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Politique Publié le mercredi 19 janvier 2011 | Le Patriote

Réunion des chefs d’Etat-major de la CEDEAO - Le plan secret des militaires pour faire partir Gbagbo

© Le Patriote Par DR
Contestation des résultats des élections : Les chefs d’état-major de la Cédéao se réunissent à Bamako (Mali) pour finaliser l’option militaire devant rétablir la démocratie en Côte d’Ivoire
Photo: chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao, lors de la 26è réunion de leur organisation en Sierra Leone
La stratégie pour faire partir Laurent Gbagbo est à sa dernière phase. En effet, au cours de la 28ème session ordinaire du comité des Chefs d’Etat major de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) qui se tient du 18 au 20 janvier 2011, la crise ivoirienne a figuré en bonne place lors de la journée d’hier, à l’hôtel Salam de Bamako, au Mali. Cette réunion de haut niveau a marqué la détermination et la disponibilité des Chefs d’Etat-major à régler tous les conflits de la sous-région. Il s’agit pour la Cedeao de se doter de stratégie visant à sauvegarder la paix et la quiétude dans cet espace commun. Les chefs d’Etat-major, par la voix du Général de brigade Mahamane Touré, commissaire chargé des affaires politiques de la paix et de la sécurité de la commission de la Cedeao, ont marqué leur déception au sujet de la Côte d’Ivoire qui n’a pu suivre l’exemple de la Guinée dont l’élection s’est déroulée dans ‘‘ le calme et la tranquillité’’. Pour Mahamane Touré, il est inconcevable que la Côte d’Ivoire soit dans cette situation surtout que la deuxième conférence extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue le 24 décembre 2010 à Abuja (Nigeria) a reconnu Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d’Ivoire et que ce statut est non-négociable par Gbagbo.
Il a rappelé que du 28 au 29 décembre 2010 à Abuja, des directives ont été données pour la mise en place d’une équipe visant à planifier les actions futures y compris la sécurisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia en cas de fin de non-recevoir, opposée au message de la Cedeao. Car comme l’a souligné le Général Gabriel Poudiougou, Chef d’Etat-major des Armées du Mali ‘‘ nul ne viendra résoudre les problèmes de sécurité en Afrique de l’ouest à la place des populations ouest africaines’’. Quant à Oluseyi Petinrin, général d’armée aérienne, président du Comité des Chefs d’Etat-major de la Cedeao, il ne s’est pas embarrassé de fioritures en ce qui concerne une intervention en Côte d’Ivoire : « Nos préparatifs sont très bien avancés et nous sommes prêts à passer à l’action si nécessaire… », a-t-il averti. Même si rien n’a filtré du huis clos entre les Chefs d’Etat-major, des sources concordantes ont expliqué qu’il s’est agi de peaufiner la stratégie définitive visant à lancer l’offensive.

La stratégie militaire des Chefs d’Etat-major

Car comme l’a révélé Chief Marshal Oluseyi Petinrin, la situation est devenue intenable pour les pays de la Cedeao. Surtout que cela fait plus de trois semaines que Abuja a défini les contours de l’action à mener. Dans les coulisses et selon des indiscrétions, les Chefs d’Etat-major estiment qu’il est temps d’écarter Gbagbo du pouvoir le plus rapidement possible pour que le gouvernement légitime puisse être mis en place afin de démarrer ses activités. Mais tout ne vas pas se faire à l’emporte-pièce. Selon le plan qui a été concocté, au cas où des représailles seraient orchestrées par les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire contre des populations ivoiriennes et les ressortissants ayant offert des militaires dans le cadre de cette opération, il est déjà envisagé, avant toute intervention de la Cedeao, l’évacuation des personnes en danger. Au niveau de l’effectif, le Nigeria qui est pressenti pour avoir le plus gros contingent pourrait débarquer avec un important bataillon, des escadrons de combat, un escadron d’hélicoptères d’attaques, etc. Il n’est pas exclu que des Forces spéciales prennent part à cette opération et que la navigation fluviale soit maîtrisée. Sauf changement de dernière minute, ce sont près de 20 000 soldats qui seront mobilisés pour une action éclair. Notre source indique que plus de la moitié des pays de la Cedeao ont déjà donné leur accord. Dans son allocution d’ouverture, le ministre de la Défense et des Anciens combattants du Mali, Natié Pléah, a exhorté les Chefs d’Etat-major à aller de l’avant. « Face aux nouveaux défis sécuritaires, vous devez réussir la préparation opérationnelle des forces dans un cadre de concertation mutuelle et de fraternité agissante sous l’impulsion de l’autorité politique », leur a-t-il dit. Selon lui, face à la pertinence des points inscrits à l’ordre du jour, il engage les Chefs d’Etat-major à trouver la synergie d’action nécessaire à la pleine réussite des missions qui en découlent. « Je ne doute pas que vos conclusions et recommandations seront appréciées à leur juste valeur par l’échelon politique de décisions », a-t-il fait savoir. Ces Chefs militaires qui ont en charge la coordination de la défense, de l’intégrité territoriale des pays de la Cedeao et de la protection des personnes et des biens sont décidés à installer le Gouvernement légitime de la Côte d’Ivoire si les négociations échouent et dès qu’on les sollicite. Dans tous les cas, une conférence de presse pourrait avoir lieu aujourd’hui, avant la clôture de la réunion prévue demain.

Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Bamako)
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