Plus rien ne fera reculer Laurent Gbagbo dans sa tentative de confiscation du pouvoir. Même si les arguments développés ne résistent pas à un tout petit peu à la lucidité.
Souveraineté. Voilà le refrain favori du camp Gbagbo dans sa campagne de légitimation de la confiscation du pouvoir. Respecter la souveraineté de la Côte d`Ivoire, signifie qu`il faut respecter la décision du Conseil constitutionnel, qui proclame Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin du 28 novembre ? Des voix plus autorisées, notamment celle de l`éminent juriste Francis Wodié, ont battu en brèche cette argumentation en démontrant que Paul Yao-N`dré et ses conseillers avaient tordu le cou au droit pour sauver la mise à l`ami Gbagbo.
Ce dont il est question ici, c`est cette manipulation qui tend à ramener le peuple de Côte d`Ivoire à la personne de l`ancien chef de l`Etat. Ceux qui s`empressent de proclamer leur soutien au perdant du 28 novembre, au motif qu`ils respectent les institutions ivoiriennes, devraient se laisser aller à un petit examen de conscience. Quelle Côte d`Ivoire veut-on laisser en héritage à ses enfants lorsqu`on nie l`évidence qui est que la souveraineté n`appartient qu`au peuple ivoirien et non à un individu ? Le peuple souverain de Côte d`Ivoire s`est-il prononcé le 31 octobre, puis le 28 novembre 2010 ? Alassane Ouattara est-il sorti victorieux de la compétition ? La Constitution que le peuple s`est librement donnée n`imposait-elle pas à Yao-N`dré de décider une reprise du scrutin au lieu de son annulation dans 13 départements ?
Selon que l`on réponde par l`affirmative ou la négative à ces questions, l`on reconnaît ou non au peuple le droit inaliénable de disposer de sa souveraineté. Laurent Gbagbo qui aime à rappeler qu`il a été élu, en 2000, par le peuple pour cinq ans doit tout simplement accepter aujourd`hui que ce même peuple lui a retiré sa confiance. Que ce soit au profit de son irréductible ennemi ou pas. Et, en fait d`invasion du pays par des armées étrangères, c`est le peuple souverain qui se donne aujourd`hui les moyens pour faire respecter son choix. Il démontre par-là qu`il peut confier des responsabilités temporaires à un des siens, mais cela ne le réduit pas à la personne de ce citoyen.
Félix Houphouet-Boigny a rendu de grands services à la Côte d`Ivoire qu`il a conduite vers l`indépendance et à une relative prospérité économique. Mais, le ``Vieux`` n`était pas le peuple ivoirien. Henri Konan Bédié a géré le pays pendant sept ans ; il n`était pas le peuple ivoirien. Lui-même l`a démontré en acceptant d`aller en exil quand il est apparu que le peuple ne descendrait pas dans la rue pour le protéger du coup d`Etat.
Le général Robert Guéi n`était pas non plus le peuple même s`il a été acclamé en décembre 1999.
Donc, comme ses prédécesseurs, Laurent Gbagbo ne peut pas être le peuple de Côte d`Ivoire.
Après lui, les Ivoiriens briseront les barrières artificielles érigées entre eux et continueront à vivre ensemble. Ils fréquenteront les mêmes lieux de culte et les mêmes marchés. Ils vibreront ensemble devant les prouesses des Eléphants, face à leur drapeau national, etc. Enfin, tous les cinq ans, ils se donneront rendez-vous dans les urnes pour que le peuple demeure souverain.
Kesy B. Jacob
Souveraineté. Voilà le refrain favori du camp Gbagbo dans sa campagne de légitimation de la confiscation du pouvoir. Respecter la souveraineté de la Côte d`Ivoire, signifie qu`il faut respecter la décision du Conseil constitutionnel, qui proclame Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin du 28 novembre ? Des voix plus autorisées, notamment celle de l`éminent juriste Francis Wodié, ont battu en brèche cette argumentation en démontrant que Paul Yao-N`dré et ses conseillers avaient tordu le cou au droit pour sauver la mise à l`ami Gbagbo.
Ce dont il est question ici, c`est cette manipulation qui tend à ramener le peuple de Côte d`Ivoire à la personne de l`ancien chef de l`Etat. Ceux qui s`empressent de proclamer leur soutien au perdant du 28 novembre, au motif qu`ils respectent les institutions ivoiriennes, devraient se laisser aller à un petit examen de conscience. Quelle Côte d`Ivoire veut-on laisser en héritage à ses enfants lorsqu`on nie l`évidence qui est que la souveraineté n`appartient qu`au peuple ivoirien et non à un individu ? Le peuple souverain de Côte d`Ivoire s`est-il prononcé le 31 octobre, puis le 28 novembre 2010 ? Alassane Ouattara est-il sorti victorieux de la compétition ? La Constitution que le peuple s`est librement donnée n`imposait-elle pas à Yao-N`dré de décider une reprise du scrutin au lieu de son annulation dans 13 départements ?
Selon que l`on réponde par l`affirmative ou la négative à ces questions, l`on reconnaît ou non au peuple le droit inaliénable de disposer de sa souveraineté. Laurent Gbagbo qui aime à rappeler qu`il a été élu, en 2000, par le peuple pour cinq ans doit tout simplement accepter aujourd`hui que ce même peuple lui a retiré sa confiance. Que ce soit au profit de son irréductible ennemi ou pas. Et, en fait d`invasion du pays par des armées étrangères, c`est le peuple souverain qui se donne aujourd`hui les moyens pour faire respecter son choix. Il démontre par-là qu`il peut confier des responsabilités temporaires à un des siens, mais cela ne le réduit pas à la personne de ce citoyen.
Félix Houphouet-Boigny a rendu de grands services à la Côte d`Ivoire qu`il a conduite vers l`indépendance et à une relative prospérité économique. Mais, le ``Vieux`` n`était pas le peuple ivoirien. Henri Konan Bédié a géré le pays pendant sept ans ; il n`était pas le peuple ivoirien. Lui-même l`a démontré en acceptant d`aller en exil quand il est apparu que le peuple ne descendrait pas dans la rue pour le protéger du coup d`Etat.
Le général Robert Guéi n`était pas non plus le peuple même s`il a été acclamé en décembre 1999.
Donc, comme ses prédécesseurs, Laurent Gbagbo ne peut pas être le peuple de Côte d`Ivoire.
Après lui, les Ivoiriens briseront les barrières artificielles érigées entre eux et continueront à vivre ensemble. Ils fréquenteront les mêmes lieux de culte et les mêmes marchés. Ils vibreront ensemble devant les prouesses des Eléphants, face à leur drapeau national, etc. Enfin, tous les cinq ans, ils se donneront rendez-vous dans les urnes pour que le peuple demeure souverain.
Kesy B. Jacob