Au moment où la Côte d`Ivoire, au prix du sang, cherche à se débarrasser de son dictateur Gbagbo Laurent avec le soutien de la Communauté internationale mobilisée comme jamais, le peuple tunisien martyrisé, oppressé, vient d`opérer un miracle, une révolution. Ben Ali, le monument au pouvoir depuis le 7 novembre 1987, vient de tomber. Une leçon pour Laurent Gbagbo, une leçon pour l`armée ivoirienne, une leçon pour le peuple ivoirien.
Comparaison n`est certes pas raison, mais l`examen de quelques paramètres permet de relever que ce qui vient de se produire en Tunisie présente quelques traits de ressemblance avec la situation que vit la Côte d`Ivoire.
La crise post-électorale en Côte d`Ivoire occasionnée par un club d`amis, assoiffés de pouvoir et soucieux avant tout de protéger leurs privilèges au détriment du peuple ivoirien qui s`est exprimé le 28 novembre 2010 dans les urnes, a officiellement fait plus de 300 morts. Des charniers, des exactions quotidiennes sont commises chaque jour sur les Ivoiriens, le sang coule. Parallèlement, la communauté internationale multiplie les initiatives, des médiateurs affluent du monde et l`Afrique pour raisonner M. Gbagbo, le convaincre de partir dans la dignité, rien n`y fit. Bien au contraire, l`ancien chef de l`Etat continue de narguer tout le monde. Il se paie le luxe de refuser au téléphone au président de la première puissance économique et militaire du monde, les Etats-Unis. Gbagbo refuse de partir, il déclare même à qui veut l`entendre qu`il ne bougera pas, et qu`à tous les médiateurs qui viendront le voir, il répétera la même chose. Si Ben Ali était considéré par son peuple comme un autocrate, un dictateur, Laurent Gbagbo doit sûrement appartenir à une race de dictateurs plus redoutables, sans état d`âme. En effet, la mobilisation des Tunisiens dans la rue a duré juste quelques jours, la police a tiré sur les manifestants et elle a fait 17 morts. Pour Ben Ali, pas questions d`attendre, il prend des mesures pour contenter les manifestants, dissolution du gouvernement, élections anticipées dans 6 mois. La rue crie "non" ! Mais de toute évidence, le déclic est venu, encore une fois de l`armée.
L`armée tunisienne, l`armée de Philippe Mangou
Lorsque la police a ouvert le feu sur les manifestants à divers endroits de Tunis et que celle-ci semblait débordée par la marée humaine qui ne faiblissait pas, il a été demandé à l`armée de revenir en renfort aux forces de l`ordre. Mais en généraux responsables, la hiérarchie militaire a fait savoir à Ben Ali qu`il devrait quitter le pouvoir et que l`armée tunisienne républicaine ne pouvait accepter que l`on tire sur le peuple et tue 17 personnes. Chez nous, il y a eu plus de 300 morts en 28 jours, mais cela n`empêche pas nos généraux de dormir, chaque milicien et mercenaire écument les populations dans les quartiers, cela ne gêne personne au sein de la grande muette. Le siège du Pdci a été attaqué, il y a eu un mort, aucun bruit de compassion de la police, ni du CEMA. Quand on découvre ou on parle d`existence de charnier, ce sont ces Fds qui bouclent le terrain pour empêcher toutes inspections des lieux. Mais lorsque "les patriotes" essuient un camouflet en riposte à une de leurs nombreuses attaques, ce sont les forces de l`Onuci qu`on cloue au pilori, ou menace.
Le président Ben Ali n`a pas voulu qu`il y ait 1000 morts, ni attendre un ballet de médiateurs africains avant de se résoudre à partir du pouvoir. De même, l`armée tunisienne n`a pas attendu de compter 300 morts avant de choisir le camp du peuple. Mais en Côte d`Ivoire, des généraux ont choisi de cautionner la forfaiture, un hold-up électoral. Ils prétendent servir la cause de la Constitution alors qu`au-dessus de la Constitution, il y a le peuple, le véritable titulaire de la souveraineté, qui s`est exprimé dans les urnes. Assurément tout ce beau monde a failli, Gbagbo et ses généraux à qui il a distribué des galons comme des petits bonbons. Ben Ali qui a construit la Tunisie est parti hier et son pays n`a point sombré dans le chaos. La Côte d`Ivoire existait avant Laurent, la Côte d`Ivoire survivra à Gbagbo Laurent.
Paul Koudou
Comparaison n`est certes pas raison, mais l`examen de quelques paramètres permet de relever que ce qui vient de se produire en Tunisie présente quelques traits de ressemblance avec la situation que vit la Côte d`Ivoire.
La crise post-électorale en Côte d`Ivoire occasionnée par un club d`amis, assoiffés de pouvoir et soucieux avant tout de protéger leurs privilèges au détriment du peuple ivoirien qui s`est exprimé le 28 novembre 2010 dans les urnes, a officiellement fait plus de 300 morts. Des charniers, des exactions quotidiennes sont commises chaque jour sur les Ivoiriens, le sang coule. Parallèlement, la communauté internationale multiplie les initiatives, des médiateurs affluent du monde et l`Afrique pour raisonner M. Gbagbo, le convaincre de partir dans la dignité, rien n`y fit. Bien au contraire, l`ancien chef de l`Etat continue de narguer tout le monde. Il se paie le luxe de refuser au téléphone au président de la première puissance économique et militaire du monde, les Etats-Unis. Gbagbo refuse de partir, il déclare même à qui veut l`entendre qu`il ne bougera pas, et qu`à tous les médiateurs qui viendront le voir, il répétera la même chose. Si Ben Ali était considéré par son peuple comme un autocrate, un dictateur, Laurent Gbagbo doit sûrement appartenir à une race de dictateurs plus redoutables, sans état d`âme. En effet, la mobilisation des Tunisiens dans la rue a duré juste quelques jours, la police a tiré sur les manifestants et elle a fait 17 morts. Pour Ben Ali, pas questions d`attendre, il prend des mesures pour contenter les manifestants, dissolution du gouvernement, élections anticipées dans 6 mois. La rue crie "non" ! Mais de toute évidence, le déclic est venu, encore une fois de l`armée.
L`armée tunisienne, l`armée de Philippe Mangou
Lorsque la police a ouvert le feu sur les manifestants à divers endroits de Tunis et que celle-ci semblait débordée par la marée humaine qui ne faiblissait pas, il a été demandé à l`armée de revenir en renfort aux forces de l`ordre. Mais en généraux responsables, la hiérarchie militaire a fait savoir à Ben Ali qu`il devrait quitter le pouvoir et que l`armée tunisienne républicaine ne pouvait accepter que l`on tire sur le peuple et tue 17 personnes. Chez nous, il y a eu plus de 300 morts en 28 jours, mais cela n`empêche pas nos généraux de dormir, chaque milicien et mercenaire écument les populations dans les quartiers, cela ne gêne personne au sein de la grande muette. Le siège du Pdci a été attaqué, il y a eu un mort, aucun bruit de compassion de la police, ni du CEMA. Quand on découvre ou on parle d`existence de charnier, ce sont ces Fds qui bouclent le terrain pour empêcher toutes inspections des lieux. Mais lorsque "les patriotes" essuient un camouflet en riposte à une de leurs nombreuses attaques, ce sont les forces de l`Onuci qu`on cloue au pilori, ou menace.
Le président Ben Ali n`a pas voulu qu`il y ait 1000 morts, ni attendre un ballet de médiateurs africains avant de se résoudre à partir du pouvoir. De même, l`armée tunisienne n`a pas attendu de compter 300 morts avant de choisir le camp du peuple. Mais en Côte d`Ivoire, des généraux ont choisi de cautionner la forfaiture, un hold-up électoral. Ils prétendent servir la cause de la Constitution alors qu`au-dessus de la Constitution, il y a le peuple, le véritable titulaire de la souveraineté, qui s`est exprimé dans les urnes. Assurément tout ce beau monde a failli, Gbagbo et ses généraux à qui il a distribué des galons comme des petits bonbons. Ben Ali qui a construit la Tunisie est parti hier et son pays n`a point sombré dans le chaos. La Côte d`Ivoire existait avant Laurent, la Côte d`Ivoire survivra à Gbagbo Laurent.
Paul Koudou