Le gouvernement de Guillaume Kigbafori Soro est au travail. Le ministre du Plan et du Développement, Dr Albert Mabri Toikeusse, séjourne dans la capitale sénégalaise (Dakar) depuis quelques jours. Il a été dépêché par le gouvernement démocratiquement élu pour aller y échanger avec les autorités sénégalaises sur la situation postélectorale qui prévaut en Côte d’Ivoire depuis près d’un mois. Face à la presse sénégalaise hier, le ministre Mabri Toikeusse a invité le gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(BECEAO), Philippe Henri Dakoury Tabley, à bloquer tous les comptes de la Côte d’Ivoire inscrits dans les Livres de l’Institution régionale bancaire. « (…) Nous avons demandé au gouvernement de la BCEAO le blocage de tous les comptes de la Bceao et de prendre toutes les mesures pour qu’il n’y ait pas de décaissement », a indiqué le ministre Mabri lors d’une conférence de presse tenue hier à Dakar. Il a relevé que le gouvernement Soro a également exigé du gouverneur Henri Dakoury le point sur les encaissements opérés depuis le 28 Novembre 2010 et de prendre des mesures vis-à-vis de ses collaborateurs qui ne se plieraient pas à ces recommandations. Toutefois, le collaborateur du président Alassane Ouattara, s’est indigné du fait que les comptes de l’Etat Ivoirien à l’Agence principale de la Bceao continuent d’être alimentés. « C’est pour faire face à tout cela que j’ai été dépêché ici à Dakar pour m’entretenir avec le gouverneur de la Bceao en prélude à la réunion des chefs d’Etat de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) qui se tiendra la semaine prochaine à Bamako », a-t-il expliqué. Le ministre du Plan et du Développement a cependant indiqué que le gouvernement dans lequel il siège a la certitude que la sortie d’argent au niveau de l’Agence principale de la Bceao en Côte d’Ivoire se fait sous la menace de plus 50 hommes armés favorables à Laurent Gbagbo. S’agissant des recettes provenant des taxes sur le café et cacao, Dr Mabri a souligné qu’elles doivent être versées à la Bceao. Malheureusement, a-t-il déploré, le système est contourné et l’argent est encaissé selon des normes qui ne sont reconnues par les Institutions bancaires. « Même les taxes douanières, les impôts et les recettes du pétrole doivent faire l’objet de versement à la Bceao pour que soit appliqué le système de compensation, mais le secteur des affaires est tellement menacé par le camp Gbagbo que rien de celas n’est appliqué », a affirmé le ministre du président Alassane Ouattara.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé
