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Politique Publié le mardi 4 janvier 2011 | Le Patriote

La crise ivoiriene et la recherche de la paix - “Utilisez tous les moyens y compris la force”

Nous, membres du Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), souhaitons ardemment que le premier jour de l’an 2011 ouvre la voie à une résolution pacifique de la crise en Côte d’Ivoire suite à la confiscation du pouvoir par l’ancien président Laurent Gbagbo après sa défaite aux dernières élections présidentielles.
Depuis le 3 décembre 2010, date de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le pays est plongé dans une crise sans précédent. En effet, le pays a deux Présidents : l’un, Alassane Dramane OUATTARA, déclaré vainqueur du second tour de l’élection selon les résultats provisoires de la CEI, avec 54,10 % des voix ; ce résultat certifié par l’ONUCI a obtenu la caution de la communauté internationale notamment les USA, la France, L’Union Africaine et la CEDEAO ; l’autre, Laurent GBAGBO, reconnu vainqueur par le Conseil constitutionnel avec 51,45 % des voix.
Il s’en est suivi une escalade de la violence opposant les partisans d’Alassane D. OUATTARA à ceux de Laurent GBAGBO. Les conséquences sont lourdes : selon les Nations-Unies, 170 personnes ont déjà trouvé la mort ; plusieurs personnes sont portées disparues ; l’impact sur l’économie est de plus en plus manifeste et plonge les populations dans la pauvreté ; la rupture de la cohésion sociale de plus en plus évidente.
Toutes les missions de médiation semblent buter sur l’entêtement de Laurent GBAGBO à reconnaître la victoire d’Alassane OUATTARA.
A partir de ces faits, le FOSCAO fait l’analyse suivante :
1. Sur requête du candidat Laurent GBAGBO, le Conseil constitutionnel par sa décision n° CI-2010/EP-34/03-12/CC/SG du 3 décembre 2010, a annulé les résultats de neuf (9) départements après le scrutin du second tour aux motifs qu’ils étaient entachés d’irrégularités. Or, le principe de l’annulation tel que posé par l’article 64, alinéa 1 de la loi n° 2000-514 du 1-er août 2000 portant code électoral en son Titre 2 chapitre 1-er relatif à l’élection du Président de la République, ne prévoit d’annulation que si celle-ci concerne l’annulation de l’ensemble du vote sur toute l’étendue du territoire national ;
2. La quasi-totalité des observateurs nationaux, régionaux et internationaux, à l’instar du premier tour de l’élection, a reconnu que le scrutin du deuxième tour s’est passé dans des conditions acceptables, s’accordant ainsi sur leur crédibilité ;
3. Après le second tour, il est apparu très clairement que Laurent Gbagbo a procédé à la confiscation de l’accès libre aux médias d’Etat et les a utilisés pour faire passer des messages de haine afin de justifier les violations graves des droits de l’homme en Côte d’Ivoire;
Il apparaît dès lors à tous que la décision du Conseil constitutionnel n’est pas fondée sur le droit.

En conséquence, le FOSCAO :
1. salue les efforts de la CEDEAO et de toute la communauté internationale pour ramener la paix en Côte d’Ivoire.
2. recommande à la CEDEAO l’utilisation de tous les moyens y compris la force pour que le Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie et la bonne Gouvernance et la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance adoptée par la huitième session ordinaire de la conférence de l’Union Africaine, le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba, soient respectés;
3. lance un appel aux populations de Côte d’Ivoire pour soutenir les efforts de paix et de restauration de la démocratie pour mettre un terme au coup d’Etat électoral perpétré par Laurent GBAGBO.

Abuja, 1 Janvier 2011,
Par Le Président
Pour Le FOSCAO
Dr Jibrin Ibrahim
NB : Les titres sont de la Rédaction
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