Au-delà des discours pour réconforter ses partisans, Laurent Gbagbo, a opté pour le schéma du pire. La pression nationale et internationale lui a fait perdre toute illusion. La cause est entendue, et bien entendue. Ce n’est qu’une question de jours. L’ex-chef de l’Etat qui refuse une sortie honorable prépare soigneusement sa rébellion dans l’ouest du pays. C’est Toulepleu, ville frontalière avec le Libéria, qui a été choisie comme fer de lance de ce mouvement insurrectionnel. Les centaines de mercenaires recrutés par l’ex-sous-préfet militaire de Toulepleu, le lieutenant Oulaï Delafosse et Paul Dokui, agent de la radio nationale, et convoyés sur Abidjan sont revenus le 30 décembre 2010 à Toulepleu. Et depuis d’autres mercenaires affluent pour grossir les rangs. Les ex-combattants de cette région sont de nouveau enrôlés avec un pécule de 200 000 FCFA par personne. Deux redoutables chefs de guerre libériens dirigent les troupes. Il s’agit du nommé Galand et de Paul Weah. Diri Nestor, Taï Zoué, Pouho Richard, sont les cadres de la région très actifs aux côtés de Oulaï Delafosse et Paul Dokui. Même si Voho Sahi, la « plume de Gbagbo» est plus discret, il n’en demeure pas moins un acteur majeur de cette opération. Auprès de Laurent Gbagbo, il collecte les fonds et casse les tirelires pour le financement de l’insurrection. A Bawoubli, son village, les réunions se multiplient. Le même activisme est observé à Méo, le village de l’ex-secrétaire général du gouvernement, Tieoulou Félix. C’est dans le cadre de ce regroupement qu’une cargaison d’armes et de munitions a été reçue le 31 décembre à Toulepleu. Cependant, elle s’est révélée largement insuffisante en dotation individuelle. Selon nos sources, les mercenaires et leurs commanditaires ont décidé d’attaquer la base de l’Onuci de la localité tenue par un contingent béninois afin de renforcer leur arsenal de guerre. Quand va sonner l’heure du départ en catastrophe de Laurent Gbagbo, ce commando aura le signal pour lancer une offensive sur les positions des Forces nouvelles à l’ouest. La première localité visée est Danané. L’ex-DG des douanes, Alphonse Mangly, y entretient déjà des jeunes et des mercenaires prêts à traverser la rive et combattre pour sa cause. En brandissant le chiffon de guerre civile à ceux qui proposent « l’usage de la force légitime », Laurent Gbagbo, s’est englué dans la voie du chaos. Certainement, ils finiront par comprendre que toutes les rébellions n’ont pas le même destin. Surtout celle bâtie sur l’orgueil et le nombrilisme.
Coulibaly Brahima
Coulibaly Brahima
