Les Chefs d’Etat-major de la CEDEAO n’en démordent pas. Ils se disent disposés à réussir une éventuelle intervention militaire en Côte d’Ivoire. Ils l’ont dit lors de la clôture de la 28ème session ordinaire du Comité des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO qui a pris fin hier, à l’hôtel Salam de Bamako. Dans son intervention, le président de ce Comité, le Nigerian Oluseyi Petinrin, Général d’armée aérienne, a expliqué qu’il y a eu deux jours de « discussions positives » qui ont permis d’apprécier le niveau de professionnalisme des militaires ouest africains. Aussi, a-t-il salué la grande contribution des premiers responsables des forces onusiennes de la Côte d’Ivoire et du Liberia. Toute chose qui a été un atout pour une meilleure compréhension de la crise ivoirienne et de la présence des réfugiés ivoiriens tout le long de la frontière ivoiro-libérienne. Convaincu que les problèmes de la CEDEAO ne peuvent être réglés que par la CEDEAO, Oluseyi Petinrin a souligné que les résultats obtenus lors de ce conclave aideront à franchir une étape supplémentaire dans la sécurisation des pays de la sous-région. En ce qui concerne le cas spécifique de la Côte d’Ivoire, le général d’armée aérienne du Nigéria, a révélé qu’une esquisse de plan a été présentée pour minimiser les effets au niveau du Liberia. Cela, grâce aux données reçues des différents responsables des forces onusiennes de ces deux pays. Mieux, les chefs d’Etat-major ont pu s’informer sur tout ce qui se passe dans la sous-région au plan militaire. « Nous avons longuement discuté de la crise ivoirienne. Les chefs d’Etat de la CEDEAO nous ont donné des instructions pour que nous préparions nos troupes pour leur déploiement. Si la question de la crise ivoirienne est réglée par la politique il n’y aura pas d’intervention militaire », a-t-il révélé. Cependant pour lui, si toutes les tentatives échouent ils interviendront. « C’est pour cela que nous nous préparons et nous attendons que toutes les voies du dialogue soient rompues pour agir. Sachez cependant qu’un plan militaire ne se dévoile pas. Mais, si quelqu’un pense que c’est du bluff, tant pis pour lui », a prévenu le nigérian. Selon lui, les chefs d’Etat-major sont sous la responsabilité des chefs d’Etat et c’est à ces derniers de déterminer le moment opportun. Pour Oluseyi, la préparation étant un reflexe militaire, ils sont en attente des consignes. « Nous attendons le jour-j pour passer à l’offensive. Et j’espère que vous avez pris bonne note », a-t-il dit aux plus sceptiques. Répondant à une question relative aux 2000 casques bleus supplémentaires, Oluseyi Petinrin a ironisé en précisant que « l’Onu c’est l’Onu et la CEDEAO c’est la CEDEAO », tout en reconnaissant les efforts faits par cette entité. « Notre tâche est claire et pas ambiguë : Nous allons l’exécuter quand on nous demandera de le faire », a-t-il conclu.
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Bamako)
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Bamako)