A l’issue d’un séjour de quatre jours à Abidjan, Roland Dumas, ancien ministre des affaires étrangères sous Mitterand, ancien président du conseil constitutionnel français et Maître Vergès Avocat français de renommée mondiale ont coanimé une conférence de presse dimanche au Plateau. Ils ont donné leurs points de vue sur la crise postélectorale et dénoncé les ‘’dérives ‘’ de Nicolas Sarkozy dans la gestion du dossier ivoirien.
Pour l‘ancien président du conseil constitutionnel français, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire doit se régler par le droit. Car reconnaît-il, le conseil constitutionnel en Côte d’Ivoire est calqué sur le modèle français et ceux qui le composent sont selon lui des personnalités de haut rang qui ont, pour la plupart, fait leurs études en France. Il s’étonne donc qu’un président soit proclamé élu sur la base de résultats provisoires. ‘’Une chose que je voudrais faire remarquer s’adresse à ceux qui disent que M. Ouattara a eu 54 % et par conséquent il est le président. Mais les ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont pris M. Youssouf Bakayoko pour proclamer des résultats au Golf, au QG d’un des candidats. Est-ce normal ? Est-ce que Roland Dumas a proclamé l’élection de Jacques Chirac au QG du RPR (Ndlr : Rassemblement pour la France)’’, a dénoncé Roland Dumas. Dans son intervention il n’a pas manqué d’accuser ouvertement le gouvernement français, lequel, dit-il, portera toute la responsabilité s’il advenait des troubles en Côte d’Ivoire. ‘’Si des troubles éclatent, ce sont les autorités françaises qui en porteront les responsabilités’’, fait-il remarquer tout en décriant la ‘’maladresse’’ du président français à l’égard de son homologue ivoirien. ‘’Le Président De Gaulle n’aurait jamais parlé à Houphouët sur ce ton là. C’est pour cela je dis qu’il y a de la régression dans le domaine politique en France’’, s’est offusqué l’avocat de 88 ans, qui a retrouvé toute sa verve pour la défense le Président Laurent Gbagbo. Quant à Me Vergès, il s’est dit étonné de ce qu’Abidjan vive à un rythme normal, avec des rues encombrées de véhicules, des posters d’Alassane Ouattara encore visibles au bord des routes et qu’on présente la Côte d’Ivoire sous un visage chaotique. Pour ‘’l’avocat des causes africaines’’, tous ceux qui s’agitent de l’extérieur devraient avoir la curiosité de se rendre à Abidjan pour comprendre sur place ce qui se passe. Les deux hommes ont donc promis d’aller parler au monde entier et plus particulièrement au peuple français pour qu’il ‘’s’oppose aux dérives orchestrées par leurs dirigeants’’ en Côte d’Ivoire. ‘’La vie marche ici comme toujours. Nous disons clairement que le gouvernement français est en train de préparer une guerre d’agression. Nous tiendrons des conférences et nous dénoncerons toutes ces choses. Nous dirons la vérité au peuple français’’, ont-ils indiqué sur un ton ferme. En ce qui concerne l’issue de la crise, les deux juristes s’en remettent aux protagonistes. ‘’Tout va dépendre de la résistance et de la détermination de ceux qui sont concernés. Il y a des événements qui peuvent servir à la découverte d’une solution’’, argue pour sa part Roland Dumas. Toutefois pour les deux experts français la vraie solution se trouve dans un nouveau décompte des voix sous la supervision d’un comité international. ‘’Il faut un nouveau décompte. C’est une solution de bon sens et personne ne devrait s’opposer à cela’’, ont-ils clamé unanimement.
Sylvain Débailly
Pour l‘ancien président du conseil constitutionnel français, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire doit se régler par le droit. Car reconnaît-il, le conseil constitutionnel en Côte d’Ivoire est calqué sur le modèle français et ceux qui le composent sont selon lui des personnalités de haut rang qui ont, pour la plupart, fait leurs études en France. Il s’étonne donc qu’un président soit proclamé élu sur la base de résultats provisoires. ‘’Une chose que je voudrais faire remarquer s’adresse à ceux qui disent que M. Ouattara a eu 54 % et par conséquent il est le président. Mais les ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont pris M. Youssouf Bakayoko pour proclamer des résultats au Golf, au QG d’un des candidats. Est-ce normal ? Est-ce que Roland Dumas a proclamé l’élection de Jacques Chirac au QG du RPR (Ndlr : Rassemblement pour la France)’’, a dénoncé Roland Dumas. Dans son intervention il n’a pas manqué d’accuser ouvertement le gouvernement français, lequel, dit-il, portera toute la responsabilité s’il advenait des troubles en Côte d’Ivoire. ‘’Si des troubles éclatent, ce sont les autorités françaises qui en porteront les responsabilités’’, fait-il remarquer tout en décriant la ‘’maladresse’’ du président français à l’égard de son homologue ivoirien. ‘’Le Président De Gaulle n’aurait jamais parlé à Houphouët sur ce ton là. C’est pour cela je dis qu’il y a de la régression dans le domaine politique en France’’, s’est offusqué l’avocat de 88 ans, qui a retrouvé toute sa verve pour la défense le Président Laurent Gbagbo. Quant à Me Vergès, il s’est dit étonné de ce qu’Abidjan vive à un rythme normal, avec des rues encombrées de véhicules, des posters d’Alassane Ouattara encore visibles au bord des routes et qu’on présente la Côte d’Ivoire sous un visage chaotique. Pour ‘’l’avocat des causes africaines’’, tous ceux qui s’agitent de l’extérieur devraient avoir la curiosité de se rendre à Abidjan pour comprendre sur place ce qui se passe. Les deux hommes ont donc promis d’aller parler au monde entier et plus particulièrement au peuple français pour qu’il ‘’s’oppose aux dérives orchestrées par leurs dirigeants’’ en Côte d’Ivoire. ‘’La vie marche ici comme toujours. Nous disons clairement que le gouvernement français est en train de préparer une guerre d’agression. Nous tiendrons des conférences et nous dénoncerons toutes ces choses. Nous dirons la vérité au peuple français’’, ont-ils indiqué sur un ton ferme. En ce qui concerne l’issue de la crise, les deux juristes s’en remettent aux protagonistes. ‘’Tout va dépendre de la résistance et de la détermination de ceux qui sont concernés. Il y a des événements qui peuvent servir à la découverte d’une solution’’, argue pour sa part Roland Dumas. Toutefois pour les deux experts français la vraie solution se trouve dans un nouveau décompte des voix sous la supervision d’un comité international. ‘’Il faut un nouveau décompte. C’est une solution de bon sens et personne ne devrait s’opposer à cela’’, ont-ils clamé unanimement.
Sylvain Débailly
