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Politique Publié le vendredi 31 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: l`Afrique de l`Ouest prépare le "dernier recours" militaire

L`Afrique de l`Ouest misait toujours vendredi sur le dialogue pour résoudre la crise en Côte d`Ivoire, avec le retour de médiateurs lundi à Abidjan, mais se préparait à une éventuelle intervention militaire, "dernier recours" pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir.

Les chefs militaires de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) "se sont rencontrés mardi et mercredi pour mettre la machine en marche", a indiqué à Abuja le porte-parole de l`armée nigériane, le colonel Mohamed Yerimah.

"Si tous les moyens de persuasion politique échouent", "la Cédéao prendra par la force le pouvoir à Laurent Gbagbo et le donnera à Alassane Ouattara", reconnu président par la communauté internationale, a-t-il prévenu, évoquant un "dernier recours".

Une réunion de suivi pour affiner les questions de logistique est prévue au Mali les 17 et 18 janvier.

Malgré la menace d`une intervention armée brandie par l`organisation actuellement présidée par le Nigeria, la voie du dialogue reste privilégiée.

Après une mission cette semaine à Abidjan, les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) doivent revenir lundi en Côte d`Ivoire.

La Sierra Leone a averti que la rencontre de lundi avec Gbagbo serait la "dernière", et espéré que le sortant acceptera de se retirer.

Mais M. Gbagbo se considère comme l`unique chef de l`Etat, proclamé par le Conseil constitutionnel, tandis que M. Ouattara s`appuie sur les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) qui le donnaient vainqueur de l`élection du 28 novembre.

Le président de la CEI, quasi-invisible depuis l`éclatement de la crise, a réfuté depuis Paris toutes "irrégularités" de son institution, en réponse aux accusations du camp Gbagbo. "Il faut que la volonté du peuple soit respectée", a plaidé le porte-parole de la commission, Yacouba Bamba.

La situation sur le terrain reste très tendue, après des violences qui ont fait en deux semaines 179 morts selon l`ONU, en dépit d`une forte baisse des exactions ces derniers jours.

Les violations des droits de l`homme depuis fin novembre pourraient constituer des "crimes contre l`humanité" qui doivent être "sévèrement punis", ont souligné des experts de l`ONU.

Dans ce climat, même si les étrangers n`ont pour l`heure pas été directement menacés, la France a recommandé de nouveau à ses ressortissants, notamment les "familles avec enfants", de quitter "provisoirement" le pays.

Selon Paris, quelque 2.000 Français sont déjà partis en cette fin d`année, sur environ 14.000 enregistrés, dont une moitié de bi-nationaux.
Les risques d`affrontement demeurent très élevés, à l`orée de 2011.

Le leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, a appelé ses partisans à "libérer à mains nues", après le 1er janvier, l`hôtel qui sert de quartier général au camp Ouattara à Abidjan. Le "Golf hôtel" est soumis à un blocus routier des forces pro-Gbagbo et protégé par 800 Casques bleus et
des éléments de l`ex-rébellion.

Pour l`ONU le pire est à craindre. "Une attaque contre le Golf hôtel risque de provoquer des violences à grande échelle qui pourraient rallumer la guerre civile" de 2002-2003, a alerté le secrétaire général Ban Ki-moon.

Toujours assez démuni à l`intérieur, M. Ouattara continuait de marquer des points sur le plan diplomatique.

La Grande-Bretagne - qui soutiendrait une opération armée en Côte d`Ivoire sous la houlette de l`ONU, mais n`y participerait pas - a annoncé avoir retiré son accréditation à l`ambassadeur ivoirien à Londres, nommé par M. Gbagbo.

A Conakry, en Guinée, comme ces derniers jours en France ou au Mali, des pro-Ouattara ont brièvement occupé l`ambassade ivoirienne.
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