Laurent Gbagbo, affaibli, pourrait être aisément renversé par une opération africaine qui devrait d`abord neutraliser les quelques généraux qui le soutiennent, a argumenté mercredi le nouvel ambassadeur de Côte d`Ivoire en France nommé par son rival Alassane Ouattara. S`exprimant devant l`association de la presse diplomatique à Paris, Ally Coulibaly a estimé que cette opération de "force légitime", en cas d`échec de toutes les tentatives de persuasion menée actuellement par l`Union africaine, "ne serait pas aussi compliquée que ça" et "se passerait très vite", sans provoquer un risque de "guerre civile". Laurent Gbagbo affirme avoir remporté l`élection présidentielle du 28 novembre, tandis que son rival Alassane Ouattara, reconnu par l`ONU et la quasi-totalité de la communauté internationale, vit retranché dans un hôtel d`Abidjan. Selon l`ambassadeur Coulibaly, une opération contre M. Gbagbo devrait neutraliser principalement les trois généraux ivoiriens qui tiennent l`appareil répressif. Ces militaires contrôlent 4.000 à 5.000 soldats en tout, a-t-il estimé. Le président sortant, qui contrôle encore l`essentiel de l`administration ivoirienne, devrait être capturé vivant pour "répondre de ses crimes" devant la Cour pénale internationale, a souligné M. Coulibaly. Présente à ses côtés, la conseillère du Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, Bamba Affoussy, a cité les trois généraux clé qui devraient, selon elle, être mis hors d`état de nuire: Dogbo Ble Bruno, général de la Garde républicaine, Vagba Faussignau, amiral de la marine nationale, et le général Guiai Bi Poin, patron du Cecos, une unité d`élite anti-criminalité. S`ils sont neutralisés, "dès l`instant où l`on extraiera Gbagbo, tous les autres généraux s`en iront", a estimé l`ambassadeur nommé par Alassane Ouattara. "Gbagbo n`en a plus pour longtemps, même s`il a acheté quelques intellectuels africains pour défendre l`indéfendable", a-t-il fait encore valoir. Laurent Gbagbo joue sur le thème de "la recolonisation de l`Afrique" pour rallier intellectuels africains et "certains chefs d`Etat sensibles à son argumentation", a reconnu M. Coulibaly.
AFP
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