Dans son édition du 19 janvier 2011, “Le Monde” (quotidien parisien) a publié un article écrit par un collectif de 38 universitaires dont 23 résidant en France, intitulé "Laurent Gbagbo, chef ethnocentriste". Le présent texte est une réaction de la Cellule universitaire de réflexion et de formation politique du Fpi (Curfp).
A propos du second tour du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, voici ce qu’affirment les co-auteurs de l’article : "Laurent Gbagbo s’est maintenu au pouvoir après avoir récusé les résultats du scrutin présidentiel favorables à Alassane Ouattara tels que proclamés par la Commission électorale indépendante, certifiés par l’Onu et reconnus par la communauté internationale". De toute évidence, il s’agit-là d’une méconnaissance du processus électoral. En effet, la Commission électorale indépendante (Cei) est un organe administratif qui ne donne que les résultats provisoires dans un délai impératif de trois (3) jours conformément à la Constitution. La Cei n’ayant pu respecter ce délai constitutionnel (du 29 novembre au 1er décembre 2010 à minuit) elle était frappée de forclusion. A ce propos, M. Alassane Ouattara a adressé un courrier d’interpellation en date du 1er décembre 2010 au président de la Cei, dont voici un extrait : “nous nous permettons de rappeler que le délai de trois jours imparti à la commission électorale indépendante expire ce jour, avec comme conséquence le risque de voir la Cei dessaisie, ce qui serait un échec dans la conduite de votre mission”. La Cei étant forclose, elle a transmis l’ensemble des 20 000 Procès verbaux, y compris le recours aux fins d’annulation déposé par le candidat Laurent Gbagbo au Conseil constitutionnel. Cette juridiction suprême, juge de l’élection présidentielle, est la seule habilitée à proclamer les résultats définitifs selon le Constitution ivoirienne. Au terme de sa délibération du 3 décembre 2010, le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats définitifs donnant Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% contre 48,55% à Alassane Ouattara. C’est le lieu de rappeler que la certification ne devait intervenir qu’au terme de la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Les prétendus résultats donnés hors délai par M. Youssouf Bakayoko, au Qg de campagne de Alassane Ouattara, et à l’insu des Commissaires centraux ainsi que des représentants des deux candidats, étaient de fait nuls et de nul effet. Par conséquent, la certification de M. Choï qui est une véritable imposture, n’a jamais existé en droit. Il ressort de ce qui précède que Laurent Gbagbo est bien le vainqueur de l’élection présidentielle. Il est donc intellectuellement et moralement malsain de l’accuser d’être un usurpateur de pouvoir.
Pourquoi Choï s’est-il précipité pour certifier des résultats provisoires ? Pourquoi, après avoir ignoré son arrêt sur les résultats, Ouattara a-t-il sollicité le Conseil constitutionnel pour son investiture ? Pourquoi cet activisme des ambassadeurs de France et des Etats-Unis et cet ultimatum inconvenant de Sarkozy ? Si Ouattara est si sûr d’avoir gagné, pourquoi refuse-t-il l’idée d’évaluation proposée par Laurent Gbagbo et qui fait son chemin parmi les chefs d’Etat africains ? Que redoute le « brave-tchè » du Nord ? Faute de pouvoir répondre à ces questions simples et après le complot des politiciens, le lynchage des médias occidentaux, et les intrigues des milieux économiques, en attendant l’agression militaire, des intellectuels croient pouvoir porter l’estocade. Laurent Gbagbo ne peut être élu puisqu’il est ethnocentriste. Encore faut-il nous en convaincre !
Mais d’abord les lecteurs ont besoin de savoir lequel parmi les démocrates signataires du texte a condamné la violence politique de la rébellion ? Lequel s’est intéressé à sa composition ethnique ? Lequel se souciera alors de l’épuration électorale qui a eu lieu dans l’empire rebelle de monsieur Ouattara ?
Derrière l’indignation sélective se profilent les thèses de la "société ouverte" qui constituent la dernière trouvaille de l’ultralibéralisme et qui veulent qu’on voue aux gémonies les dirigeants qui défendent leur liberté et leur souveraineté et qu’on les accuse d’ethnocentrisme. L’actualité a montré l’hypocrisie de ceux qui oublient les Droits de l’Homme quand leurs intérêts et leurs relations personnelles sont en jeu. A un moment où l’on cherche à savoir qui a gagné les élections, quelle est la pertinence de cette sortie idéologique ? Le recensement a déjà eu lieu et personne n’a parlé d’exclusion. Le promoteur de l’ivoirité et la victime se sont réconciliés dans une alliance que le temps jugera. Plutôt que de démontrer que monsieur Ouattara n’a pas triché et qu’on a raison de s’en prendre au Conseil constitutionnel, on nous dit que Gbagbo ne peut avoir gagné parce qu’il est ethnocentriste. Nous comprenons alors pourquoi il faut absolument qu’il perde même si les méthodes employées n’ont rien d’élégant du point de vue éthique et intellectuel.
Mais les faits sont toujours têtus et les préjugés finissent, tôt ou tard, par le céder à la vérité. Comment écrire « seuls les membres issus de groupes originaires du Sud ivoirien ont droit au chapitre pour élire leur chef » quand le Directeur national de campagne de Laurent Gbagbo est du Nord ? Des voix n’ont pas été annulées parce qu’elles sont du Nord mais en raison de la violence et de fraudes diverses. Là est le débat.
Par ailleurs, hormis les zones sous contrôle des rebelles en armes au moment du scrutin et où les résultats à la « soviétique » de Ouattara ont été objectivement invalidés pour fraudes massives et exactions sur les partisans du candidat Laurent Gbagbo, le score de celui-ci au second tour du scrutin sur l’ensemble du territoire, atteste qu’il est le seul candidat trans-ethnique. Contrairement à son adversaire, il a été mieux élu hors de sa région d’origine. Il a gagné dans des régions traditionnellement acquises au Pdci. Le Président Laurent Gbagbo ne peut donc être « un chef ethnocentriste ». C’est lui la victime de l’ethnocentrisme de ceux qui, par pudeur ou honte, ont parlé de "majorité sociologique".
Si Ouattara est favorable à l’élimination physique de Laurent Gbagbo, voici que des intellectuels ont entamé leur entreprise de « character assassination ». Mais il est un grand résistant africain et la cause qu’il défend ne se laissera pas avilir par des considérations de bas étage. L’enjeu c’est l’équité, la justice, la dignité et la stabilité démocratique.
L’une des caractéristiques essentielles d’une démarche « intellectuelle » dont la connaissance et la pratique sont présumées chez toute personne pouvant revendiquer le statut d’« Intellectuel », c’est l’attachement à une méthode rigoureuse dans le raisonnement et la recherche de l’objectivité qui éloigne des apories subjectives comme les préjugés et clichés de type primitiviste. Les co-auteurs de l’article rappelé supra ne l’ignorent pas puisqu’ils revendiquent « le souci d’une analyse rigoureuse ». Cependant, les allégations légères et non fondées relevant d’apriorismes primaires font de cet attachement au “souci d’une analyse rigoureuse” une vaine incantation tant l’article apparaît comme un manifeste d’impostures intellectuelles grossières. Mais après tout, un Intellectuel est aussi un citoyen du monde assujetti à des contingences de coterie qui peuvent faire apparaître comme bonnes à sa conscience personnelle des causes dont le bon sens universel et la logique de la démarche intellectuelle se détournent. L’article paru dans “Le Monde du 19 janvier 2011 en donne la preuve. Il convenait que lui soit opposée une réaction appropriée.
A propos du second tour du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, voici ce qu’affirment les co-auteurs de l’article : "Laurent Gbagbo s’est maintenu au pouvoir après avoir récusé les résultats du scrutin présidentiel favorables à Alassane Ouattara tels que proclamés par la Commission électorale indépendante, certifiés par l’Onu et reconnus par la communauté internationale". De toute évidence, il s’agit-là d’une méconnaissance du processus électoral. En effet, la Commission électorale indépendante (Cei) est un organe administratif qui ne donne que les résultats provisoires dans un délai impératif de trois (3) jours conformément à la Constitution. La Cei n’ayant pu respecter ce délai constitutionnel (du 29 novembre au 1er décembre 2010 à minuit) elle était frappée de forclusion. A ce propos, M. Alassane Ouattara a adressé un courrier d’interpellation en date du 1er décembre 2010 au président de la Cei, dont voici un extrait : “nous nous permettons de rappeler que le délai de trois jours imparti à la commission électorale indépendante expire ce jour, avec comme conséquence le risque de voir la Cei dessaisie, ce qui serait un échec dans la conduite de votre mission”. La Cei étant forclose, elle a transmis l’ensemble des 20 000 Procès verbaux, y compris le recours aux fins d’annulation déposé par le candidat Laurent Gbagbo au Conseil constitutionnel. Cette juridiction suprême, juge de l’élection présidentielle, est la seule habilitée à proclamer les résultats définitifs selon le Constitution ivoirienne. Au terme de sa délibération du 3 décembre 2010, le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats définitifs donnant Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% contre 48,55% à Alassane Ouattara. C’est le lieu de rappeler que la certification ne devait intervenir qu’au terme de la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Les prétendus résultats donnés hors délai par M. Youssouf Bakayoko, au Qg de campagne de Alassane Ouattara, et à l’insu des Commissaires centraux ainsi que des représentants des deux candidats, étaient de fait nuls et de nul effet. Par conséquent, la certification de M. Choï qui est une véritable imposture, n’a jamais existé en droit. Il ressort de ce qui précède que Laurent Gbagbo est bien le vainqueur de l’élection présidentielle. Il est donc intellectuellement et moralement malsain de l’accuser d’être un usurpateur de pouvoir.
Pourquoi Choï s’est-il précipité pour certifier des résultats provisoires ? Pourquoi, après avoir ignoré son arrêt sur les résultats, Ouattara a-t-il sollicité le Conseil constitutionnel pour son investiture ? Pourquoi cet activisme des ambassadeurs de France et des Etats-Unis et cet ultimatum inconvenant de Sarkozy ? Si Ouattara est si sûr d’avoir gagné, pourquoi refuse-t-il l’idée d’évaluation proposée par Laurent Gbagbo et qui fait son chemin parmi les chefs d’Etat africains ? Que redoute le « brave-tchè » du Nord ? Faute de pouvoir répondre à ces questions simples et après le complot des politiciens, le lynchage des médias occidentaux, et les intrigues des milieux économiques, en attendant l’agression militaire, des intellectuels croient pouvoir porter l’estocade. Laurent Gbagbo ne peut être élu puisqu’il est ethnocentriste. Encore faut-il nous en convaincre !
Mais d’abord les lecteurs ont besoin de savoir lequel parmi les démocrates signataires du texte a condamné la violence politique de la rébellion ? Lequel s’est intéressé à sa composition ethnique ? Lequel se souciera alors de l’épuration électorale qui a eu lieu dans l’empire rebelle de monsieur Ouattara ?
Derrière l’indignation sélective se profilent les thèses de la "société ouverte" qui constituent la dernière trouvaille de l’ultralibéralisme et qui veulent qu’on voue aux gémonies les dirigeants qui défendent leur liberté et leur souveraineté et qu’on les accuse d’ethnocentrisme. L’actualité a montré l’hypocrisie de ceux qui oublient les Droits de l’Homme quand leurs intérêts et leurs relations personnelles sont en jeu. A un moment où l’on cherche à savoir qui a gagné les élections, quelle est la pertinence de cette sortie idéologique ? Le recensement a déjà eu lieu et personne n’a parlé d’exclusion. Le promoteur de l’ivoirité et la victime se sont réconciliés dans une alliance que le temps jugera. Plutôt que de démontrer que monsieur Ouattara n’a pas triché et qu’on a raison de s’en prendre au Conseil constitutionnel, on nous dit que Gbagbo ne peut avoir gagné parce qu’il est ethnocentriste. Nous comprenons alors pourquoi il faut absolument qu’il perde même si les méthodes employées n’ont rien d’élégant du point de vue éthique et intellectuel.
Mais les faits sont toujours têtus et les préjugés finissent, tôt ou tard, par le céder à la vérité. Comment écrire « seuls les membres issus de groupes originaires du Sud ivoirien ont droit au chapitre pour élire leur chef » quand le Directeur national de campagne de Laurent Gbagbo est du Nord ? Des voix n’ont pas été annulées parce qu’elles sont du Nord mais en raison de la violence et de fraudes diverses. Là est le débat.
Par ailleurs, hormis les zones sous contrôle des rebelles en armes au moment du scrutin et où les résultats à la « soviétique » de Ouattara ont été objectivement invalidés pour fraudes massives et exactions sur les partisans du candidat Laurent Gbagbo, le score de celui-ci au second tour du scrutin sur l’ensemble du territoire, atteste qu’il est le seul candidat trans-ethnique. Contrairement à son adversaire, il a été mieux élu hors de sa région d’origine. Il a gagné dans des régions traditionnellement acquises au Pdci. Le Président Laurent Gbagbo ne peut donc être « un chef ethnocentriste ». C’est lui la victime de l’ethnocentrisme de ceux qui, par pudeur ou honte, ont parlé de "majorité sociologique".
Si Ouattara est favorable à l’élimination physique de Laurent Gbagbo, voici que des intellectuels ont entamé leur entreprise de « character assassination ». Mais il est un grand résistant africain et la cause qu’il défend ne se laissera pas avilir par des considérations de bas étage. L’enjeu c’est l’équité, la justice, la dignité et la stabilité démocratique.
L’une des caractéristiques essentielles d’une démarche « intellectuelle » dont la connaissance et la pratique sont présumées chez toute personne pouvant revendiquer le statut d’« Intellectuel », c’est l’attachement à une méthode rigoureuse dans le raisonnement et la recherche de l’objectivité qui éloigne des apories subjectives comme les préjugés et clichés de type primitiviste. Les co-auteurs de l’article rappelé supra ne l’ignorent pas puisqu’ils revendiquent « le souci d’une analyse rigoureuse ». Cependant, les allégations légères et non fondées relevant d’apriorismes primaires font de cet attachement au “souci d’une analyse rigoureuse” une vaine incantation tant l’article apparaît comme un manifeste d’impostures intellectuelles grossières. Mais après tout, un Intellectuel est aussi un citoyen du monde assujetti à des contingences de coterie qui peuvent faire apparaître comme bonnes à sa conscience personnelle des causes dont le bon sens universel et la logique de la démarche intellectuelle se détournent. L’article paru dans “Le Monde du 19 janvier 2011 en donne la preuve. Il convenait que lui soit opposée une réaction appropriée.