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Politique Publié le samedi 22 janvier 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Sur la radio ONU-CI / Gnamien Yao à propos de l’intervention militaire contre Gbagbo : ‘’L’usage de la force va embraser toute la sous-région’’

Le Conseiller diplomatique du Président Laurent Gbagbo Gnamien Yao était hier vendredi 21 janvier 2011 l’invité de la Radio de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONU-CI). Au cours de l’entretien il a montré son inquiétude sur le recours à la force pour résoudre la crise ivoirienne. Le contenu de l’entretien.

Que reprochez-vous au Premier Ministre kényan Raila Odinga comme médiateur dans la résolution de la crise post électoral en Côte d’Ivoire ?

Tant que, M. Raila Odinga ne comprendra pas que le médiateur n’est pas un juge, il ne sera pas le bienvenu dans le règlement du conflit en Côte d’Ivoire. Un médiateur a pour principale vocation de ramener à la table de négociation les deux parties en conflit. Et tant qu’on se contentera de recevoir séparément ou de rendre visite séparément au Président Laurent Gbagbo et au Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara, on n’est pas en train de régler la crise ivoirienne. Lui-même est symbole de conflit post électoral. Au Kenya, il a bien fallu que le Secrétaire général de l’Onu d’alors Kofi Anan veuille accepter que lui et le Président Kibaki s’asseyent autour de la même table pour régler le conflit kényan. Donc, nous disons qu’en prenant ouvertement position, le Premier ministre Raïla Odinga a mis fin à son implication dans le règlement de la crise en Côte d’Ivoire.

Quand vous dites qu’il a pris position qu’est ce que cela veut dire ?
Cela veut dire qu’il a volontairement ou involontairement fait des insinuations qui prouvent que sans avoir permis au deux parties en conflit de s’exprimer en sa présence, il a dit des choses qui ne sont pas de nature à favoriser le règlement pacifique de la crise en Côte d’Ivoire.

Notamment…
Il ne m’appartient pas de les rappeler. Vous-même savez pourquoi le gouvernement récuse sa médiation.

Qu’est ce que vous proposez pour une meilleure médiation en Côte d’Ivoire ?

Nous sommes contents de nous exprimer chaque fois sur la radio onusienne parce que l’Onu elle-même est un forum de discussions et de débats où cohabitent des nations non démocratiques ; des nations a peu près démocratiques ; des nations développées ; des nations non développées.

Et, l’objectif de l’Onu, c’est que, quand il y a un problème, les parties en conflit s’asseyent l’une en face de l’autre et s’expriment. Il est entendu que pour que le conflit se règle, le médiateur qui viendra en Côte d’Ivoire doit pouvoir aménager un espace où le Président Gbagbo et Premier ministre Alassane Dramane Ouattara pourront dire à la Communauté internationale et à la presse du monde pourquoi et comment chacun d’eux réclame la victoire après l’élection présidentielle.

Tant qu’on ne l’aura pas fait, on n’aura pas résolu le problème.

En clair vous demandez un face-à-face Laurent Gbagbo-Alassane Ouattara ?

Dans toutes les sociétés évoluées, il y a ce qu’on appelle le contradictoire. C’est pourquoi, il y a le procès. Quand on vient et qu’on se rend chez le Président Gbagbo et chez le Premier Ministre Ouattara, ça s’appelle instruire le dossier. Une fois qu’on a instruit le dossier, on demande aux deux qui s’accusent mutuellement d’être présents au cours d’une confrontation. Et, c’est à l’issue de la confrontation que se dégage la vérité.

Vous ne pensez pas que cette décision de récusation aurait encore fait durer la crise que traverse la Côte d’Ivoire ?

Il vaut mieux que la crise dure de façon pacifique que, de vouloir la raccourcir par l’utilisation de la force. Et, quand je le dis, j’emprunte cela à ceux qui veulent qu’on utilise la force. Avant que, les Américains et les Britanniques n’aillent en guerre en Irak en 2003, c’est la voix de la France qui a dit au monde que la guerre peut être un chemin rapide dans la résolution des conflits mais ce n’est pas le chemin le plus court. Nous disons que la force ne résoudra aucun problème en Côte d’Ivoire. Bien au contraire l’usage de la force va embraser toute la sous-région.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de décider de l’envoi de deux mille Casques bleus supplémentaires en Côte d’Ivoire. Comment interprétez-vous cette décision ?

Vous savez très bien que les Casques bleus viennent et ne combattront jamais le peuple de Côte d’Ivoire. Vous savez très bien que, le Conseil de Sécurité en prenant ces décisions nous emmènent à faire preuve de dépassement et régler nous-mêmes notre problème. Personne mieux que les Ivoiriens ne viendra résoudre leurs problèmes. Pour que le problème soit réglé, il faut que Laurent Gbagbo et le Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara acceptent dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire de s’asseoir à la même table de négociation et de trouver la solution à leurs problèmes.

Est-ce que franchement vous croyez véritablement au règlement de cette crise par la voie diplomatique, par le dialogue ?

Est-ce que la crise ivoirienne est plus grave que l’apartheid que nous avons connu en Afrique du Sud ? Frédéric De KlercK et Nelson Mandela ont accepté de surmonter les épisodes sombres de l’apartheid pour s’asseoir à la même table de négociation et trouver une solution. C’est vous dire que, tant qu’il y a des hommes, il y a des conflits. Et, comme nous l’avons dit souvent, la seule voie que la Côte d’Ivoire propose au monde entier: c’est celle de la négociation

Retranscrit par Koné Yacouba
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