Cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Anne Désirée Ouloto, fervente chrétienne d’obédience catholique, a adressé une lettre à la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire pour décrier l’attitude du clergé dans cette crise post-électorale. Dans cet entretien, elle explique ses motivations.
Le Patriote : Mme Ouloto, pourquoi avez-vous adressé une lettre à la Conférence Episcopale de Côte d’Ivoire ?
Anne Ouloto : C’est en ma modeste qualité de fidèle, fille de Dieu et de l’Eglise, cohéritière avec le Christ, avec les prêtres et les Evêques, que je me suis décidée à écrire au président de la Conférence Episcopale. A ce titre, j’ai le devoir de contribuer et de participer à l’édification de l’Eglise de Côte d’Ivoire. Nous serons tous comptables devant Dieu du bilan au dernier jour.
LP : Vous avez relevé que le Cardinal Bernard Aggré a fait et je vous cite, “Une sortie ratée à la télé LMP’’ parlant de la RTI. Que lui reprochez-vous exactement ?
AO : Je suis très embarrassée par cette question. Le Cardinal est aujourd’hui à la retraite. Il devrait être pour l’Eglise de Côte d’Ivoire et même d’Afrique, une référence et un recours. Bon, écoutez, je préfère parler de ceux qui sont aux affaires à la tête de l’Eglise, de la conférence épiscopale. Excusez ma réserve en ce qui concerne le Cardinal. Je dirai simplement que ses propos ne doivent engagés que lui seul. Accordons-lui le bénéfice d’être à la retraite.
LP : Vous faites à la fin de votre adresse, allusion au malin qui rôde même dans l’Eglise. Que craignez-vous ?
AO : Le problème est que notre pays est hautement spirituel. J’avais déjà dit pendant la campagne, en qualité de porte-parole du candidat Alassane OUATTARA, que Laurent GBAGBO et son groupe ont envoyé la sorcellerie en politique. Mon frère Venance KONAN dans l’une de ses déclarations s’est même posé la question de savoir si les Ivoiriens étaient devenus tous fous ; tant les réactions de certains responsables et leaders religieux et traditionnels sont décevantes et choquantes, parce qu’irresponsables.
En effet, on se demande pourquoi ces personnalités, garants de la cohésion sociale et/ou de l’édification spirituelle des Ivoiriens, se laissent emporter par des théories dignes de mensonges, de propagandes et d’intoxications de LMP et de Laurent GBAGBO, des thèses démoniaques et machiavéliques. C’est à croire qu’ils sont tous envoutés.
Ceci ne peut être que l’œuvre du malin qui s’attaque aux enfants de Dieu, les rend aveugle et sourde, endurcit les cœurs et rend insensibles aux souffrances ; il emmène la pauvreté, la faim, la guerre, la division, la haine, la xénophobie dans le monde et aussi en Côte d’Ivoire. Il sème la mort.
Aujourd’hui, regardez ces centaines de morts partout en Côte d’Ivoire, tout simplement parce que des cœurs endurcis foulent au pied la souveraineté du peuple, divisent les Ivoiriens par la propagande et le mensonge, sèment la haine dans le cœur des Ivoiriens… pour la gloire et au nom d’un homme. Pourquoi ?
Le malin rôde toujours autour des enfants de Dieu comme il l’a fait avec Jésus dans le désert. Nous devons veiller à rester sous l’autorité permanente de l’Esprit Saint pour faire échec à cet esprit malin qui peut rendre même nos religieux sourds et aveugles.
C’est la raison pour laquelle nous devons veiller et prier pour eux, dignes successeurs de Pierre, mais surtout cibles préférées de Satan. C’est la guerre spirituelle du mal contre le bien ; la guerre de satan et des ténèbres contre Dieu.
Ce qui arrive à notre pays est extrêmement grave. L’Eglise doit jouer son rôle et nos religieux doivent se battre sous la seule autorité de l’Esprit Saint, pour sauver le pays par la Justice et la Vérité ; pour le Gloire de Dieu.
LP : Monseigneur Lezoutié, Evêque coadjuteur de YOPOUGON a pour sa part, toujours relativement à cette crise post électorale, fait son analyse avant de lancer des appels à Laurent GBAGBO et à Alassane OUATTARA. Qu’en dites-vous ? Etes-vous satisfaite ?
AO : Je tiens avant tout à dire toute ma fierté pour ce message très fort et riche en Enseignement. J’irai personnellement le saluer dès que nous serons libérés et débarrassés de “Pharaon’’. Je pense humblement que pour comprendre son message que je tenterai d’interpréter, il faut le lire avec des yeux de foi et le cœur plein d’amour, épris de l’Esprit Saint. Son message vient rattraper les choses en ce sens que dans celui signé par les Evêques de Côte d’Ivoire, il était clair que l’humain avait prévalu sur leur état de consacrés mis à part, pour être témoins de la Vérité à l’image du témoin de la Vérité par excellence, Jésus Christ fils de Dieu, venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité. Aussi, quiconque est de la Vérité écoute sa voix (Jean 18, 37). Monseigneur, en se montrant ami de la Vérité, se comporte en véritable disciple du christ, et non en disciple militant d’un parti politique, thuriféraire d’un quelconque maître de ce monde assoiffé d’honneur et de pouvoir. Son message est un véritable appel à la conversion, une conversion aux fruits plein d’amour et de vérité. Je suis rassurée parce que c’est ainsi que Jésus Christ parle ; avec Amour, Justice et Vérité. Son appel au Président Alassane OUATTARA semble paradoxal et pourtant plein de Sagesse et d’enseignement. Ce message mérite d’être lu avec des yeux de foi, pour comprendre qu’en fin de compte, il indique clairement à Laurent GBAGBO qu’il doit se retirer dans son propre intérêt, avec foi et sagesse, au risque de se dresser contre Dieu, comme Pharaon qui paya très cher son entêtement absurde.
LP : Ne craignez-vous pas que vos propos ne heurtent vos guides religieux et ne vous mettent à dos vos frères fidèles catholiques ?
AO : Ma lettre ne heurtera que ceux qui n’aiment pas la Vérité et qui n’aiment pas Jésus.
Sachez que depuis la parution de cette lettre ouverte, de nombreux fidèles catholiques, laïcs et religieux, m’ont appelée pour témoigner leur soutien et leur solidarité. Ils ont parfaitement compris le sens et l’intérêt de ma modeste démarche. Pardon en tout cas à tous ceux qui ne l’ont pas comprise. Aux Evêques, je rappelle tout simplement l’adage qui dit “Qui aime bien, châtie bien’’. Le plus important, c’est d’être en paix avec sa conscience et de ne jamais regretter de n’avoir pu faire ce que l’on devait faire. Je fais tout simplement ma part. Avec Jésus, je crois que l’on ne doit jamais avoir peur.
Entretien réalisé par Coulibaly Brahima
Un Colonel-Major nommé par le Chef de l’Etat
Un signal fort de l’autorité de Ouattara sur les FANCI
Compartiment par compartiment, le chef de l’Etat élu, SEM. Alassane Ouattara, prend en main les manettes du pouvoir. Après avoir obtenu la signature sur les comptes de la Côte d’Ivoire au niveau de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le président Ouattara vient de procéder à la nomination d’un Officier supérieur de l’armée au poste de Directeur de cabinet du ministère de la Défense. Il s’agit du Colonel major Mian Gaston, précédemment attaché militaire à l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Japon. En plus, le nouveau promu prendra part dans les prochains jours avec le Général Gueu Michel aux réunions des Chefs d’État-major de la CEDEAO. Un signal fort pour tous ceux qui pensent que le nouveau chef de l’Etat n’a aucun contrôle sur la grande muette. Bien au contraire. SEM. Alassane Ouattara a obtenu 63% des suffrages exprimés dans l’ensemble des casernes du pays. La grande muette a ainsi exprimé clairement sa volonté de changement de la Gouvernance à la tête du pays qui a prévalu jusqu’au 28 novembre 2010. Seulement, une garde prétorienne appuyée de mercenaires étrangers maintient encore Gbagbo dans un Palais sans légitimité. Aussi, ces mercenaires sans foi ni loi prennent-ils en otage les soldats républicains et leur famille dans les casernes. Mais personne n’est dupe. Cette situation ne saurait durer longtemps. A preuve, le Colonel major a fait preuve d’audace et d’attitude républicaine en prenant partie pour la légitimité incarnée par la volonté du peuple aussi clairement que formellement exprimée lors du second tour de l’élection présidentielle. Son acte devra faire tâche d’huile au sein de ses frères d’armes. Car, chacun devra prendre ses responsabilités devant l’histoire. Certainement que le Col-major Mian Gaston n’est pas le seul officier supérieur des FANCI à avoir cette attitude. D’autres nominations sont encore en vue. « Gbagbo partira avant la fin de janvier. Je suis en train de prendre un certain nombre de mesures dans ce sens », avait rassuré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse mercredi dernier. De grosses surprises attendent le putschiste du Plateau et sa camarilla.
Ibrahima B. Kamagaté
Le Patriote : Mme Ouloto, pourquoi avez-vous adressé une lettre à la Conférence Episcopale de Côte d’Ivoire ?
Anne Ouloto : C’est en ma modeste qualité de fidèle, fille de Dieu et de l’Eglise, cohéritière avec le Christ, avec les prêtres et les Evêques, que je me suis décidée à écrire au président de la Conférence Episcopale. A ce titre, j’ai le devoir de contribuer et de participer à l’édification de l’Eglise de Côte d’Ivoire. Nous serons tous comptables devant Dieu du bilan au dernier jour.
LP : Vous avez relevé que le Cardinal Bernard Aggré a fait et je vous cite, “Une sortie ratée à la télé LMP’’ parlant de la RTI. Que lui reprochez-vous exactement ?
AO : Je suis très embarrassée par cette question. Le Cardinal est aujourd’hui à la retraite. Il devrait être pour l’Eglise de Côte d’Ivoire et même d’Afrique, une référence et un recours. Bon, écoutez, je préfère parler de ceux qui sont aux affaires à la tête de l’Eglise, de la conférence épiscopale. Excusez ma réserve en ce qui concerne le Cardinal. Je dirai simplement que ses propos ne doivent engagés que lui seul. Accordons-lui le bénéfice d’être à la retraite.
LP : Vous faites à la fin de votre adresse, allusion au malin qui rôde même dans l’Eglise. Que craignez-vous ?
AO : Le problème est que notre pays est hautement spirituel. J’avais déjà dit pendant la campagne, en qualité de porte-parole du candidat Alassane OUATTARA, que Laurent GBAGBO et son groupe ont envoyé la sorcellerie en politique. Mon frère Venance KONAN dans l’une de ses déclarations s’est même posé la question de savoir si les Ivoiriens étaient devenus tous fous ; tant les réactions de certains responsables et leaders religieux et traditionnels sont décevantes et choquantes, parce qu’irresponsables.
En effet, on se demande pourquoi ces personnalités, garants de la cohésion sociale et/ou de l’édification spirituelle des Ivoiriens, se laissent emporter par des théories dignes de mensonges, de propagandes et d’intoxications de LMP et de Laurent GBAGBO, des thèses démoniaques et machiavéliques. C’est à croire qu’ils sont tous envoutés.
Ceci ne peut être que l’œuvre du malin qui s’attaque aux enfants de Dieu, les rend aveugle et sourde, endurcit les cœurs et rend insensibles aux souffrances ; il emmène la pauvreté, la faim, la guerre, la division, la haine, la xénophobie dans le monde et aussi en Côte d’Ivoire. Il sème la mort.
Aujourd’hui, regardez ces centaines de morts partout en Côte d’Ivoire, tout simplement parce que des cœurs endurcis foulent au pied la souveraineté du peuple, divisent les Ivoiriens par la propagande et le mensonge, sèment la haine dans le cœur des Ivoiriens… pour la gloire et au nom d’un homme. Pourquoi ?
Le malin rôde toujours autour des enfants de Dieu comme il l’a fait avec Jésus dans le désert. Nous devons veiller à rester sous l’autorité permanente de l’Esprit Saint pour faire échec à cet esprit malin qui peut rendre même nos religieux sourds et aveugles.
C’est la raison pour laquelle nous devons veiller et prier pour eux, dignes successeurs de Pierre, mais surtout cibles préférées de Satan. C’est la guerre spirituelle du mal contre le bien ; la guerre de satan et des ténèbres contre Dieu.
Ce qui arrive à notre pays est extrêmement grave. L’Eglise doit jouer son rôle et nos religieux doivent se battre sous la seule autorité de l’Esprit Saint, pour sauver le pays par la Justice et la Vérité ; pour le Gloire de Dieu.
LP : Monseigneur Lezoutié, Evêque coadjuteur de YOPOUGON a pour sa part, toujours relativement à cette crise post électorale, fait son analyse avant de lancer des appels à Laurent GBAGBO et à Alassane OUATTARA. Qu’en dites-vous ? Etes-vous satisfaite ?
AO : Je tiens avant tout à dire toute ma fierté pour ce message très fort et riche en Enseignement. J’irai personnellement le saluer dès que nous serons libérés et débarrassés de “Pharaon’’. Je pense humblement que pour comprendre son message que je tenterai d’interpréter, il faut le lire avec des yeux de foi et le cœur plein d’amour, épris de l’Esprit Saint. Son message vient rattraper les choses en ce sens que dans celui signé par les Evêques de Côte d’Ivoire, il était clair que l’humain avait prévalu sur leur état de consacrés mis à part, pour être témoins de la Vérité à l’image du témoin de la Vérité par excellence, Jésus Christ fils de Dieu, venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité. Aussi, quiconque est de la Vérité écoute sa voix (Jean 18, 37). Monseigneur, en se montrant ami de la Vérité, se comporte en véritable disciple du christ, et non en disciple militant d’un parti politique, thuriféraire d’un quelconque maître de ce monde assoiffé d’honneur et de pouvoir. Son message est un véritable appel à la conversion, une conversion aux fruits plein d’amour et de vérité. Je suis rassurée parce que c’est ainsi que Jésus Christ parle ; avec Amour, Justice et Vérité. Son appel au Président Alassane OUATTARA semble paradoxal et pourtant plein de Sagesse et d’enseignement. Ce message mérite d’être lu avec des yeux de foi, pour comprendre qu’en fin de compte, il indique clairement à Laurent GBAGBO qu’il doit se retirer dans son propre intérêt, avec foi et sagesse, au risque de se dresser contre Dieu, comme Pharaon qui paya très cher son entêtement absurde.
LP : Ne craignez-vous pas que vos propos ne heurtent vos guides religieux et ne vous mettent à dos vos frères fidèles catholiques ?
AO : Ma lettre ne heurtera que ceux qui n’aiment pas la Vérité et qui n’aiment pas Jésus.
Sachez que depuis la parution de cette lettre ouverte, de nombreux fidèles catholiques, laïcs et religieux, m’ont appelée pour témoigner leur soutien et leur solidarité. Ils ont parfaitement compris le sens et l’intérêt de ma modeste démarche. Pardon en tout cas à tous ceux qui ne l’ont pas comprise. Aux Evêques, je rappelle tout simplement l’adage qui dit “Qui aime bien, châtie bien’’. Le plus important, c’est d’être en paix avec sa conscience et de ne jamais regretter de n’avoir pu faire ce que l’on devait faire. Je fais tout simplement ma part. Avec Jésus, je crois que l’on ne doit jamais avoir peur.
Entretien réalisé par Coulibaly Brahima
Un Colonel-Major nommé par le Chef de l’Etat
Un signal fort de l’autorité de Ouattara sur les FANCI
Compartiment par compartiment, le chef de l’Etat élu, SEM. Alassane Ouattara, prend en main les manettes du pouvoir. Après avoir obtenu la signature sur les comptes de la Côte d’Ivoire au niveau de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le président Ouattara vient de procéder à la nomination d’un Officier supérieur de l’armée au poste de Directeur de cabinet du ministère de la Défense. Il s’agit du Colonel major Mian Gaston, précédemment attaché militaire à l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Japon. En plus, le nouveau promu prendra part dans les prochains jours avec le Général Gueu Michel aux réunions des Chefs d’État-major de la CEDEAO. Un signal fort pour tous ceux qui pensent que le nouveau chef de l’Etat n’a aucun contrôle sur la grande muette. Bien au contraire. SEM. Alassane Ouattara a obtenu 63% des suffrages exprimés dans l’ensemble des casernes du pays. La grande muette a ainsi exprimé clairement sa volonté de changement de la Gouvernance à la tête du pays qui a prévalu jusqu’au 28 novembre 2010. Seulement, une garde prétorienne appuyée de mercenaires étrangers maintient encore Gbagbo dans un Palais sans légitimité. Aussi, ces mercenaires sans foi ni loi prennent-ils en otage les soldats républicains et leur famille dans les casernes. Mais personne n’est dupe. Cette situation ne saurait durer longtemps. A preuve, le Colonel major a fait preuve d’audace et d’attitude républicaine en prenant partie pour la légitimité incarnée par la volonté du peuple aussi clairement que formellement exprimée lors du second tour de l’élection présidentielle. Son acte devra faire tâche d’huile au sein de ses frères d’armes. Car, chacun devra prendre ses responsabilités devant l’histoire. Certainement que le Col-major Mian Gaston n’est pas le seul officier supérieur des FANCI à avoir cette attitude. D’autres nominations sont encore en vue. « Gbagbo partira avant la fin de janvier. Je suis en train de prendre un certain nombre de mesures dans ce sens », avait rassuré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse mercredi dernier. De grosses surprises attendent le putschiste du Plateau et sa camarilla.
Ibrahima B. Kamagaté
