x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | AFP

Côte d`Ivoire: Ouattara accuse Gbagbo, violences interethniques dans l`ouest

© AFP Par ©CICR / C. Peglan
Situation en Côte d`Ivoire: la Croix-rouge renforce son action
Personnes déplacées ayant trouvé refuge à la mission catholique de Duékoué
Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a accusé jeudi son rival Laurent Gbagbo d`avoir "du sang sur les mains", tandis que la tension restait forte dans le pays, avec des violences meurtrières entre ethnies dans l`ouest.

Toujours retranché au Golf hôtel d`Abidjan soumis à un blocus des forces
fidèles au régime Gbagbo, M. Ouattara a haussé le ton contre le président
sortant, après l`échec mardi d`une nouvelle médiation africaine censée trouver
une issue à la crise née de l`élection du 28 novembre.

"Laurent Gbagbo a du sang sur les mains", a-t-il lancé, d`un ton
inhabituellement dur, lors d`un entretien à la radio française Europe 1
enregistré mercredi.

Il a affirmé que "des mercenaires et des miliciens de Laurent Gbagbo"
avaient perpétré "viols" et "assassinats", et évoqué l`envoi "dans les
prochains jours" d`une mission d`investigation de la Cour pénale
internationale (CPI).

La crise postélectorale a replongé le pays, coupé en deux depuis la
quasi-guerre civile de 2002-2003, dans les violences.

Fin décembre, le gouvernement Gbagbo, dont les Forces de défense et de
sécurité (FDS) ont été mises en cause de façon répétée par l`ONU, avait fait
état de 53 morts, dont 14 parmi les FDS, depuis la présidentielle.

Le bilan depuis mi-décembre atteint 210 morts, avec 31 décès dans la
semaine écoulée, a déclaré jeudi à Abidjan Simon Munzu, chef de la division
des droits de l`Homme de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire
(Onuci).

Mais des violences récentes sont en rapport avec les tensions
communautaires anciennes dans le pays et non avec le duel Gbagbo/Ouattara,
a-t-il insisté.

Depuis le début de la semaine, la ville de Duékoué, à quelque 500 km à
l`ouest d`Abidjan, "est plongée dans des violences intercommunautaires à la
suite de la mort d`une femme lors d`un braquage", a-t-il dit, faisant état de
14 tués dans des affrontements entre ethnies guéré et malinké.

"Ce qui s`est passé à Duékoué est le reflet de la tendance vers des
tensions, des violences intercommunautaires", a-t-il ajouté, soulignant qu`"il
y a toujours eu" des tensions de ce genre, en particulier dans cette région
peuplée d`ethnies diverses et d`étrangers.

Par peur des violences, "près de 15.000 personnes" se sont réfugiées à la
mission catholique de la ville et dans ses alentours, a indiqué à l`AFP le
père Cyprien Ahouré, joint par téléphone depuis Abidjan, parlant de "maisons
brûlées ou pillées".

Selon le docteur Moïse Téki, de l`hopital de Duékoué, "41 personnes
blessées par balles ou par armes blanches" ont été enregistrées. "Le calme est
revenu, mais la tension persiste", a-t-il raconté.

Cette éruption de violences fait monter la tension alors que rien n`indique
une prochaine sortie de crise.

"Je suis confiant que dans les jours à venir nous allons avoir la totalité
du pouvoir", a pourtant assuré M. Ouattara, allant jusqu`à prédire: "au mois
de janvier".

"Il est temps que Laurent Gbagbo s`en aille", a-t-il insisté, en
brandissant la menace d`une intervention militaire ouest-africaine pour le
renverser, une option en préparation en "dernier recours".

Mais le chef de l`Etat sortant reste bien installé au palais présidentiel
et garde le contrôle de l`armée et de l`administration.

S`il s`est dit prêt à discuter pour trouver une "issue pacifique", il ne
compte pas lever le blocus du "Golf" hôtel tant que les éléments de
l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le protègent n`ont pas quitté les
lieux, a prévenu son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé.

Ce proche de M. Gbagbo a écarté toute offre d`"amnistie" en échange d`un
départ, évoquée par l`émissaire de l`Union africaine, le Premier ministre
kényan Raila Odinga, et a repoussé l`idée d`un exil au Etats-Unis.

Le 16 décembre, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait prévenu
qu`il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de
violences en Côte d`Ivoire.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ