Le Pays.bf - Est-ce l’hallali pour le régime de Laurent Gbagbo avec la fermeture de certaines banques ? Comme nous l’annoncions dans notre édition du week-end, l’argument économique va jouer un rôle déterminant dans le dénouement de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. La BCEAO, la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest, vient de durcir sa position à l’égard des banques qui ne respecteraient pas ses directives en soutenant les activités économiques et financières du gouvernement de Laurent Gbagbo.
Un tour de vis supplémentaire qui fait suite à la rencontre entre le gouvernement et le bureau de la Fédération des associations professionnelles des établissements financiers et bancaires de l’espace UEMOA. L’objectif est clair : priver Laurent Gbagbo et son régime de ressources financières. En l’occurrence, la BCEAO met en garde tout établissement financier et bancaire qui, d’une façon ou d’une autre, utiliserait le système financier au profit du gouvernement de Gbagbo. En clair, c’est une sorte d’embargo financier qui ne dit pas son nom. Il s’agit de priver l’enfant de Mama du nerf de la guerre afin de le contraindre à négocier son départ, si tant est que l’idée de quitter son palais présidentiel demeure toujours une option pour lui.
La question est de savoir comment les banques ivoiriennes, livrées au régime de Gbagbo, vont appliquer une telle mesure ? D’autant que la représentation nationale de l’institut d’émission de la zone monétaire est désormais sous le contrôle militaire du gouvernement de Gbagbo. Que feront-elles si au moyen de la force, et contre leur gré, elles venaient à enfreindre la fatwa de la BCEAO ? Les responsables de la BICICI, de Access Bank et de Citibank, eux, n’ont pas traîné à réagir en fermant leur siège. Ils estiment ne plus être en mesure d’assurer leurs activités dans des conditions douteuses de sécurité juridique et comptable et de sécurité physique pour leurs employés. Les banques ivoiriennes sont sous pression d’un côté comme de l’autre et elles devront se déterminer le moment venu et en assumer toutes les conséquences.
Car il s’agit bien de cela, depuis le début de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. L’UEMOA dont est membre la Côte d’Ivoire ne reconnaît pas la victoire de Gbagbo et le gouvernement qu’il a mis en place. Il était donc logique que son institut d’émission, garant de la bonne marche du système financier régional, prenne des dispositions conformes à la volonté de la Conférence des chefs d’Etat. C’est un précédent dans une union économique, qu’il y ait des sanctions à un tel niveau. Les puristes ont vite fait de critiquer le mélange de genres entre le politique et l’économique mais c’était oublier qu’en matière de relations internationales, ces deux éléments sont les faces d’une même médaille.
Les sanctions économiques sont de nature politique et dans la situation exceptionnelle de la Côte d’Ivoire, c’est un moindre mal, surtout que l’UA et la CEDEAO ne semblent pas très déterminées à user rapidement de cette « force légitime ». En attendant, la sous-région a décidé de jouer sur le terrain de prédilection de Laurent Gbagbo, qui est la tactique de l’usure. Le clan Gbagbo a longtemps surfé sur la menace du coup de force de la CEDEAO pour mobiliser ses partisans à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, avec plus ou moins de succès d’ailleurs. Il a oublié que ce qui a fait sa force pendant huit ans, la gestion sans partage des ressources du pays et la puissance économique de son pays, pouvait se révéler être son point faible.
Son économie a beau être la plus puissante de la sous-région, elle s’écroulerait si ses échanges avec les pays membres de l’Union et avec l’extérieur étaient réduits à leur plus simple expression. C’est une leçon de réalisme politique et d’humilité que la communauté des Etats qui ont reconnu Alassane Dramane Ouattara comme président élu de Côte d’Ivoire, tente de donner à Laurent Gbagbo et à ses partisans. Comme un boa qui enserre sa proie, les sanctions économiques sont en train d’étouffer progressivement Gbagbo.
L’argent frais va se faire de plus en plus rare si les banques ferment une à une et l’annonce de la reconduction de l’interdiction d’exporter le cacao et le blocage de l’exportation de la noix de cajou qui devait rapporter près de 4 milliards de F CFA dans les caisses de l’Etat, sont autant de mauvaises nouvelles pour Gbagbo. Depuis l’éclatement de la crise en 2002, la stratégie du clan Gbagbo a toujours été de jouer la montre. Tant qu’il avait le pays réel, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire utile, le temps jouait en sa faveur. Il gardait son fauteuil et gérait une économie de guerre plus ou moins prospère pour lui et ses partisans. Cette unité et cette cohésion vont-elles résister à l’assèchement des finances du régime ?
Un tour de vis supplémentaire qui fait suite à la rencontre entre le gouvernement et le bureau de la Fédération des associations professionnelles des établissements financiers et bancaires de l’espace UEMOA. L’objectif est clair : priver Laurent Gbagbo et son régime de ressources financières. En l’occurrence, la BCEAO met en garde tout établissement financier et bancaire qui, d’une façon ou d’une autre, utiliserait le système financier au profit du gouvernement de Gbagbo. En clair, c’est une sorte d’embargo financier qui ne dit pas son nom. Il s’agit de priver l’enfant de Mama du nerf de la guerre afin de le contraindre à négocier son départ, si tant est que l’idée de quitter son palais présidentiel demeure toujours une option pour lui.
La question est de savoir comment les banques ivoiriennes, livrées au régime de Gbagbo, vont appliquer une telle mesure ? D’autant que la représentation nationale de l’institut d’émission de la zone monétaire est désormais sous le contrôle militaire du gouvernement de Gbagbo. Que feront-elles si au moyen de la force, et contre leur gré, elles venaient à enfreindre la fatwa de la BCEAO ? Les responsables de la BICICI, de Access Bank et de Citibank, eux, n’ont pas traîné à réagir en fermant leur siège. Ils estiment ne plus être en mesure d’assurer leurs activités dans des conditions douteuses de sécurité juridique et comptable et de sécurité physique pour leurs employés. Les banques ivoiriennes sont sous pression d’un côté comme de l’autre et elles devront se déterminer le moment venu et en assumer toutes les conséquences.
Car il s’agit bien de cela, depuis le début de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. L’UEMOA dont est membre la Côte d’Ivoire ne reconnaît pas la victoire de Gbagbo et le gouvernement qu’il a mis en place. Il était donc logique que son institut d’émission, garant de la bonne marche du système financier régional, prenne des dispositions conformes à la volonté de la Conférence des chefs d’Etat. C’est un précédent dans une union économique, qu’il y ait des sanctions à un tel niveau. Les puristes ont vite fait de critiquer le mélange de genres entre le politique et l’économique mais c’était oublier qu’en matière de relations internationales, ces deux éléments sont les faces d’une même médaille.
Les sanctions économiques sont de nature politique et dans la situation exceptionnelle de la Côte d’Ivoire, c’est un moindre mal, surtout que l’UA et la CEDEAO ne semblent pas très déterminées à user rapidement de cette « force légitime ». En attendant, la sous-région a décidé de jouer sur le terrain de prédilection de Laurent Gbagbo, qui est la tactique de l’usure. Le clan Gbagbo a longtemps surfé sur la menace du coup de force de la CEDEAO pour mobiliser ses partisans à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, avec plus ou moins de succès d’ailleurs. Il a oublié que ce qui a fait sa force pendant huit ans, la gestion sans partage des ressources du pays et la puissance économique de son pays, pouvait se révéler être son point faible.
Son économie a beau être la plus puissante de la sous-région, elle s’écroulerait si ses échanges avec les pays membres de l’Union et avec l’extérieur étaient réduits à leur plus simple expression. C’est une leçon de réalisme politique et d’humilité que la communauté des Etats qui ont reconnu Alassane Dramane Ouattara comme président élu de Côte d’Ivoire, tente de donner à Laurent Gbagbo et à ses partisans. Comme un boa qui enserre sa proie, les sanctions économiques sont en train d’étouffer progressivement Gbagbo.
L’argent frais va se faire de plus en plus rare si les banques ferment une à une et l’annonce de la reconduction de l’interdiction d’exporter le cacao et le blocage de l’exportation de la noix de cajou qui devait rapporter près de 4 milliards de F CFA dans les caisses de l’Etat, sont autant de mauvaises nouvelles pour Gbagbo. Depuis l’éclatement de la crise en 2002, la stratégie du clan Gbagbo a toujours été de jouer la montre. Tant qu’il avait le pays réel, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire utile, le temps jouait en sa faveur. Il gardait son fauteuil et gérait une économie de guerre plus ou moins prospère pour lui et ses partisans. Cette unité et cette cohésion vont-elles résister à l’assèchement des finances du régime ?