La fête pourrait avoir un arrière goût. A peine la proposition de constitution du panel des chefs d'Etat a-t-elle été adoptée par le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, que les partisans de Laurent Gbagbo ont commencé à jubiler. Pour eux, en effet, cette évolution équivaut à un abandon, à un déménagement forcé de leur champion, Laurent Gbagbo. Au réveil, ils devront réaliser qu'il ne s'agit, en aucun cas, de l'abandon du recours à la “force légitime''. La seule possibilité que l'ancien régime s'offrirait de ne pas subir les foudres de l'Ecomog, serait de quitter, de son gré, le pouvoir qu'il a perdu dans les urnes. Faute de quoi, force devra rester à la loi, c'est-à-dire à un départ forcé. Et, c'est après avoir exploré toutes les voies pacifiques que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) est allée solliciter le soutien de toute l'Afrique, pour le recours à la force. Car, pour permettre à l'Ecomog de rétablir la démocratie, la Cedeao a besoin d'avoir la caution de l'Onu. Même si, pour l'instant, l'UA (qui réaffirme qu'il y a un seul président élu en Côte d'Ivoire) tergiverse, elle n'a nullement demandé à la Cedeao de renoncer à son projet.
Marc Dossa
Marc Dossa