‘’Wassa’’, une musique de recherche à base de sons produits par des objets de récupération : tuyaux, boîtes de laits, machines, tôles, etc. Enfin, « tous les objets que la nature ne peut avaler ».
Le ‘’Wassa’’, d’origine congolaise qui veut dire «guérir» a bien des vertus thérapeutiques. Car, à suivre le rythme, une fois que «vous capter le son, au plus profond de vous, il se passe – décrit Rhaud Mokaneo – quelque chose de mystérieux». Musique spirituelle n’ayant rien en commun avec la musique religieuse, le Wassa – musique thérapeutique – est une musique de concentration et de contemplation. Wassa, c’est particulièrement le titre du spectacle que donneront ce vendredi soir à 19 Heures, à l’ex-Nandjelet à Cocody-Blockauss, Amarisa et Rhaud Mokaneo, membres du groupe «Ama-Wassa». Un nom qui est un composé de l’amande – représenté par la musique – «qui guérit» et du titre du spectacle (Wassa). « C’est un spectacle qui a une dimension thérapeutique car les objets récupérés qui créent une symbiose donnent cette vision thérapeutique », explique Rhaud Mokaneo. Ce spectacle est orienté par le thème «Renaissance» car tout est « richesse dans l’univers », dixit Amarisa. Y compris ces objets qui ne semblent plus utilisées et qui peuvent cependant être au cœur d’une musique de recherche.
Une musique de combat
Il ne s’agit pas pour Amarisa et Mokaneo de juste offrir quelque chose de nouveau. Si le ‘’Wassa’’ a cette vertu thérapeutique, les deux artistes mènent au-delà un combat. Celui de lutter contre la « pollution ». D’où l’action de « recyclage » par eux des objets abandonnés ça et là pour en faire une œuvre d’utilité. Avec du vieux, ils produisent du neuf. Ainsi, les objets récupérés produisent des « sons nouveaux que les gens n’ont pas l’habitude d’écouter ». Pour Amarisa, « la musique est elle-même nature et la nature est mélodie ». Aussi créent-ils une musique qui ne se limite pas seulement aux frontières du Congo – origine du ‘’Wassa’’. Mais, une « musique africaine », fait savoir Rhaud Mokaneo. Tous les rythmes sont donc produits : Rumba, Samba, Salsa, Reggae, Zouk, etc.
C’est donc légitime que, les deux animateurs du «Ama-Wassa» évoquent dans leur musique l’Afrique. Le message est véhiculé en lingala, Ouolof, français, portugais, etc. Leurs chants sont une interprétation des événements de leur quotidien, dans la société. D’où les thèmes qui abordent : la vie en société, son évolution, la famille et parlent de la jeunesse africaine, de l’amour et de l’ouverture sur le monde. Ce qui explique la mission de « développement » que se sont assignés Amarisa et Mokaneo à travers des messages qui portent, entre autres, sur les ‘’objectifs du millénaire’’. « Nous pouvons espérer le développement. Les problèmes sont à la base du manque développement de l’Afrique. Il faut de l’amour pour bâtir le continent », a dit Mokaneo.
Un air de cap verdien sur une note congolaise…
Parmi les instruments à base d’objets de récupération, il y a la Sanza. Un instrument d’origine congolaise à base de lamelles fixées sur du bois sculpté que joue aisément le Congolais Rhaud Mokaneo. A la base, ce joueur de Sanza est balafoniste. Posé sur les pieds ou sur tout autre support, la Sanza jouée procure des sonorités qui s’apparentent à la famille des balafons. Sur un air de musique cap verdien, Amarisa entonne ‘’Vida’’ – la vie. Un chant qui parle de la vie. ‘’La vie est un chemin de fer qui sépare un chemin de l’enfer. La vie est un paradis. C’est Dieu qui nous donne la vie. La vie est une loi de Dieu. Dans la vie, deux choses sont étroitement liées : le bien et le mal ; le bonheur et le malheur », commente Amarisa avant de faire coprs d’une voix langoureuse aux accentsdes îles avec cet instrument. A l’origine chanteuse de Samba et de Rumba, Marie Véronique SORI Bi-Ta dite Amarisa va tomber sous le charme du ‘’Wassa’’ qu’elle découvre. «Je n’avais jamais vu ça auparavant », témoigne-t-elle. Avec très peu d’instruments, une belle musique peut être jouée. « On n’a pas besoin de beaucoup de choses pour faire de la musique », admet-elle. Par ailleurs, accepte-t-elle de se ‘’perdre’’ pour apprendre et renaître de nouveau ? « Tous les jours, on apprend. J’accepte d’apprendre. J’ai accepté de perdre pour apprendre. J’ai accepté de laisser en stand by mon style (perdre) pour adhérer à quelque chose de nouveau. Ce qui est une renaissance », reconnaît-elle.
Une rencontre faite de coïncidence
C’est par pure « coïncidence », traduit Rhaud Mokaneo, qu’il fera la rencontre en 2006 de Marie Véronique. Une rencontre qui donne cette création métissée. Lui, congolais et elle, née au Sénégal est d’origine ivoiro [Gouro] cap verdienne. Le projet du ‘’Wassa’’ que présente Mokaneo à Amarisa sera concrétisé dans le temps à Abidjan. Car, ils commencent à s’affirmer en 2008. ‘’Elle y adhère bien que faisant de la Samba et la musique des îles », relate-t-il. Le joueur de Sanza va très vite apprécier chez Amarisa son « esprit de recherche très avancé’’. De cette symbiose, ils s’ouvrent les portes d’un studio, pour l’enregistrement d’œuvres musicales. Rhaud Mokaneo, lui, est un transfuge de la Compagnie Yelawa, créateur du style ‘’Wassa’’. Un groupe de recherche musicale et de percussion basé par le passé au Congo-Brazzaville. Au sein de la Compagnie, Rhaud était le directeur technique. Il y apprend le style. Cependant, après l’an 2000 pour des raisons professionnelles, « nous avons perdu le rythme. La locomotive n’avançait plus, le train a déraillé », selon les propres termes de l’ex-directeur technique. Que faire de cette richesse acquise ? « J’ai eu le souci de revaloriser ce style peu connu », témoigne-t-il. Aujourd’hui, la paire Amarisa-Mokaneo remet le train sur les rails pour un voyage culturel au son nouveau du ‘’Wassa’’.
Koné Saydoo
Le ‘’Wassa’’, d’origine congolaise qui veut dire «guérir» a bien des vertus thérapeutiques. Car, à suivre le rythme, une fois que «vous capter le son, au plus profond de vous, il se passe – décrit Rhaud Mokaneo – quelque chose de mystérieux». Musique spirituelle n’ayant rien en commun avec la musique religieuse, le Wassa – musique thérapeutique – est une musique de concentration et de contemplation. Wassa, c’est particulièrement le titre du spectacle que donneront ce vendredi soir à 19 Heures, à l’ex-Nandjelet à Cocody-Blockauss, Amarisa et Rhaud Mokaneo, membres du groupe «Ama-Wassa». Un nom qui est un composé de l’amande – représenté par la musique – «qui guérit» et du titre du spectacle (Wassa). « C’est un spectacle qui a une dimension thérapeutique car les objets récupérés qui créent une symbiose donnent cette vision thérapeutique », explique Rhaud Mokaneo. Ce spectacle est orienté par le thème «Renaissance» car tout est « richesse dans l’univers », dixit Amarisa. Y compris ces objets qui ne semblent plus utilisées et qui peuvent cependant être au cœur d’une musique de recherche.
Une musique de combat
Il ne s’agit pas pour Amarisa et Mokaneo de juste offrir quelque chose de nouveau. Si le ‘’Wassa’’ a cette vertu thérapeutique, les deux artistes mènent au-delà un combat. Celui de lutter contre la « pollution ». D’où l’action de « recyclage » par eux des objets abandonnés ça et là pour en faire une œuvre d’utilité. Avec du vieux, ils produisent du neuf. Ainsi, les objets récupérés produisent des « sons nouveaux que les gens n’ont pas l’habitude d’écouter ». Pour Amarisa, « la musique est elle-même nature et la nature est mélodie ». Aussi créent-ils une musique qui ne se limite pas seulement aux frontières du Congo – origine du ‘’Wassa’’. Mais, une « musique africaine », fait savoir Rhaud Mokaneo. Tous les rythmes sont donc produits : Rumba, Samba, Salsa, Reggae, Zouk, etc.
C’est donc légitime que, les deux animateurs du «Ama-Wassa» évoquent dans leur musique l’Afrique. Le message est véhiculé en lingala, Ouolof, français, portugais, etc. Leurs chants sont une interprétation des événements de leur quotidien, dans la société. D’où les thèmes qui abordent : la vie en société, son évolution, la famille et parlent de la jeunesse africaine, de l’amour et de l’ouverture sur le monde. Ce qui explique la mission de « développement » que se sont assignés Amarisa et Mokaneo à travers des messages qui portent, entre autres, sur les ‘’objectifs du millénaire’’. « Nous pouvons espérer le développement. Les problèmes sont à la base du manque développement de l’Afrique. Il faut de l’amour pour bâtir le continent », a dit Mokaneo.
Un air de cap verdien sur une note congolaise…
Parmi les instruments à base d’objets de récupération, il y a la Sanza. Un instrument d’origine congolaise à base de lamelles fixées sur du bois sculpté que joue aisément le Congolais Rhaud Mokaneo. A la base, ce joueur de Sanza est balafoniste. Posé sur les pieds ou sur tout autre support, la Sanza jouée procure des sonorités qui s’apparentent à la famille des balafons. Sur un air de musique cap verdien, Amarisa entonne ‘’Vida’’ – la vie. Un chant qui parle de la vie. ‘’La vie est un chemin de fer qui sépare un chemin de l’enfer. La vie est un paradis. C’est Dieu qui nous donne la vie. La vie est une loi de Dieu. Dans la vie, deux choses sont étroitement liées : le bien et le mal ; le bonheur et le malheur », commente Amarisa avant de faire coprs d’une voix langoureuse aux accentsdes îles avec cet instrument. A l’origine chanteuse de Samba et de Rumba, Marie Véronique SORI Bi-Ta dite Amarisa va tomber sous le charme du ‘’Wassa’’ qu’elle découvre. «Je n’avais jamais vu ça auparavant », témoigne-t-elle. Avec très peu d’instruments, une belle musique peut être jouée. « On n’a pas besoin de beaucoup de choses pour faire de la musique », admet-elle. Par ailleurs, accepte-t-elle de se ‘’perdre’’ pour apprendre et renaître de nouveau ? « Tous les jours, on apprend. J’accepte d’apprendre. J’ai accepté de perdre pour apprendre. J’ai accepté de laisser en stand by mon style (perdre) pour adhérer à quelque chose de nouveau. Ce qui est une renaissance », reconnaît-elle.
Une rencontre faite de coïncidence
C’est par pure « coïncidence », traduit Rhaud Mokaneo, qu’il fera la rencontre en 2006 de Marie Véronique. Une rencontre qui donne cette création métissée. Lui, congolais et elle, née au Sénégal est d’origine ivoiro [Gouro] cap verdienne. Le projet du ‘’Wassa’’ que présente Mokaneo à Amarisa sera concrétisé dans le temps à Abidjan. Car, ils commencent à s’affirmer en 2008. ‘’Elle y adhère bien que faisant de la Samba et la musique des îles », relate-t-il. Le joueur de Sanza va très vite apprécier chez Amarisa son « esprit de recherche très avancé’’. De cette symbiose, ils s’ouvrent les portes d’un studio, pour l’enregistrement d’œuvres musicales. Rhaud Mokaneo, lui, est un transfuge de la Compagnie Yelawa, créateur du style ‘’Wassa’’. Un groupe de recherche musicale et de percussion basé par le passé au Congo-Brazzaville. Au sein de la Compagnie, Rhaud était le directeur technique. Il y apprend le style. Cependant, après l’an 2000 pour des raisons professionnelles, « nous avons perdu le rythme. La locomotive n’avançait plus, le train a déraillé », selon les propres termes de l’ex-directeur technique. Que faire de cette richesse acquise ? « J’ai eu le souci de revaloriser ce style peu connu », témoigne-t-il. Aujourd’hui, la paire Amarisa-Mokaneo remet le train sur les rails pour un voyage culturel au son nouveau du ‘’Wassa’’.
Koné Saydoo