Sommes-nous en face d’une déclaration visant à saper le moral de l’adversaire ou alors le président Alassane Ouattara ira-t-il, cette fois-ci, réellement au bout de son idée de chasser Gbagbo du pouvoir avant la fin de ce mois ?
Alassane Ouattara, déclaré élu président de la République par la Commission électorale indépendante ( Cei) et reconnu par la communauté internationale s’est lancé un défi pour le moins risqué, selon certains observateurs. Depuis l’hôtel du Golf où il s’est retranché avec son gouvernement, Alassane Ouattara a annoncé le jeudi 06 janvier 2011, dans un discours d’une rare virulence, que la fin de ce mois de janvier n’interviendra pas sans que Laurent Gbagbo ne quitte la présidence de la République. "Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier", a-t-il assuré. "J’ai toute une série de mesures en cours qui vont faire qu`il va tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri", a insisté Ouattara d’un ton ferme… La question qui revient tout de suite sur les lèvres est celle-ci : Alassane Ouattara joue-t-il les endormeurs de couleuvres ou alors va-t-il réellement, cette fois-ci, passer à
l’offensive pour enfin déloger le chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo qui refuse, selon lui, « de quitter les fonctions présidentielles qu’il usurpe ». L’engagement du président Alassane Ouattara, pris devant des cameras de la presse internationale est d’autant plus solennel, le pari tellement risqué que si demain, pour une raison ou une autre, il n’arrivait pas à joindre l’acte à la parole, il pourrait être grillé politiquement. Alassane Ouattara pourrait perdre l’estime et la considération de ses milliers de militants dont nombre d’entre eux sont moralement fragiles. Sa crédibilité et son influence pourraient être écornées auprès de ses soutiens et autres sympathisants, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur du pays. Il faut donc craindre que cet autre ultimatum fasse un flop parce que Ouattara pourrait y laisser des plumes… A ce stade de la situation, il est difficile de dire
que l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny a abattu sa dernière carte dans ce bras de fer avec Laurent Gbagbo autour du fauteuil présidentiel. Mais, c’est un rendez-vous capital qu’il vient de prendre avec l’histoire et son destin politique. S’il échoue, le retour du bâton pourrait lui être fatal, en termes de confiance et de considération… Déjà, le président Alassane Ouattara et son Premier Guillaume Soro se sont brûlés les « ailes » sur quatre occasions décisives. Le 16 décembre 2010, Soro Guillaume a échoué dans sa tentative de prise de la Rti ( Radiodiffusion télévision ivoirienne) où il voulait installer « le nouveau Dg », M. Brou Aka Pascal, nommé par l’administration Ouattara. Le lendemain 17 décembre 2010, le même Soro Guillaume avait annoncé l’occupation de « ses bureaux de la Primature pour y tenir le premier conseil de son gouvernement ». Là encore, le « raid » n’a
pas eu lieu et l’entreprise est tout simplement tombé dans le lac. L’appel aux Ivoiriens à la désobéissance civile lancé par Soro Guillaume, ainsi qu’aux fonctionnaires de ne pas collaborer avec Laurent Gbagbo est tombé dans des oreilles de sourds. La journée « pays mort » a été, dans l’ensemble, un fiasco retentissant, en dehors de certaines villes de l’intérieur du pays. L’invitation du président Alassane Ouattara, sous une forme voilée d’ultimatum à Laurent Gbagbo de quitter le « pouvoir au plus tard le 31 décembre à minuit » est venue alimenter la chronique des échecs enregistrés par le camp Ouattara depuis quelque temps. On le voit, le président Ouattara joue gros dans cette nouvelle aventure. Alassane Ouattara compte-t-il sur une opération « commando non violente » des militaires de la Cedeao, qu’il a prônée jeudi dernier, pour chasser Laurent Gbagbo de la présidence ou alors cache-t-il
un plan « B » dans une botte sécrète ? On attend de voir. Quoiqu’il en soit, Ouattara se veut rassurant. « S`il s`entête, il appartient à la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) de prendre des mesures nécessaires et ces mesures peuvent inclure la force légitime", avait-il dit lors d`une conférence de presse à son QG du Golf hôtel d`Abidjan. Après une nouvelle médiation infructueuse mardi dernier, l`organisation ouest-africaine a brandi de nouveau la menace d`une opération militaire pour obtenir le départ de M. Gbagbo et résoudre la grave crise née de l`élection du 28 novembre. Une intervention armée est en préparation mais cette entreprise à hauts risques reste pour la Cédéao un "dernier recours" et l’organisation semble être traversée de divergences sur cette option. Pour Ouattara, "la force légitime ne veut pas dire une force contre les Ivoiriens. C`est une force pour enlever Laurent
Gbagbo et cela a été fait ailleurs, en Afrique comme en Amérique latine", avait expliqué. "Il y a des opérations spéciales non violentes qui permettent tout simplement de prendre la personne indésirable et de l`emmener ailleurs". "Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier", avait-t-il encore assuré, soulignant qu’il a « toute une série de mesures en cours qui vont faire qu`il va tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri". Comme on le dit de façon prosaïque « il n’y a pas de date qui n’arrive jamais ». La fin du mois de janvier, c’est dans 22 jours… Les Ivoiriens croisent donc les doigts, eux qui piaffent d’impatience de sortir de cet imbroglio politique. Mais, il faut le dire : L`impact d’un nouvel échec du camp Ouattara sera durement ressenti à la base. Mais, comme le vin est tiré, Alassane Ouattara devrait le boire, jusqu’à la lie…
Armand B. DEPEYLA
Alassane Ouattara, déclaré élu président de la République par la Commission électorale indépendante ( Cei) et reconnu par la communauté internationale s’est lancé un défi pour le moins risqué, selon certains observateurs. Depuis l’hôtel du Golf où il s’est retranché avec son gouvernement, Alassane Ouattara a annoncé le jeudi 06 janvier 2011, dans un discours d’une rare virulence, que la fin de ce mois de janvier n’interviendra pas sans que Laurent Gbagbo ne quitte la présidence de la République. "Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier", a-t-il assuré. "J’ai toute une série de mesures en cours qui vont faire qu`il va tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri", a insisté Ouattara d’un ton ferme… La question qui revient tout de suite sur les lèvres est celle-ci : Alassane Ouattara joue-t-il les endormeurs de couleuvres ou alors va-t-il réellement, cette fois-ci, passer à
l’offensive pour enfin déloger le chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo qui refuse, selon lui, « de quitter les fonctions présidentielles qu’il usurpe ». L’engagement du président Alassane Ouattara, pris devant des cameras de la presse internationale est d’autant plus solennel, le pari tellement risqué que si demain, pour une raison ou une autre, il n’arrivait pas à joindre l’acte à la parole, il pourrait être grillé politiquement. Alassane Ouattara pourrait perdre l’estime et la considération de ses milliers de militants dont nombre d’entre eux sont moralement fragiles. Sa crédibilité et son influence pourraient être écornées auprès de ses soutiens et autres sympathisants, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur du pays. Il faut donc craindre que cet autre ultimatum fasse un flop parce que Ouattara pourrait y laisser des plumes… A ce stade de la situation, il est difficile de dire
que l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny a abattu sa dernière carte dans ce bras de fer avec Laurent Gbagbo autour du fauteuil présidentiel. Mais, c’est un rendez-vous capital qu’il vient de prendre avec l’histoire et son destin politique. S’il échoue, le retour du bâton pourrait lui être fatal, en termes de confiance et de considération… Déjà, le président Alassane Ouattara et son Premier Guillaume Soro se sont brûlés les « ailes » sur quatre occasions décisives. Le 16 décembre 2010, Soro Guillaume a échoué dans sa tentative de prise de la Rti ( Radiodiffusion télévision ivoirienne) où il voulait installer « le nouveau Dg », M. Brou Aka Pascal, nommé par l’administration Ouattara. Le lendemain 17 décembre 2010, le même Soro Guillaume avait annoncé l’occupation de « ses bureaux de la Primature pour y tenir le premier conseil de son gouvernement ». Là encore, le « raid » n’a
pas eu lieu et l’entreprise est tout simplement tombé dans le lac. L’appel aux Ivoiriens à la désobéissance civile lancé par Soro Guillaume, ainsi qu’aux fonctionnaires de ne pas collaborer avec Laurent Gbagbo est tombé dans des oreilles de sourds. La journée « pays mort » a été, dans l’ensemble, un fiasco retentissant, en dehors de certaines villes de l’intérieur du pays. L’invitation du président Alassane Ouattara, sous une forme voilée d’ultimatum à Laurent Gbagbo de quitter le « pouvoir au plus tard le 31 décembre à minuit » est venue alimenter la chronique des échecs enregistrés par le camp Ouattara depuis quelque temps. On le voit, le président Ouattara joue gros dans cette nouvelle aventure. Alassane Ouattara compte-t-il sur une opération « commando non violente » des militaires de la Cedeao, qu’il a prônée jeudi dernier, pour chasser Laurent Gbagbo de la présidence ou alors cache-t-il
un plan « B » dans une botte sécrète ? On attend de voir. Quoiqu’il en soit, Ouattara se veut rassurant. « S`il s`entête, il appartient à la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) de prendre des mesures nécessaires et ces mesures peuvent inclure la force légitime", avait-il dit lors d`une conférence de presse à son QG du Golf hôtel d`Abidjan. Après une nouvelle médiation infructueuse mardi dernier, l`organisation ouest-africaine a brandi de nouveau la menace d`une opération militaire pour obtenir le départ de M. Gbagbo et résoudre la grave crise née de l`élection du 28 novembre. Une intervention armée est en préparation mais cette entreprise à hauts risques reste pour la Cédéao un "dernier recours" et l’organisation semble être traversée de divergences sur cette option. Pour Ouattara, "la force légitime ne veut pas dire une force contre les Ivoiriens. C`est une force pour enlever Laurent
Gbagbo et cela a été fait ailleurs, en Afrique comme en Amérique latine", avait expliqué. "Il y a des opérations spéciales non violentes qui permettent tout simplement de prendre la personne indésirable et de l`emmener ailleurs". "Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier", avait-t-il encore assuré, soulignant qu’il a « toute une série de mesures en cours qui vont faire qu`il va tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri". Comme on le dit de façon prosaïque « il n’y a pas de date qui n’arrive jamais ». La fin du mois de janvier, c’est dans 22 jours… Les Ivoiriens croisent donc les doigts, eux qui piaffent d’impatience de sortir de cet imbroglio politique. Mais, il faut le dire : L`impact d’un nouvel échec du camp Ouattara sera durement ressenti à la base. Mais, comme le vin est tiré, Alassane Ouattara devrait le boire, jusqu’à la lie…
Armand B. DEPEYLA