis lundi, a déclaré que « la population est manipulée pour se tourner contre l’Onuci».
Pierre Brou Amessan, directeur général de la RTI, est l’un des 18 membres de l’entourage de Laurent Gbagbo interdits de visa par l’UE depuis le 22 décembre. Militant zélé, ce journaliste est considéré comme le fer de lance de la propagande de Laurent Gbagbo.
Pour atteindre la population, Alassane Ouattara ne bénéficie d’aucun relais comparable. Après que ses partisans n’eurent pas réussi à mobiliser les Ivoiriens pour une grève générale cette semaine, Anne Ouloto, porte-parole du président reconnu par la communauté internationale, a estimé que « l’info n’(était) pas très bien passée ».
«Qui maîtrise la télévision maîtrise le pouvoir»
La RTI apparaît donc comme un enjeu crucial. « Depuis un mois, le combat pour le pouvoir passe par la bataille pour l’information, et la RTI en est le symbole », analyse Ambroise Pierre. La tentative des partisans d’Alassane Ouattara de marcher sur la télévision d’État, le 16 décembre, et sa répression dans le sang par les forces pro-Gbagbo, sont significatives, souligne-t-il.
Une analyse partagée par Francis Balle, professeur de sciences politiques à l’université Paris II et directeur de Médias et sociétés. « Le pouvoir, c’est la capacité de contraindre et d’influencer, explique-t-il. La télévision a un pouvoir décisif sur l’opinion publique. Le corollaire de cette influence, c’est qu’on considère que pour prendre le pouvoir, il faut prendre la télévision, ou que qui maîtrise la télévision maîtrise le pouvoir. »
Camille Le TALLEC
Depuis début décembre, la RTI est la source quasi unique d’information dans la capitale, les actualités télévisées en provenance de l’étranger ayant été suspendues. Dans tout le pays, la presse écrite est peu lue et la télévision représente souvent le seul accès à l’information de la population.
« La RTI est devenue, après le second tour de la présidentielle, un organe de propagande aux mains du camp Gbagbo, explique Ambroise Pierre, responsable du bureau Afrique à Reporters sans frontières (RSF). C’est un média non seulement partial, mais inquiétant. Il influe sur l’opinion par un dénigrement permanent du camp adverse et un langage délictueux. »
Ambroise Pierre ajoute que la RTI « profère des critiques acerbes contre les médias étrangers qui mettent en danger les journalistes sur place ».
Alassane Ouattara ne bénéficie d’aucun relais comparable
Les Nations unies ont dénoncé mercredi la « propagande » et les « appels à la haine » véhiculés par la télévision d’État contre leur mission en Côte d’Ivoire, l’Onuci, au lendemain d’une attaque contre l’un de ses convois, au cours de laquelle un casque bleu a été blessé à la machette. Alain Le Roy, responsable des opérations de maintien de la paix de l’ONU, présent en Côte d’Ivoire depuis lundi, a déclaré que « la population est manipulée pour se tourner contre l’Onuci».
Pierre Brou Amessan, directeur général de la RTI, est l’un des 18 membres de l’entourage de Laurent Gbagbo interdits de visa par l’UE depuis le 22 décembre. Militant zélé, ce journaliste est considéré comme le fer de lance de la propagande de Laurent Gbagbo.
Pour atteindre la population, Alassane Ouattara ne bénéficie d’aucun relais comparable. Après que ses partisans n’eurent pas réussi à mobiliser les Ivoiriens pour une grève générale cette semaine, Anne Ouloto, porte-parole du président reconnu par la communauté internationale, a estimé que « l’info n’(était) pas très bien passée ».
«Qui maîtrise la télévision maîtrise le pouvoir»
La RTI apparaît donc comme un enjeu crucial. « Depuis un mois, le combat pour le pouvoir passe par la bataille pour l’information, et la RTI en est le symbole », analyse Ambroise Pierre. La tentative des partisans d’Alassane Ouattara de marcher sur la télévision d’État, le 16 décembre, et sa répression dans le sang par les forces pro-Gbagbo, sont significatives, souligne-t-il.
Une analyse partagée par Francis Balle, professeur de sciences politiques à l’université Paris II et directeur de Médias et sociétés. « Le pouvoir, c’est la capacité de contraindre et d’influencer, explique-t-il. La télévision a un pouvoir décisif sur l’opinion publique. Le corollaire de cette influence, c’est qu’on considère que pour prendre le pouvoir, il faut prendre la télévision, ou que qui maîtrise la télévision maîtrise le pouvoir. »
Camille Le TALLEC