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Société Publié le mercredi 5 janvier 2011 | Nord-Sud

Arrêt des activités de la Banque mondiale, Sida : Les malades inquiets

© Nord-Sud
Les financements de la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale (BM) ont été “gelés“, a affirmé mercredi le président de la Banque Mondial Robert Zoellick devant la presse à Paris
La Banque mondiale assiste la Côte d’Ivoire dans le cadre du renforcement des services de prévention du Vih à travers le Projet d’Urgence Multisectoriel de Lutte contre le Sida (Pumls). Ce projet concerne les régions des Montagnes, des Lagunes, des Savanes et du Sud-Comoé.


La crise post-électorale que traverse la Côte d’Ivoire n’épargne aucun secteur. Le gel des avoirs de la Banque mondiale entraîne la suspension sans délai de l’aide allouée aux Ong de lutte contre le Vih/Sida par le Projet d’Urgence Multisectoriel de Lutte contre le Sida (Pumls). En effet, venu combler le fossé au niveau du financement des activités de lutte contre le Sida, le Pumls a pour mission de renforcer la réponse au Vih en favorisant l’accès et l’utilisation des services de prévention et en améliorant les services de traitement et de prise en charge des personnes infectées et affectées par le Vih/sida. « Le retrait de la Banque mondiale va forcément perturber la chaîne de prise en charge », a annoncé Yaya Coulibaly, président du Réseau ivoirien des personnes vivant avec le Vih/Sida (Rip+). Selon lui, les Ong de son réseau qui bénéficiait de l’aide de ce projet de la Banque mondiale arrêteront toutes leurs activités, faute de moyens. « Ceux qui ont encore un fonds en leur possession pourront travailler mais n’excéderont pas deux mois », a-t-il révélé. Il explique, par la même occasion, que le Pumls met les fonds à la disposition tous les deux mois, de peur que l’argent soit dilapidé. Yaya Coulibaly note que les organisations qui s’occupent des orphelins et enfants rendus
vul­nérables (Oev) recevaient du Pumls des ‘’soins et soutiens’’. Les soins incluent tous les médicaments, hormis les antirétroviraux dont a besoin un Oev pour se maintenir en bonne santé. Le Pumls les appuyait également dans l’achat des kits scolaires et le paiement des droits d’inscription et d’examen des orphelins. Nous avons essayé en vain de joindre des Ong intervenant dans ces domaines pour plus de détails. En outre, les campagnes de sensibilisation et de dépistage, les séminaires de renforcement des capacités et les séminaires d’éducation sur la prise des antirétroviraux en majorité financés par le Pumls sont interrompus. Le secteur public n’est pas épargné. Le projet financé par la Banque mondiale appuie le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. «Le Pumls aide aux financements de la fourniture des traitements médicaux, des matériels et des formations nécessaires à la mise en œuvre du plan de gestion des déchets médicaux », indique une source proche de ce projet. Les Forces de défense et de sécurité ne sont pas en marge. Le Pumls subventionne le traitement des agents atteints de maladies sexuellement transmissibles à travers un appui aux ministères de la Défense et de la Sécurité. Les ministères de l’Education nationale et des Affaires sociales seront aussi lésés. On le constate, tous les secteurs sont touchés par le gel des avoirs de la Banque mondiale. A telle enseigne qu’une réunion de crise est prévue, au Programme national de prise en charge des personnes vivant avec le Vih en vue de trouver des ressources internes pour subventionner les antirétroviraux. Est-ce possible dans la mesure où l’Etat a eu des difficultés à payer les salaires des fonctionnaires ce mois de décembre ? Notons que le rapport 2006 de l’Onusida, qui a fait le point de la pandémie en Côte d’Ivoire, estime à 750.000 le nombre de personnes vivant avec le Vih.

Adélaïde Konin
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