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Économie Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Nord-Sud

Banques : Après la publication d’une liste noire - Bouaké : les clients s’affolent et envahissent les guichets

© Nord-Sud Par Guy Lasme
Bouaké le dimanche 5 12 2010 grande marche de protestation des population pour le départ de M Laurent Gbagbo du pouvoir
De nombreux clients n’ont plus confiance en leurs banques après la publication d’une liste noire par le gouvernement Soro. D’autant que ces établissements s’obstinent à composer avec le régime sans crédit de Laurent Gbagbo.


La détermination du gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro et l’entêtement du président déchu Laurent Gbagbo et de son régime, érodent la confiance des clients en leurs banques. A telle enseigne que l’on assiste depuis mercredi, à Bouaké, à un branle-le-bas devant les banques et les établissements financiers. De nombreux clients se ruent vers les structures bancaires de la capitale de la paix pour retirer leur épargne. Certes, cette folie est la conséquence des problèmes de liquidités et de transferts de fonds évoqués par certaines structures (Nord-Sud Quotidien N°1690 du 11 janvier).

Des retraits massifs!

Mais, elle est également provoquée par la liste noire dressée par le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro sur les banques qui coopèrent en toute illégalité, malgré ses instructions, avec le régime sans crédit et illégitime de Laurent Gbagbo. «Je viens de retirer une grande partie de mon épargne logée à Ecobank. J’ai appris depuis peu que les banques n’ont plus de liquidité à Bouaké. Je prends donc mes précautions», explique Diallo H., commerçant. Il n’est pas seul ce jour, à s’être rendu dans une banque en vue d’une telle opération.
De nombreux autres clients ont décidé purement et simplement de fermer leur compte logés dans les établissements financiers de la place. En témoigne les longues files d’attentes observées au quartier des banques. Les motifs d’un tel comportement varient d’un client à un autre. «Depuis que j’ai appris que ma banque est sur la liste noire des banques du gouvernement Soro, elle ne m’inspire plus confiance. Raison pour laquelle, je suis là, pour fermer mon compte», confie K. Honoré, entrepreneur, rencontré devant les guichets de la Bhci. En effet, le 10 janvier dernier, le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro a dressé une liste d’institutions bancaires et des patrons de certains organismes (à sanctionner) qui collaborent avec le gouvernement illégal d’Aké N’Gbo. Parmi celles-ci, on dénote à Bouaké, la présence des agences d’Ecobank, de la Bni, de la Sib, de la Bhci et de la Cnce. Cette dernière a d’ailleurs déposé la clé sous le paillasson. Les agents qui veulent y faire un retrait sont priés de se rendre à l’agence de Tiébissou ou de Yamoussoukro. «Les engagements de l’Etat, de quelque nature que ce soit, pris par des personnes autres que les autorités émanant de son Gouvernement, sont considérées comme nuls et de nul effet», avait prévenu et mis en garde le patron des ministres de l’équipe du président élu, Alassane Ouattara. Cependant, dans la capitale de la paix, si des détenteurs de comptes ont tenu à retirer leur argent des banques, c’est bien pour des questions purement politiques. T. O. est quant à lui, militant du Rhdp. Il ne veut pas, selon lui, que son argent serve à l’ancien locataire du palais présidentiel (qui l’occupe de façon illégale), Laurent Gbagbo, pour combattre le président élu Alassane Ouattara.
«Je ne peux pas laisser Laurent Gbagbo, sachant qu’il a été battu proprement à la l’élection présidentielle, utiliser mon argent contre un gouvernement élu que je soutiens formellement», relève-t-il. Mais, les responsables des établissements bancaires se veulent rassurants en dépit des craintes et autres inquiétudes formulées par les clients.

Des banquiers rassurent…

«Nos clients font une mauvaise interprétation des décisions et des informations qui leur parviennent. Nous ne sommes nullement en faillite, ni sanctionnée par une quelconque autorité», lâche un responsable d’une des banques citées. A la Sib, l’on est beaucoup plus catégorique: «Nous avons appris que nous n’avons plus de liquidité pour nos clients. C’est inexact. Nous sommes à mesure d’honorer nos engagements auprès des souscripteurs», rassure l’un des responsables trouvé sur place. Avant de revenir sur le contrat qui lie sa structure aux nouveaux fonctionnaires avec le produit «Avance sur rappel».
«Ce n’est pas une question de liquidités qui fait que nous avons revu les termes de notre contrat avec les nouveaux enseignants fonctionnaires. C’est juste une question de garantie. Le montant que nous avions promis aux enseignants devait s’étendre sur 3 mois, le temps qu’ils rentrent en possession de leurs matricules. Malheureusement, nous sommes au 8ème mois, et ils n’ont pas encore les matricules. C’est pour cette raison que nous avons revu les termes du contrat», réagit-il. Etant entendu qu’il n’a pas voulu rentrer dans tous les détails. Secrets bancaires où l’on cherche-t-il à cacher certaines choses? Ouattara Souleymane, président du Mouvement des enseignants volontaires (l’autre partie contractante) allant dans le sens du banquier, reconnaît pour sa part, qu’il y a eu un malentendu entre les deux structures. En attendant, la saignée de retrait d’épargne continue de hanter les esprits des clients des banques présentes sur la liste noire.

Allah Kouamé à Bouaké
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