Mine de dépit au golf. La surenchère n’a pas payé. L’option militaire cyniquement réclamée à cor et à cri par les locataires des chambres de l’Hôtel du Golf n’est pas passé. Les chefs d’état-major de l’Uemoa ayant décidé de ne même pas évoquer la situation en Côte d’Ivoire au cours de cette 28e session de leur Assemblée générale ordinaire plutôt consacré à la lutte contre la drogue et le terrorisme aux frontières des Etats ouest-africains. Et pour définitivement clouer au pilori les pyromanes de Ouattara, le commissaire de cette Assemblée générale, interrogé en marge de ces assises, a à nouveau, écarté la thèse de l’intervention militaire en Côte d’ivoire pour résoudre la crise. L’Ecomog ne viendra pas sauver le soldat Ouattara. De quoi doucher l’enthousiasme du camp Ouattara qui annonce depuis le début de la crise post-électorale, avec une forte dose d’inconscience, le recours à la force pour faire aboutir leur cabale. Les brûlots proches de Ouattara n’auront pas leur western annoncé avec tant de jubilation. L’occasion pour eux de se rendre compte qu’il n’ya que dans leur camp que la raison s’est évanouie. Les soldats ouest-africains sont restés sourds aux cris d’orfraie et les intrigues de l’Elysée. Ils refusent de faire de la sous traitance pour la guerre que Sarkozy veut faire à la Côte d’Ivoire. Puisque tout le monde, à part Ouattara bien sûr, mesure les conséquences d’une guerre en Côte d’Ivoire. Le camp Ouattara qui continue de brasser du vent ne démord pas pour autant. Il veut avoir sa guerre et met tout en œuvre pour l’obtenir. Et face aux hésitations de ces alliés officiels qui ne sont plus sûrs de renverser le Président Gbagbo, même par la force, il recrute dans l’ombre pour jouer son va-tout. Décider à « gnagami le pays » faute de pouvoir le diriger. Une sorte de baroud d’honneur macabre avant de tirer sa révérence. Les bruits de bottes de Bouaké participent de cette stratégie. Et si certains dirigeants de la sous-région (Blaise Compaoré en premier), malgré la position suffisamment claire des chefs d’état-major de la Cedeao, continuent de brandir la menace de l’Ecomog, c’est juste pour couvrir les mercenaires de Ouattara d’un verni de légitimité.
Emmanuel Fofana
Emmanuel Fofana