Guillaume Soro, premier ministre nommé par Alassane Ouattara (proclamé président de la République par la Cei) a prononcé à Bamako à l’hôtel amitié, une conférence de presse à l’issue du 15ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, qui s’est déroulé dans cette ville. Nous vous proposons un extrait des échanges avec les journalistes.
(…) Quelles sont les actions que vous allez entreprendre pour que la situation s’améliore pour que ceux qui sont à l’intérieur vivent normalement, et pour que ceux qui sont à l’extérieur, rentrent au pays ?
Guillaume Soro: J’ai plutôt l’âme d’un combattant qui est convaincu qu’il a engagé une lutte, qui bien entendu, espère voir le dénouement de ce combat, de cette lutte (…). Donc je pense que j’ai réussi mon combat qui était de faire une bonne élection. Ce dont vous parlez, la crise actuelle est liée au déni de la démocratie. Et ça, on le voit partout. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire seulement. Quelqu’un est élu, et il y a un président sortant qui n’accepte pas de quitter le pouvoir. M. Laurent Gbagbo sait bel et bien qu’il a perdu les élections puisque je le lui ai dit. Je me suis rendu à sa résidence, et je pense que je suis l’un des rares Ivoiriens, dans une circonstance exceptionnelle, sécuritaire dangereuse, à me rendre chez lui - c’était le 1er décembre 2010 - accompagné de mes collaborateurs, pour le lui dire. Puisque j’avais les tendances. J’avais les résultats. Je le lui ai dit. Il ne peut pas dire qu’il ne sait pas qu’il a perdu l’élection. Mais enfin ! Même si on n’est pas un spécialiste de la politique, mais pour peu qu’on ait du bon sens, en Côte d’Ivoire, il y a trois forces politiques. Il y a M. Bédié qui représente une force politique. Il y a M. Gbagbo qui représente une force politique. Il y a M. Alassane Dramane Ouattara qui représente une force politique. Mais, nous tous, on sait calculer. Il y a trois forces politiques, si deux se mettent ensemble, elles ne peuvent que gagner. Il y a trois forces. A supposé même qu’on donne un tiers à chacun. Si les deux autres mettent leur un tiers ensemble, ça fait deux tiers ils gagnent l’élection. On n’a même pas besoin de l’Onu pour savoir. Moi je souhaite, et je l’ai dit au président sortant, on n’est pas un grand homme parce qu’on est président de la République. Laurent Gbagbo, s’il avait accepté de passer pacifiquement le pouvoir en Côte d’Ivoire, il aurait pu être le père de la démocratie en Côte d’Ivoire.
On l’aurait honoré, lui, l’homme de gauche. S’accrocher à un pouvoir. On a aujourd’hui, plus de trois cents morts, plus de 20.000 réfugiés à l’extérieur. Avec toutes les condamnations et sanctions, qu’est-ce qu’il laisse en héritage à ses enfants ? Des sanctions ? Lui, l’historien ? Donc, arrêtons la manœuvre. Il sait qu’il a perdu l’élection. Maintenant qu’un groupe le convainc de demeurer dans la confiscation du pouvoir, il a tort de le faire. M. Alassane a gagné les élections. Il aurait pu être grand comme Kérékou qui est parti, qui est revenu. Comme Diouf qui est parti, qui n’est pas revenu. Quel délice y a-t-il à être un président reclus dans son palais, condamné partout ? On lui dit, ‘’vous ne pouvez pas voyager’’. Il dit ‘’je ne voyageais pas avant’’. Mais, et tes enfants qui étaient étudiants aux Etats-Unis ? Et tous ses compagnons qu’il fait sanctionner ? Donc, arrêtons. Je ne suis pas un plaisantin. J’ai organisé ces élections. Je sais qui a gagné (…).
Le sommet de l’Uemoa, a-t-il débattu de l’intervention militaire en Côte d’Ivoire, réclamée par le président Alassane Ouattara, et envisagée par la Cedeao. Que devient cette option quand on sait que de plus en plus, il y a des hésitations ?
Je commencerai par la fin. L’intervention militaire est perçue par la Cedeao comme étant la dernière solution à entreprendre pour instaurer la démocratie en Côte d’Ivoire. Ils ont appelé cela, la force légitime. J’étais moi-même, il y a 48 heures, à Abuja pour voir le président en exercice de la Cedeao. C’est une question que nous avons passée en revue. Cette option fait son chemin. Le sommet de l’Uemoa n’a pas traité de cette question. C’était des questions de finances publiques.
Nous avons plutôt eu à l’ordre jour, la situation financière et la crise électorale en Côte d’Ivoire. Et vous connaissez le résultat auquel a abouti ce sommet. Je pense que tous les médiateurs que nous avons reçu en Côte d’Ivoire, à commencer par la délégation des chefs d’Etat de la Cedeao, le président Obasanjo et le premier ministre Odinga, tous ont pu prendre le pouls de la situation.
Chacun a pu aboutir à une conclusion.
Et de mon point de vue, je pense qu’évidemment, chacun a pu réaliser la détermination de chaque camp, à faire en sorte que sa position domine. Toutes ces médiations feront un compte-rendu, et nos instances décideront. Le président de la République a toujours affirmé qu’il est avant out, un homme de paix. Donc, il ne souhaite pas venir au pouvoir dans un bain de sang (…). Il est évident pour lui, que tant qu’il n’y aura pas une opération militaire organisée, Gbagbo ne quittera pas le pouvoir. Nous tous sommes convaincus. Mais laissons une chance à la paix de se faire en Côte d’Ivoire. Tous ceux qui brandiront le spectre de la guerre civile et de tueries de civils en Côte d’Ivoire quand on évoque l’option militaire, se trompent. L’option militaire en Sierra Leone, a mis fin aux exécutions sommaires, aux amputations de bras et bien d’autres. C’est parce qu’il y avait les pieds et les bras coupés en Sierra Leone, que l’option militaire est venue. Elle a mis fin à cela, et a donné une réelle perspective démocratique à ce pays qui connaît depuis lors, un président démocratiquement élu, qui connaît une paix. Et c’est un pays qui est résolument engagé dans la démocratie. C’était la même chose en Yougoslavie, quand l’Otan a dû intervenir pour arrêter les charniers et autres, qui étaient commis. Donc une intervention militaire en cohérence avec le droit et la légalité internationale, met fin au chaos. Ceux qui ne savent pas que dans un pays quand on a plus de 100, 200, 300 morts, c’est la guerre, doivent se réveiller. Parce qu’en Côte d’Ivoire, on a plus de 300 morts. Et que chaque jour qui passe, des citoyens sont exécutés. C’est à cela qu’il faut mettre fin. Et j’exhorte la Cedeao à aller rapidement à la mise en œuvre d’une opération, au nom du droit d’ingérence et de la sauvegarde de la démocratie. Je disais à des journalistes que s’il y avait eu une intervention militaire au Rwanda dès le départ, on n’aurait pas eu un million de mort, de génocide. Donc, il ne faut pas non plus tromper les Ivoiriens. On est revenu sur les questions financières. Evidemment, il n’est pas question pour nous, de laisser des ressources importantes aux mains du président sortant, qui les utilise non pas à des fins de développement mais à payer le salaire de mercenaires, et à l’achat d’armes. Est-ce que vous savez que c’est cet argent qui a servi à acheter des armes en Tchécoslovaquie. Ce n’était pas de l’argent pour nourrir les Ivoiriens.
Nous, nous avons envisagé une série de mesures. Entre l’asphyxie financière, la diplomatie qui est menée, et l’option militaire, évidemment Gbagbo sait bien que ses jours sont comptés. On a parlé du Rhdp. Moi je ne peux que parler du gouvernement. Est-ce que ça va au Rhdp ? Je suis premier ministre de la République de Côte d’Ivoire. Comme je n’ai pas encore entendu de mots suspects, il n’y a pas de raison…
Une intervention militaire de la Cedeao, peut-elle aller sans un mandat de l’Union africaine ?
Quand je parle de droit international et de légalité internationale, il faut qu’on se comprenne bien.
Est-ce qu’il est dans les prérogatives de la Cedeao, de recourir à la force légitime ? Je réponds oui. Le traité de la Cedeao, sauf erreur, en son article 56, dit bien que notre communauté peut recourir à la force légitime militaire quand la stabilité de la sous-région, est menacée, ou quand encore, il y a des violations massives de droits de l’homme. Il y a une série de critères. Avant que le gouvernement fasse la demande à la Cedeao, vous imaginez bien qu’on a pris le soin de regarder et de savoir si ça rentrait dans le champ de compétence de la Cedeao. Monsieur, je vous réponds oui. Donc la Cedeao n’a pas besoin de qui que ce soit pour mener une action militaire en Côte d’Ivoire. De la même façon que les chefs d’Etat de la Cedeao prennent leurs décisions à partir de textes qui régissent notre région, de la même façon, l’Afrique australe a certainement d’autres textes. Je dois avouer ma méconnaissance des textes qui régissent la Sadec. La Sadec a ses textes, l’Union africaine a ses textes. Donc la Cedeao peut intervenir au regard de ses textes. Elle est déjà intervenue militairement en Sierra Leone, il y a une jurisprudence. Parallélisme des formes donc rien ne s’y oppose. Maintenant je peux comprendre que des gens, pour des raisons qui leur sont propres, peuvent être inquiets. Mais pour les Ivoiriens qui, depuis 10 ans, souffrent du déni de démocratie, surtout pour les familles qui ont perdu à la fois leur fils, leur père, quand je parle ainsi, ils comprennent la justification de ce que je dis. C’est pourquoi, je pense que dans mon pays, ce que nous cherchons, ce n’est pas de faire la guerre parce que tout vaut mieux qu’une guerre.
Je le répète, tout vaut mieux qu’une guerre. Parce que si la Cedeao n’intervient pas, croyez-vous que tous ces Ivoiriens vont accepter l’arbitraire ? Hier, ils ne l’ont pas acceptés dans d’autres pays africains, aujourd’hui, ils ne l’accepteront pas en Côte d’Ivoire. Une opération militaire ciblée ne peut qu’abréger et faire l’économie de vies humaines en Côte d’Ivoire (…)
Propos recueillis à Bamako par
BAMBA Idrissa (Envoyé spécial)
(…) Quelles sont les actions que vous allez entreprendre pour que la situation s’améliore pour que ceux qui sont à l’intérieur vivent normalement, et pour que ceux qui sont à l’extérieur, rentrent au pays ?
Guillaume Soro: J’ai plutôt l’âme d’un combattant qui est convaincu qu’il a engagé une lutte, qui bien entendu, espère voir le dénouement de ce combat, de cette lutte (…). Donc je pense que j’ai réussi mon combat qui était de faire une bonne élection. Ce dont vous parlez, la crise actuelle est liée au déni de la démocratie. Et ça, on le voit partout. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire seulement. Quelqu’un est élu, et il y a un président sortant qui n’accepte pas de quitter le pouvoir. M. Laurent Gbagbo sait bel et bien qu’il a perdu les élections puisque je le lui ai dit. Je me suis rendu à sa résidence, et je pense que je suis l’un des rares Ivoiriens, dans une circonstance exceptionnelle, sécuritaire dangereuse, à me rendre chez lui - c’était le 1er décembre 2010 - accompagné de mes collaborateurs, pour le lui dire. Puisque j’avais les tendances. J’avais les résultats. Je le lui ai dit. Il ne peut pas dire qu’il ne sait pas qu’il a perdu l’élection. Mais enfin ! Même si on n’est pas un spécialiste de la politique, mais pour peu qu’on ait du bon sens, en Côte d’Ivoire, il y a trois forces politiques. Il y a M. Bédié qui représente une force politique. Il y a M. Gbagbo qui représente une force politique. Il y a M. Alassane Dramane Ouattara qui représente une force politique. Mais, nous tous, on sait calculer. Il y a trois forces politiques, si deux se mettent ensemble, elles ne peuvent que gagner. Il y a trois forces. A supposé même qu’on donne un tiers à chacun. Si les deux autres mettent leur un tiers ensemble, ça fait deux tiers ils gagnent l’élection. On n’a même pas besoin de l’Onu pour savoir. Moi je souhaite, et je l’ai dit au président sortant, on n’est pas un grand homme parce qu’on est président de la République. Laurent Gbagbo, s’il avait accepté de passer pacifiquement le pouvoir en Côte d’Ivoire, il aurait pu être le père de la démocratie en Côte d’Ivoire.
On l’aurait honoré, lui, l’homme de gauche. S’accrocher à un pouvoir. On a aujourd’hui, plus de trois cents morts, plus de 20.000 réfugiés à l’extérieur. Avec toutes les condamnations et sanctions, qu’est-ce qu’il laisse en héritage à ses enfants ? Des sanctions ? Lui, l’historien ? Donc, arrêtons la manœuvre. Il sait qu’il a perdu l’élection. Maintenant qu’un groupe le convainc de demeurer dans la confiscation du pouvoir, il a tort de le faire. M. Alassane a gagné les élections. Il aurait pu être grand comme Kérékou qui est parti, qui est revenu. Comme Diouf qui est parti, qui n’est pas revenu. Quel délice y a-t-il à être un président reclus dans son palais, condamné partout ? On lui dit, ‘’vous ne pouvez pas voyager’’. Il dit ‘’je ne voyageais pas avant’’. Mais, et tes enfants qui étaient étudiants aux Etats-Unis ? Et tous ses compagnons qu’il fait sanctionner ? Donc, arrêtons. Je ne suis pas un plaisantin. J’ai organisé ces élections. Je sais qui a gagné (…).
Le sommet de l’Uemoa, a-t-il débattu de l’intervention militaire en Côte d’Ivoire, réclamée par le président Alassane Ouattara, et envisagée par la Cedeao. Que devient cette option quand on sait que de plus en plus, il y a des hésitations ?
Je commencerai par la fin. L’intervention militaire est perçue par la Cedeao comme étant la dernière solution à entreprendre pour instaurer la démocratie en Côte d’Ivoire. Ils ont appelé cela, la force légitime. J’étais moi-même, il y a 48 heures, à Abuja pour voir le président en exercice de la Cedeao. C’est une question que nous avons passée en revue. Cette option fait son chemin. Le sommet de l’Uemoa n’a pas traité de cette question. C’était des questions de finances publiques.
Nous avons plutôt eu à l’ordre jour, la situation financière et la crise électorale en Côte d’Ivoire. Et vous connaissez le résultat auquel a abouti ce sommet. Je pense que tous les médiateurs que nous avons reçu en Côte d’Ivoire, à commencer par la délégation des chefs d’Etat de la Cedeao, le président Obasanjo et le premier ministre Odinga, tous ont pu prendre le pouls de la situation.
Chacun a pu aboutir à une conclusion.
Et de mon point de vue, je pense qu’évidemment, chacun a pu réaliser la détermination de chaque camp, à faire en sorte que sa position domine. Toutes ces médiations feront un compte-rendu, et nos instances décideront. Le président de la République a toujours affirmé qu’il est avant out, un homme de paix. Donc, il ne souhaite pas venir au pouvoir dans un bain de sang (…). Il est évident pour lui, que tant qu’il n’y aura pas une opération militaire organisée, Gbagbo ne quittera pas le pouvoir. Nous tous sommes convaincus. Mais laissons une chance à la paix de se faire en Côte d’Ivoire. Tous ceux qui brandiront le spectre de la guerre civile et de tueries de civils en Côte d’Ivoire quand on évoque l’option militaire, se trompent. L’option militaire en Sierra Leone, a mis fin aux exécutions sommaires, aux amputations de bras et bien d’autres. C’est parce qu’il y avait les pieds et les bras coupés en Sierra Leone, que l’option militaire est venue. Elle a mis fin à cela, et a donné une réelle perspective démocratique à ce pays qui connaît depuis lors, un président démocratiquement élu, qui connaît une paix. Et c’est un pays qui est résolument engagé dans la démocratie. C’était la même chose en Yougoslavie, quand l’Otan a dû intervenir pour arrêter les charniers et autres, qui étaient commis. Donc une intervention militaire en cohérence avec le droit et la légalité internationale, met fin au chaos. Ceux qui ne savent pas que dans un pays quand on a plus de 100, 200, 300 morts, c’est la guerre, doivent se réveiller. Parce qu’en Côte d’Ivoire, on a plus de 300 morts. Et que chaque jour qui passe, des citoyens sont exécutés. C’est à cela qu’il faut mettre fin. Et j’exhorte la Cedeao à aller rapidement à la mise en œuvre d’une opération, au nom du droit d’ingérence et de la sauvegarde de la démocratie. Je disais à des journalistes que s’il y avait eu une intervention militaire au Rwanda dès le départ, on n’aurait pas eu un million de mort, de génocide. Donc, il ne faut pas non plus tromper les Ivoiriens. On est revenu sur les questions financières. Evidemment, il n’est pas question pour nous, de laisser des ressources importantes aux mains du président sortant, qui les utilise non pas à des fins de développement mais à payer le salaire de mercenaires, et à l’achat d’armes. Est-ce que vous savez que c’est cet argent qui a servi à acheter des armes en Tchécoslovaquie. Ce n’était pas de l’argent pour nourrir les Ivoiriens.
Nous, nous avons envisagé une série de mesures. Entre l’asphyxie financière, la diplomatie qui est menée, et l’option militaire, évidemment Gbagbo sait bien que ses jours sont comptés. On a parlé du Rhdp. Moi je ne peux que parler du gouvernement. Est-ce que ça va au Rhdp ? Je suis premier ministre de la République de Côte d’Ivoire. Comme je n’ai pas encore entendu de mots suspects, il n’y a pas de raison…
Une intervention militaire de la Cedeao, peut-elle aller sans un mandat de l’Union africaine ?
Quand je parle de droit international et de légalité internationale, il faut qu’on se comprenne bien.
Est-ce qu’il est dans les prérogatives de la Cedeao, de recourir à la force légitime ? Je réponds oui. Le traité de la Cedeao, sauf erreur, en son article 56, dit bien que notre communauté peut recourir à la force légitime militaire quand la stabilité de la sous-région, est menacée, ou quand encore, il y a des violations massives de droits de l’homme. Il y a une série de critères. Avant que le gouvernement fasse la demande à la Cedeao, vous imaginez bien qu’on a pris le soin de regarder et de savoir si ça rentrait dans le champ de compétence de la Cedeao. Monsieur, je vous réponds oui. Donc la Cedeao n’a pas besoin de qui que ce soit pour mener une action militaire en Côte d’Ivoire. De la même façon que les chefs d’Etat de la Cedeao prennent leurs décisions à partir de textes qui régissent notre région, de la même façon, l’Afrique australe a certainement d’autres textes. Je dois avouer ma méconnaissance des textes qui régissent la Sadec. La Sadec a ses textes, l’Union africaine a ses textes. Donc la Cedeao peut intervenir au regard de ses textes. Elle est déjà intervenue militairement en Sierra Leone, il y a une jurisprudence. Parallélisme des formes donc rien ne s’y oppose. Maintenant je peux comprendre que des gens, pour des raisons qui leur sont propres, peuvent être inquiets. Mais pour les Ivoiriens qui, depuis 10 ans, souffrent du déni de démocratie, surtout pour les familles qui ont perdu à la fois leur fils, leur père, quand je parle ainsi, ils comprennent la justification de ce que je dis. C’est pourquoi, je pense que dans mon pays, ce que nous cherchons, ce n’est pas de faire la guerre parce que tout vaut mieux qu’une guerre.
Je le répète, tout vaut mieux qu’une guerre. Parce que si la Cedeao n’intervient pas, croyez-vous que tous ces Ivoiriens vont accepter l’arbitraire ? Hier, ils ne l’ont pas acceptés dans d’autres pays africains, aujourd’hui, ils ne l’accepteront pas en Côte d’Ivoire. Une opération militaire ciblée ne peut qu’abréger et faire l’économie de vies humaines en Côte d’Ivoire (…)
Propos recueillis à Bamako par
BAMBA Idrissa (Envoyé spécial)