Avec sa sortie dans les colonnes de France Soir, quotidien français, mercredi et relayée hier par la presse nationale, il doit certainement se reprocher quelque chose. Frédéric Laffont, le citoyen français qui figure avec son épouse Louise Kado, sur la liste des 59 bannis de l’UE (Union Européenne), donc interdit de voyage sur le vieux continent, est donc sorti de son silence. En compagnie de son avocat, Me Collard, l’ex-légionnaire français, reconverti dans le business, s’est défendu d’avoir « violé l’embargo sur les armes », imposé à la Côte d’Ivoire pas les Nations Unies. Comme on le dit à Abidjan, Frédéric Laffont a parlé, parlé et parlé encore. Mais, sans convaincre. Pis, l’homme, manifestement aux abois, a aligné quelques incongruités. Des déclarations malencontreuses, qui confirment sa concupiscence avec le président sortant. « Je ne suis pas l’avocat de Gbagbo, ce n’est pas la question, mais on voit que l’UE est prête à faire n’importe quoi pour déstabiliser Gbagbo », a-t-il lancé en substance aux confrères français. De quelle preuve dispose Frédéric Laffont pour accuser l’UE de subversion ? En réalité, l’homme fait diversion. Il cache son business douteux avec le régime moribond de Laurent Gbagbo. S’il figure sur cette liste des proscrits, c’est que Frédéric Laffont, quoiqu’il s’en défende aujourd’hui, a dû mener des missions secrètes pour Laurent Gbagbo et ses proches, notamment dans le domaine de la sécurité et du matériel militaire. Personne n’est dupe. En accusant l’UE de manœuvrer contre Gbagbo, le président battu dans les urnes, cet ancien militaire, devenu un homme d’affaires très prospère sous les tropiques ivoiriens, embouche la trompette des frontistes. Il ne fait rien d’autre que relayer leur sempiternelle thèse du complot de la Communauté internationale. C’est donc du déjà entendu. Pour autant, M. Lafont, qui se trouve en ce moment en France, ne s’arrête pas là. Il révèle qu’il a sauvé, la vie de 17 observateurs de l’UE qui se faisaient molester au Nord ! Une révélation très curieuse, d’autant que le chef de la mission d’observation des élections diligentée en Côte d’Ivoire par l’UE, M. Cristian Preda, n’en a pas fait cas lors de sa conférence-bilan à l’hôtel Pullman au Plateau. Bref, le « superman » Laffont a beau égrené ses actes de bravoure, il n’en demeure pas moins qu’il reste un personnage énigmatique, un tantinet, ténébreux.
Il n’est pas le seul businessman français ayant fait fortune en Côte d’Ivoire. Mais, le fait que son nom figure aux côtés de ceux des barons du régime FPI sur la liste « rouge » de l’UE n’est pas le fruit d’un hasard. A moins qu’il n’apporte des preuves tangibles de son innocence. Des éléments qui parlent, plus que les propos qu’on a pu lire dans la presse.
Y.Sangaré
Il n’est pas le seul businessman français ayant fait fortune en Côte d’Ivoire. Mais, le fait que son nom figure aux côtés de ceux des barons du régime FPI sur la liste « rouge » de l’UE n’est pas le fruit d’un hasard. A moins qu’il n’apporte des preuves tangibles de son innocence. Des éléments qui parlent, plus que les propos qu’on a pu lire dans la presse.
Y.Sangaré