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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Patriote

Dominique Pin (ancien diplomate français en Côte d’Ivoire): “Gbagbo a toujours été dans la logique de terreur”

© Le Patriote
Laurent GBAGBO président de la république de Côte d`Ivoire
Dans une tribune au quotidien français Libération, l`ancien diplomate Dominique Pin, en poste à Abidjan entre 2000 et 2002, accuse Laurent Gbagbo d`avoir voulu "liquider" Alassane Ouattara en septembre 2002. Sans preuve, mais avec la conviction du témoin de premier plan, l`ancien diplomate français Dominique Pin, en poste comme premier conseiller à l`ambassade de France en Côte d`Ivoire entre 2000 et 2002, attaque Laurent Gbagbo. Dans une tribune au quotidien français Libération, il accuse « les hommes de la présidence » d’avoir voulu « assassiner » Alassane Ouattara en septembre 2002, « au prétexte qu’il fallait éliminer tout ceux qui, selon eux, pouvaient être liés aux rebelles ».
À l’époque, les rebelles des Forces nouvelles ont lancé une offensive sur Abidjan, et le camp de Laurent Gbagbo y voyait la main financière d’Alassane Ouattara.
Ouattara réfugié chez le diplomate
Sa maison de Cocody est prise d’assaut par des corps habillés, et les époux Ouattara doivent probablement leur survie au fait d’avoir escaladé le mur d’enceinte de leur propriété et s’être réfugié chez l’ambassadeur d’Allemagne. Selon Dominique Pin, « l’ambassadeur Renaud Vignal, vêtu pour l’occasion d’un gilet pare-balles, est allé extraire la famille Ouattara de sa résidence que les “corps habillés” [militaires] de la présidence encerclaient déjà ». « Alassane Ouattara restera deux mois et demi chez moi », affirme-t-il, dressant un portrait dithyrambique de cet « homme sage, mesuré, ouvert au dialogue, refusant toujours d’envoyer ses partisans au massacre comme le souhaitait la partie adverse ». « Je n’oublierai jamais les charniers de Yopougon, de Monoko-Zohy, les escadrons de la mort, les assassinats du général Guéï, de Rose Guéï, du docteur Dacoury-Tabley, les morts de la mosquée de Daloa, les exécutions dans les quartiers », écrit-il. Dominique Pin égratigne au passage deux anciens ministres français des Affaires étrangères. Roland Dumas, qui s’est rendu à Abidjan pour défendre Laurent Gbagbo, dont la visite est jugée « pour le moins choquante ». Quant à Dominique de Villepin, alors en poste au Quai d’Orsay, et dont la proximité avec Laurent Gbagbo est soupçonnée à travers un câble diplomatique dévoilé par WikiLeaks, il aurait, selon Dominique Pin, « cru qu’il pourrait raisonner Gbagbo et lui imposer une solution à la crise en relâchant la pression sur lui et en fermant les yeux sur ses exactions».
« Erreur de jugement comme le démontreront les évènements de 2004 [bombardement de nos troupes à Bouaké, fusillade de l’hôtel Ivoire, évacuation des Français d’Abidjan] », écrit-il.
« Huit ans après, affirme-t-il encore, rien n’a changé. Laurent Gbagbo et son clan utilisent la même méthode qui a si bien fonctionné pendant dix ans : la terreur. »

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